Vingt anciens élèves de la même classe. Deux assassinats violents. Un tueur sans visage…
Près des corps sauvagement mutilés de deux victimes, une photo de leur classe de 3ème sur laquelle leur visage a été raturé. Cette classe a aussi été celle de l’inspecteur Fabian Risk de la police de Helsingborg. Pour arrêter la spirale infernale et éviter d’être la prochaine cible, il s’enfonce dans les méandres de son propre passé. Au risque de s’y perdre.
Best-seller partout où il est publié, ce roman troublant et cruel qui interroge la violence de la société, impose Stefan Ahnhem comme un des auteurs de thrillers scandinaves les plus prometteurs.
Mon avis :
Hors cadre est un thriller maîtrisé qui saura séduire les adeptes du genre. A la lecture du résumé, la tentation est grande et les quelques grandes lignes écrites ne peuvent qu’inciter à la lecture. Ce thriller, qui ressemble un peu à un huis-clos car les victimes font parties d’une même classe de collège, ne possède pour ainsi dire pas de lacunes et en devient ainsi très addictif.
Deux corps mutilés, des mutilations qui font références aux défauts des victimes, il n’en faut pas plus pour Fabian – fraîchement muté – et ses nouveaux collègues pour envisager que les victimes soient le résultat d’une revanche. Et le nom du coupable apparaît rapidement. Très rapidement même, c’est pourquoi je m’attendais à un retournement de situation sans envisager celui que l’auteur a mis en place. Quoi qu’il en soit, de deux victimes, nous passons à trois et rapidement, une évidence apparaît : tous appartenaient bel et bien à la même classe de collège, une classe dont Fabian a fait partie…
Le fait qu’un des policiers soit lié au meurtrier pimente l’enquête car cela suppose qu’il connaît la personne. Mais non, Fabian ne se souvient pas, il pense à un élève, il se repasse les visages, les caractères, mais rien n’y fait. J’ai beaucoup apprécié les thèmes abordés par l’auteur, à savoir la violence scolaire entre élèves, l’ignorance dont certains sont victimes, les non-dits, la jubilation de voir un camarade subir des brimades pour d’autres, des thèmes intéressants et bien abordés ici car ils sont à la base de la vengeance. Oui, mais de qui s’agit-il ?? Comme je le disais, le nom qui apparaît rapidement se révèle faux et on repart de zéro.
L’auteur possède une plume incroyablement fluide pour un premier roman. On accroche, Hors cadre est un page turner qu’il est difficile - voire impossible - de lâcher car, comme tout bon thriller qui se respecte, la tension est crescendo. L’imagination de l’auteur est excellente, sans entrer de trop dans les détails, il parvient à créer un meurtrier très calculateur et précis dans la réalisation de ses actes. Et si l’on reprend la base de sa vengeance, j’irais presque jusqu’à dire qu’on le comprend. Je dis bien presque, car après tout, le sentiment de vengeance est humain et tout dépend de la situation initiale pour juger si oui ou non cette vengeance est déplacée.
Un autre point qui m’a séduite c’est la construction du récit qui nous offre l’aperçu d’un journal d’adolescent (dont on comprend qu’il est écrit par le meurtrier), ce qui nous permet de comprendre le mal qui le ronge. Mais ce que j’ai le plus apprécié, c’est la révélation finale à propos du journal d’adolescent… :-p Chut, je n’en dis pas plus, sachez seulement que l’auteur est parvenu à me surprendre.
Les personnages sont très humains, très ancrés dans la réalité d’aujourd’hui, une réalité qui jongle avec la rapidité de l’information, l’intelligence des assassins, les freins que connaît la police. L’histoire se place en Suède, et comme pour les autres auteurs venus de Suède ou d’Islande, j’apprécie que les actions et personnages soient proches de nous ; pas de courses poursuites dans les rues ou de bagarres à toutes pages comme on peut souvent en lire dans les thrillers américains.
Que puis-je rajouter ?! Je ne veux pas trop en dire, résultat j’ai l’impression de ne rien dire, mais le mystère réside dans la lecture de ce superbe roman. Vous y découvrirez un auteur au potentiel énorme, un auteur que je désire retrouver et pourquoi pas, avec les mêmes personnages. Un auteur qui m’a offert un très beau coup de cœur et pour lequel je remercie énormément les Editions Albin Michel.
Note : 19/20
Coup de cœur !
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