Alors que toutes les personnalités du pays, stars des médias, de la politique, du sport et du show-biz, sont réunies à la cathédrale St Patrick, sur la 5ème Avenue, pour rendre un dernier hommage à l'ex-First Lady, les portes se referment. Brutalement.
Pour Michael Bennett, flic atypique chargé de mener la négociation avec les ravisseurs, la tâche s'annonce ardue. D'autant que ces derniers menacent d'exécuter leurs otages si on ne leur verse pas une rançon de 80 millions de dollars. Un montant astronomique !
La tension monte d'un cran lorsque le maire de New York vient s'écraser sur le parvis de la cathédrale...
Mon avis :
Pas de surprise quant au style de l’écriture, c’est un Patterson comme on l’aime ! Nous sommes plongés dans l’histoire dès le début avec le meurtre de l’ex-first lady. Meurtre subtile. Puis, on assiste à ses obsèques en suivant la scène selon différents points de vue : la chanteuse tendance du moment, l’acteur adulé, l’ex-star du rock, la vedette de la télé-réalité, la présentatrice à la mode, … Sans oublier la centaine "d’inconnus". Lorsque les preneurs d’otages passent à l’attaque, c’est sans armes à feu. Et ça, c’est assez étonnant pour un Patterson ! En général, on a du sang dans ses romans (l’un des plus violents que j’ai lu : Bikini). Rapidement, on comprend que les preneurs d’otages privilégient les célébrités. Bennett doit les amener à coopérer, ce qu’il parvient à peu près à faire compte tenu de la fragilité de ses émotions (sa femme est en phase terminale). Si nous connaissons bien les pensées et les sentiments de Bennett, ce n’est pas vraiment les cas des preneurs d’otages. Non, Patterson a préféré se centrer sur celles des otages. Suivant le point de vue, on partage la scène avec une personne en prenant connaissance de ce qu’elle pense et ressent. Contrairement à ce qu’annonce le résumé, le maire ne s’écrase pas sur le parvis. Du moins, pas selon l’image que l’on imagine ! Non, les portes s’ouvrent et le corps est jeté à même le sol. Et là, intervient le sang ! Rassurez-vous, rien de violent.
Le FBI, le NYPD, … tous s’organisent pour tenter des coups d’essais, mais les preneurs d’otages semblent connaître leurs plans et les déjouent. On comprend aisément, comme certains otages, que ces hommes ont un passé militaire ; des flics ? Le suspense réside en une question : comment vont-ils s’en sortirent ? Le rythme est donné par les différents rebondissements (crise d’hystérie, des morts, …) mais aussi dans le ton. Et puis, à d’autres moments, nous avons le cœur qui se serre quand Bennett va voir sa femme à l’hôpital accompagné de leurs nombreux enfants.
Leur astuce pour sortir de la cathédrale est bien pensée (mais je dois avouer l’avoir un peu vue venir), toutefois la suite est surprenante. Surtout lorsque tout se met en place dans la tête de Bennett. SPOILER Le Mr Clean, dont on a le point de vue à différents moments, est la clé de toute l’affaire. SPOILER Et lorsque Bennett découvre sa véritable identité, on en reste sur le c** !
Dans quelques mois, je prendrai plaisir à le relire maintenant que j’en connais la fin. Car, en toute franchise, on ne la voit pas venir. Du moins, en ce qui concerne la vérité sur le chef. C’est là l’une des qualités de Patterson : écrire de façon si subtile que l’on ne peut qu’être étonné du dénouement. Cela me donne donc envie de le relire mais en faisant attention aux détails. Sur la quatrième de couverture, Michael Connelly dit que Patterson possède "une écriture très visuelle. Le lecteur a vraiment l’impression qu’un film se déroule sous ses yeux". Il dit vrai ! Quand je lis un Patterson, j’ai toujours cette impression de "peu" : peu de mots, peu de description, peu d’émotion, … Et pourtant, il arrive à nous plonger dans ses romans si bien qu’il est vrai que parfois, on a l’impression d’être réellement aux côtés du personnage.
Crise d’otages est un très bon roman. Et le titre est bien choisi. En anglais, il s’intitule Step on a crack. Je ne suis pas super douée en anglais, mais grosso modo, je pense qu’on peut le traduire par "étape sur une fissure" même si franchement, ça ne veut pas dire grand-chose ! Quoi qu’il en soit, il s’approche plus, d’après moi, des émotions de Bennett que de la prise d’otages (son monde qui s’écroule et sa souffrance face à la maladie de sa femme). C’est pourquoi, je préfère le titre français. Après, si quelqu’un peut le traduire mieux que moi, je suis preneuse ! Par contre, la jaquette… un peu nulle ! Cette femme allongée ne ressemble pas au roman. A la rigueur, on peut se dire qu’il s’agit de l’ex-first lady, et encore ! Perso, j’aurais opté pour une image représentant la cathédrale avec une foule de gens devant et pourquoi pas, un corps baignant dans son sang sur le parvis (le maire). Heureusement que parfois, il faut aller au-delà de notre impression sur une jaquette pour lire le roman !
Note : 18/20
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