Charlotte Link - La dernière trace

10 janvier 2003. Pour la première fois, Elaine Dawson quitte son village du Somerset afin de répondre à l'invitation de Rosanna, une amie de la famille qui se marie à Gibraltar. Mais tous les vols au départ de Heathrow sont annulés à cause du brouillard.

Alors que la jeune provinciale s'apprête à passer la nuit dans une salle d'embarquement, un aimable Londonien propose de l'héberger. Elaine accepte. On ne la reverra plus.

Cinq ans plus tard, Rosanna doit écrire une série d'articles sur les disparitions inexpliquées pour un magazine? L'occasion pour elle de savoir enfin ce qui est arrivé à Elaine. La journaliste est loin de se douter qu'en s'engageant dans cette enquête elle va se mettre en danger de mort.

 

Mon avis : 

 

Si le titre n’a pas grand-chose de tentant, le résumé nous promet un roman à la tension psychologique élevée. Et sur ce point, j’ai été servie ! Charlotte Link utilise à merveille toutes les ficelles du genre : suspicion, atmosphère feutrée, tensions entre personnages, mensonges, flash-back, … Bref, La dernière trace est un bon thriller qui sait maintenir son lecteur en haleine. Enfin, ce fut mon cas !

 

Dès le départ, l’histoire est en place. Tout commence par un chapitre nous relatant une disparition en 2002. S’ensuit l’histoire d’Elaine début 2003. Une autre disparition un mois plus tard. Bond dans le temps de cinq ans, lorsque Rosanna décide de découvrir ce qui est arrivée à son amie. Les dates sont assez nombreuses, je l'ai perçu très rapidement, c'est pourquoi j'ai ressenti le besoin d'écrire la chronologie des faits au fur et à mesure de crainte de me perdre. 

 

Vous l’avez compris, le roman ne parle pas d’une seule disparition, mais de plusieurs. L’une d’elles concerne Elaine, mais de fil en aiguille, Rosanna va assembler des faits pour lier des évènements et des personnes. Si au début cette avalanche de disparitions peut perturber, il n’en est finalement rien puisque l’auteure parvient à identifier chaque victime, mais surtout, malgré leurs différences, elles ont des points communs. Nous sommes dans un bon thriller ce qui signifie que toutes sont mortes ou ont disparues selon le même mode opératoire, mais rien ne permet de déterminer qui a fait ça.

 

J’ai aimé cette ambiance mise en place par Charlotte Link, une ambiance saisissante et flippante (pour être honnête) car tous semblent coupables. Je ne citerai personne, mais dès qu’un personnage fait son apparition, on se dit que ça peut être lui. Le fait que les profils des disparues soient si différents nous pousse à suspecter tout le monde. L’atmosphère joue un rôle capital et l’auteure a su en maîtriser la densité pour nous plonger au cœur de son histoire, on visualise chaque détail, chaque lieu, du ponton à la ruelle.

 

Cependant, j’ai trouvé les personnages un peu trop nombreux à mon goût. Et puis, certains prénoms n’étaient pas faciles à retenir, comme s’ils ne collaient pas aux personnages… Différents liens se nouent et d’autres se défont, cela ajoute un peu au sentiment de trop. Je ne dis pas que je n’ai rien compris à l’histoire ni aux personnages, mais en ôter un ou deux n’aurait pas été superflu.

 

Il y a une chose que j’ai particulièrement aimé dans ce roman, c’est le lien qui unit deux personnes. Que cela concerne deux amies, un frère et une sœur, deux amants, les liens sont vraiment puissants dans La dernière trace. Rapidement, on se rend compte que la disparition d’Elaine a un impact important sur son amie Rosanna, mais aussi sur son frère handicapé qui doit de ce fait aller dans une maison de soin. La force de l’amitié entre Elaine et Rosanna est aussi très forte car c’est cette amour qui pousse Rosanna à "enquêter". Même si j'ai parfois trouvé son comportement suicidaire...

 

Au final, ce roman fut un bon moment de lecture. L’auteure a su me captiver et même si la fin s’est légèrement devinée (mais pas totalement, point positif !), l’histoire est addictive car tout s’enchaîne habilement, sans fausses notes, sans temps morts, sans redondance. On sent la tension (celle qui peut faire frémir), on ne veut pas arrêter de lire tant qu’on ne sait pas ce qui est arrivé à Elaine (et aux autres filles).

 

Note : 17/20

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