C’est une maison dans laquelle les femmes ne se sont jamais senties bien, les familles n’y sont jamais restées longtemps. Une médium dit même y avoir perçu une sensation d’étouffement. Pendant des travaux de modernisation, le mur de la cave s’écroule et un corps apparaît.
Konrad enquête et met au jour des mystères anciens.
Dans le même temps il presse la police d’élucider le meurtre de son père mais il a oublié qu’à l’époque, l’enfant qu’il était avait menti, et il se retrouve soupçonné.
Mon avis :
Arnaldur Indridason est un auteur que j'affectionne. Avec une certaine latence, il déroule son histoire et petit à petit, les idées s'emboitent dans notre cerveau de lecteur, cerveau qui tente de résoudre les enquêtes, et là, il arrive toujours ce moment de la surprise, le twist auquel on n'avait pas pensé et qui nous laisse songeur sur la facilité avec laquelle Indirdason mène sa barque et nous leurre.
Dans ce roman, qui est le quatrième mettant en scène Konrad, flic à la retraite, nous suivons différentes enquêtes. Car même à la retraite, Konrad reste un flic qui veut résoudre un des grands mystères de sa vie: qui a tué son père? En parallèle, un corps est découvert emmuré dans une maison autrefois visitée par une amie médium de Konrad, amie qui s'était sentie mal sans parvenir à l'expliquer.
Comme à son habitude donc, Indridason nous balade non pas au cœur d'une enquête, mais de deux, voire trois. Si parfois elles n'ont aucun point commun, on sent qu'ici c'est différent. Qu'il y a un lien entre elles et franchement, je me suis fait une idée de ce lien qui s'est révélé inexacte à la fin! Ce qui est finalement mieux, ainsi l'auteur a su me surprendre.
Un des points positifs de cet auteur, c'est la narration. Extrêmement fluide, empathique, visuelle, sa narration nous saisit et nous transporte sur les lieux. On visualise la vieille comtoise, la rue sombre, la cabane au bord de l'eau, chaque lieu et chaque expression des personnages qui sont très bien décrits. On comprend rapidement les différentes périodes décrites dans ce roman, une alternance qui me plait car on découvre, petit à petit, que la maison dans lequel le squelette a été retrouvé, fut le théâtre de quelques heures sombres.
Ce roman est sombre en raison des thèmes traités: violence conjugale, viol, inceste, vol, pauvreté, drogue. Bref, rien de très joyeux! A t-il voulu montrer une facette de son pays, de sa ville? Je ne pense pas. Je pense qu'il a dépeint un univers ultra concentré (et ça on s'en rend compte au fur et à mesure) et qui dit concentré dit générationnel, comme quoi les traumatismes ou les travers ne disparaissent pas mais rongent des familles pendant plusieurs générations.
Pour finir, quelques mots sur le personnage principal. Je ne le connaissais pas, Indridason m'a habituée à Erlendur, mais il faut une très belle découverte. Assurément je vais lire les trois autres romans le concernant car comme Erlendur, Konrad a un réel caractère. Très très imparfait, impatient, il est toutefois déterminé et observateur.
Séduite par Le mur des silences, si vous aimez les bons polars, je ne peux que vous le recommander. Addictif, car on veut savoir qui est le mort, qui a tué le père de Konrad, quels sont les liens, il est difficile de le lâcher.
Note : 16/20
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