Une poupée retrouvée par hasard dans un filet de pêche, des ossements remontés des profondeurs de l'océan, des accusations d'abus sexuels sur mineurs : quel peut bien être le lien entre toutes ces affaires ? Les questions et les enquêtes vont s'enchaîner pour Huldar et Freyja, sur le point de déterrer un lourd passé, et provoquer un effet papillon aux répercussions insoupçonnées... Le cinquième opus de la série mettant en scène la psychologue pour enfants Freyja et l'inspecteur Huldar risque de hanter les nuits du lecteur le plus aguerri. Alors, faites de beaux rêves...

Mon avis : 

Avant tout, sachez qu'il s'agit du cinquième tome d'une saga. Je ne le savais pas et en toute franchise, même si certains faits font allusion à ce qu'il s'est passé dans les tomes précédents, c'est très léger et ça n'entache en rien la compréhension (un roman = une enquête). 

Dans ce roman, nous faisons face à plusieurs enquêtes en même temps, et si toutes semblent distinctes, on comprend qu'au final, elles sont liées. Le tout est de découvrir par qui et/ou par quoi. 

Une poupée remontée du fond de la mer, une femme qui décède dans ce que l'on pourrait qualifier d'accident mais qui ne l'est pas aux yeux de sa fille, des ossements découverts, du matériel de camping abandonné, une plainte pour agression sexuelle, un sans abri égorgé,, .... Comme je vous le disais, les enquêtes sont nombreuses. Huldar, inspecteur, est sur toutes les enquêtes. Dirigé par une supérieure plutôt sèche, Erla, il navigue dans ce dédale sans trouver le lien. Epaulé par Freyja, la psychologue des services sociaux, mais aussi par Lina, la stagiaire, et Gudlaugur, son partenaire de terrain, il va creuser pour déterrer un, voire deux coupables. 

Les polars nordiques sont vraiment des pépites. Les auteurs ont une manière propre à eux de distiller l'ambiance inerrante à un bon polar en dosant le suspense et le tout, sans violence. Si, me direz-vous, il y a de la violence (citons l'homme égorgé), mais cette violence s'efface au profit d'une ambiance générale. On sent l'opacité de toutes ces enquête et l'on comprend vite que tout est lié mais on ne parvient pas à trouver le lien. Si au début, l'ensemble peut sembler brouillon et tend à nous perdre un peu (en quoi la disparition d'une ado est-elle liée à la mort d'un sans abri?), les croisements se font petit à petit et nous permettent de resserrer un peu plus le nœud coulant autour du cou du suspect dont le nom m'a réellement surprise. Pour le coup, je tire mon chapeau à l'autrice qui, jusqu'au bout, à mené son histoire avec une suspense tel que le véritable coupable fut une belle surprise. Et pour prolonger l'effet de surprise, le chapitre final fut tout aussi... surprenant! 

L'autrice a littéralement baladé son lecteur mais l'a fait habilement. Si l'on trouve des longueurs, il faut au contraire y voir des petits éléments disséminés par ci par là et qui, mis à bout, font sens. L'autrice a une plume sympathique. Assez visuelle, j'ai trouvé qu'elle retranscrivait bien les décors et le contexte. C'est surtout ce que l'on demande à un auteur de polar: parfaitement retranscrire le contexte, l'ambiance. Je dirais aussi que Yrsa Sigurdardottir a une imagination plutôt fertile, si j'en juge ce seul roman! Sa plume, sympathique pour l'ambiance et le décor, ne m'a pas séduite en ce qui concerne les personnages. Enfin, disons que si l'on pense s'attacher aux personnages principaux, il en a été autre pour moi puisque les personnages secondaires m'ont davantage séduite. Rosa, par exemple, m'a touchée en raisons des difficultés (pour ne pas dire des injustices) qu'elle a vécu; Tristan m'a touchée d'une autre manière; Lina, la jeune stagiaire flic m'a plu avec son caractère enjoué et franc. Des personnages principaux, seul Huldar se démarque, un flic qui se soumet aux règles mais les contourne si besoin. 

Si l'ambiance est au rendez-vous, mon ressenti est mitigé. J'ai aimé l'atmosphère, mais la fin m'a déçue puisque la façon dont est narrée le dénouement ne m'a pas convaincue. J'aurai aimé que ce dénouement soit fait plus subtilement, plus dans l'action, plus dans le commissariat. Là, le moment et le lieu, ça ne le fait pas. Ca me donne un gout de presque inachevé car ça arrive comme ça, sans réellement prévenir. Il ne faut pas se méprendre, j'ai été agréablement surprise par les révélations, seulement, elles n'ont pas été faites de la meilleure des manières. Dommage. 

Note : 15/20