Arnaldur Indridason - Saga Konrad, tome 1 : Ce que savait la nuit

Les touristes affluent en Islande et les glaciers reculent lentement. Le cadavre d’un homme d’affaires disparu depuis trente ans émerge du glacier de Langjökull. Son associé de l’époque est de nouveau arrêté et Konrad, policier à la retraite, doit reprendre bien malgré lui une enquête qui a toujours pesé sur sa conscience, en partie sabotée par la négligence d’un policier toujours en service.

Au moment où il pensait vivre sa douleur dans la solitude – le meurtre de son père n’a jamais été élucidé et sa femme vient de mourir d’un cancer –, Konrad doit reprendre ses recherches, malgré les embûches et la haine. Seul le témoignage d’une femme qui vient lui raconter l’histoire de son frère tué par un chauffard et le supplie de trouver ce qui s’est passé pourrait l’aider à avancer…

 

Mon avis : 

 

Premier tome de la saga Konrad, l'enquêteur qui porte ce nom ne fut pas une découverte pour moi puisque j'ai déjà lu le tome 4, Le mur des silences. Si vous me suivez depuis le début, vous savez que cet auteur est une perle en termes de polars. Il nous entraîne dans son monde froid, parfois hostile, sans horreurs mais avec la misère comme toile de fond, pour dresser des portraits d'hommes et de femmes qui, pour le coup, se retrouvent mêlés à des histoires de meurtres. 

 

J'ai beaucoup aimé le pitch de ce roman, l'histoire de ce corps qui surgit trente ans après, parfaitement conservé dans la glace, il y a de quoi créer une irrésistible envie d'en savoir plus, non ?! Konrad reconnaît cet homme puisqu'il a enquêté sur sa disparition. Mais aujourd'hui, Konrad est à la retraite. A la retraite, c'est vite dit ! Il parvient à s'immiscer dans l'enquête, car il est de ces enquêtes qui vous collent à la peau, qui ne vous quittent pas, même à la retraite. 

 

Sans surprise, les paysages sont parfaitement décrits. Indridason possède une écriture très visuelle qui permet de se projeter sans efforts pour "voir" la rue ou le glacier. Se projeter ainsi est top, une immersion encore plus profonde dans une histoire, il n'y a rien de mieux pour la savourer pleinement. 

 

Laissant de côté son personnage d'Erlendur (dans la saga du même nom), Indridason s'autorise à développer un autre flic, avec ses failles, son caractère, ses forces, son passé, sa vie. Konrad n'a pas eu la vie facile (je le savais un peu, ayant lu le tome 4), mais il a su utiliser ses faiblesses pour réussir professionnellement. 

 

Finalement, Indirdason reprend les codes qui font sa réussite. Une île soumise au temps, la pauvreté, l'appât du gain, un flic au caractère bien défini. Si on aime Erlendur, on aimera Konrad. C'est pour cela que je n'ai pas été déçue. Konrad ne lâche pas l'affaire et nous entraîne avec lui dans sa quête de la vérité. Car on doit comprendre pourquoi et comment est mort cet homme. Pour la famille et pour boucler cette affaire. Même si la résolution lui donne un souci de plus : aurait-il pu la résoudre plus vite si... ? Beaucoup de si et de questions, mais Konrad sait se remettre en question et promet un deuxième tome tout aussi intéressant. 

 

Note : 15/20

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