Début des années 2000.
Dans une petite ville anglaise sans grands faits d’arme à célébrer ni catastrophes à déplorer, deux fillettes viennent de retrouver leur mère assassinée. Elle gît dans sa baignoire, les seins méticuleusement découpés et disposés de chaque côté du corps.
Entre ses doigts, deux mèches de cheveux : une brune, une blonde. Lily, couturière et mère exemplaire, n’avait jusqu’alors jamais fait parler d’elle.
À quelques mètres du foyer de Lily Hewitt, celui de Damiano Solivo.
Alors que tous les soupçons se portent sur cet immigré italien suintant protégé comme un chiot par sa femme, celui-ci oppose un alibi parfait : il travaillait. Pour preuves de sa bonne foi, il a conservé son titre de transport et se trouve en mesure de prouver qu’il a signé la feuille d’émargement ce matin-là, à l’institut qui l’accueille pour son insertion professionnelle.
Mon avis :
J'ai profité du challenge mystère (dont le thème d'octobre nous demandait de lire un livre dont la jaquette porte une arme blanche) pour sortir ce roman de ma PAL. Et quel roman...!! Je ne sais pas ce que je vais retenir le plus: la facilité avec laquelle le suspect principal passe au travers des mailles de la justice ? L'emprise que l'enquête a eu sur nos protagonistes ? Le meurtre horrible de Lily ? L'argent qui semble tout acheter ? Ou tout simplement, le fait que cette histoire fut écrite en se basant sur des faits réels ?
Lily est découverte morte, mutilée, par ses deux filles à leur retour de l'école. Un meurtre sauvage que doivent élucider Gordon, Jim, Daphné et leur super-intendant Bradford. Rapidement, les soupçons se portent sur le voisin, un italien rondouillard, à la transpiration excessive, issu d'une famille connue dans le sud de l'Italie. Des baskets trempant dans de la javel, une altercation avant le meurtre, trop de fils qui conduisent à Damiano Solivo. Et pourtant, ce dernier parviendra à échapper à la police et par extension à la justice pendant des années.
Ce qui m'a séduite dans un premier temps c'est la qualité de l'écriture: Marie Neuser nous raconte cette enquête à travers les yeux de Gordon, un homme au tempérament excessif, qui peut avoir tendance à s'emporter, mais qui cache un cœur tendre et surtout, une volonté féroce de résoudre cette affaire. L'écriture est telle que nous entrons dans la tête de l'enquêteur qui nous livre ainsi ses pensées, ses idées et ses frustrations. Cela permet une immersion totale à tel point que l'on a l'impression d'enquêter auprès de lui. Les autres ne sont pas en reste, même si des trois autres, Bradford est le plus cité; là aussi j'ai aimé ce personnage qui, au même titre que les enquêteur, se laisse dépasser par ce meurtre.
"Peu à peu, je pus fermer les yeux au soir sans avoir le sang de Lily à la place des phosphènes."
La qualité d'écriture, élément primordial pour maintenir le lecteur en haleine jusqu'au bout des 500 pages puisque dès le départ, nous savons que Solivo est le meurtrier. L’intérêt repose donc sur l'enquête: on constate quelques défaillances, des petits trous dans lesquels Solivo peut se faufiler, des billets, des chèques, des bakchich, qui permettent à un criminel récidiviste de tuer encore et encore. Car le meurtre de Lily n'est pas le premier de Solivo, il va permettre à des familles de faire leurs deuils.
"Et si on voulait préserver à la justice un reste d'humanité, il fallait accepter qu'il était impossible d'accuser un homme sur de simples ironies du hasard, comme le gros tas l'avait bien dit."
Le fait que l'auteur se soit basé sur un fait réel pour écrire ce roman a de quoi vous glacer le sang. Car au fil des pages, on assiste Gordon dans sa quête, et tout comme lui, on veut mettre Solivo en prison. Mais surtout, on constate l'emprise que Lily a sur cet homme qui vit avec des fantômes. Et pour "parfaire" le tout, l'auteur cite d'autres faits réels, des tueurs en séries ayant réellement existé ou encore l'affaire d'Outreau en France. Tous ces aspects véridiques donnent à ce roman plus de poids et plus de vérité, car comme le dit Gordon, les séries à la télévision sont souvent très éloignées de la réalité, que ce soit dans l'attente d'expertises ou dans la durée d'une enquête.
Certes, lire Prendre Lily peut refroidir un peu dans la mesure où cette histoire est un bien fondé, mais cela change des romans policiers trop lisses. On se trouve happé par Gordon, Bradford, Lily et les autres, on veut savoir comment cela finira, jusqu'où les enquêteurs sont prêts à aller pour qu'enfin, Solivo soit arrêté. Un roman coup de cœur que je vous invite à découvrir.
Note : 19/20
Coup de cœur !
Écrire commentaire
Candyshy (dimanche, 03 avril 2016 13:50)
(commentaire du 07 novembre 2015, 17h10)
ah celui là me tentait beaucoup ton avis bien sur confirme qu'il me le faut mdr mdr
bravo ^^
Marinette (dimanche, 03 avril 2016 13:50)
(commentaire du 08 novembre 2015, 09h38)
C'est toujours plus intense et flippant quand c'est basé sur des faits réels. Si j'ai l'occasion de le lire, je me laisserai surement tenter.
Les Mots de Gwen (dimanche, 03 avril 2016 13:51)
(commentaire du 09 novembre 2015, 13h04)
@Candyshy: Et hop: +1 dans ta WL ;-)
@Marinette: Je te le conseille, il n'est pas violent dans le sens trash. Et oui, on le perçois différemment quand on sait que l'histoire est réelle...