Coup de théâtre au Musée d’archéologie de l’Université de Genève: durant la préparation d’une exposition, quatre statuettes égyptiennes sont dérobées et un employé brutalement agressé. Pourquoi les voleurs ont-ils pris ces simples figurines alors que des objets bien plus précieux se trouvaient dans la même pièce?
L’inspecteur Matthias Longjean mène l’enquête avec l’aide de sa collègue Jeanne Muller et de l’incontrôlable archiviste Michael Kappeler. Manigances d’un marchant d’art, professeur d’égyptologie acariâtre, opacité des Ports Francs de Genève et Monaco, vols et agressions: leur recherche est semée d’embûches. Elle les mènera aux confins d’un sombre réseau de trafic d’antiquités, actif notamment dans un Proche et un Moyen Orient à feu et à sang. Le plus inquiétant est que toute personne s’approchant de ces statuettes y perd la vie…
La clé de l’énigme se trouverait-elle à Thèbes en 1905?
D’un chantier de fouilles dans l’Egypte de la Belle Epoque à l’antre d’un trafiquant du XXIe siècle, Rachel Maeder lance Michael Kappeler à l’assaut du pillage tout au long d’une enquête aux nombreux rebondissements.
Mon avis :
Pillages est le troisième roman de Rachel Maeder, une auteure de talent que j’ai le plaisir de lire depuis son premier roman, et ce grâce aux Editions Plaisir de Lire que je remercie énormément. Troisième roman, troisième aventure de Michael Kappeler, un homme fouineur, désobéissant, n’en faisant qu’à sa tête. Nous le retrouvons donc archiviste au Musée d’archéologie de Genève, occupé à mettre en place un vernissage, lorsqu’il reçoit un coup violent sur la tête. Quelques heures dans les vapes, à son réveil il apprend que des statuettes ont été volées au Musée. Des statuettes de peu de valeur en comparaison d’autres objets, si bien que Michael décide de mener sa propre enquête pour découvrir où sont passés les objets anciens.
Une fois de plus, la plume de l’auteure m’a séduite. Elle parvient à nous rendre accro à son histoire qui intrigue en raison de l’alternance des époques. En effet, nous sommes dans le présent avec Michael, Jeanne la flic et compagnie, puis nous allons dans le passé, sur un site de fouilles archéologique en compagnie du couple Blondel. Nous évoluons ainsi, nous rapprochant un peu de la réponse et du nom du coupable. L’alternance des époques est une technique que j’apprécie dans les romans car elle ajoute une petite pression, un léger stress qui frustre agréablement le lecteur. Rachel Maeder manie parfaitement cette technique et permet ainsi la fluidité de son récit.
L’histoire est très contemporaine et ce malgré les retours en 1905, l’auteure traite du vol d’objets d’art dans un Musée Suisse, mais elle y ajoute des coupures presse traitant de vol d’objets et de saccages de lieux historiques : la Syrie, Le Caire ou encore la Libye, des lieux touchés par des Révolutions diverses. En incluant des faits avérés liés à un vol imaginaire, l’auteure ajoute une touche de crédibilité à son récit. Non pas que le vol d’un objet historique ne soit pas un thème exceptionnel, mais les éléments avérés ajoutent une plus-value. Finalement, c’était déjà le cas dans les romans précédents de l’auteure, il ne pouvait pas en être autrement ici. Avec Pillages, l’auteure met en avant le fait que de tout temps, des hommes ont été des pilleurs de tombes, de trésors, et ce qu’importe le nom qu’on leur donne. Ils pensent richesse et non patrimoine. Rachel Maeder met en avant l’idée qu’ils ont toujours existé et existeront certainement pour longtemps.
J’ai apprécié de retrouver des personnages connus, on s’attache à eux d’une certaine façon et surtout, on s’épargne les descriptifs de leurs caractères. Michael est toujours aussi tête brûlée, mais on apprécie ses initiatives. L’histoire avec Jeanne est toujours aussi bancale, instable et incertaine. Des personnages penchent du mauvais côté, des révélations voient le jour. Que ce soit sur le point des personnages ou de l’histoire, le tout est bien ficelé, fluide, addictif.
Mais, mais, mais… La fin m’a laissée un gout amer. J’ose espérer une suite ou à défaut un quatrième roman qui reprendrait, sans se concentrer dessus, les idées de celui-ci, car la fin me laisse avec un sentiment d’inachevé, des questions demeurent… Du coup, ça retombe un peu comme un soufflet, on s’emballe, on s’emballe et rien. On a le coupable, mais on reste avec des interrogations.
Un bon policier donc mais qui me laisse sur ma faim. Malgré cela, j’ai pris plaisir à le lire car la plume de Rachel Maeder est très agréable. Un point aussi sur la maison d’Editions qui éditent des livres avec une police d’écriture très agréable ! Merci !
Note : 15/20
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