Quand la police découvre le corps de Tess, 21 ans, et conclut au suicide, Béatrice se révolte : jamais sa petite sœur chérie, si débordante de vie, n'aurait mis fin à ses jours. Alors, qui l'a assassinée?

Contre l'avis de la police et de sa famille, Béatrice se lance seule dans une dangereuse enquête, où les suspects sont nombreux. Serait-ce son professeur d'université dont elle attendait un enfant? Et surtout, qu'est arrivé à ce bébé qui s'apprêtait à naître?

Autant de mystères que Béatrice s'acharne à résoudre. Mais à trop vouloir se rapprocher de la vérité, elle risque de se brûler les ailes : au bout du chemin, l'assassin l'attend...

  

Mon avis :

 

Ce roman, je l’ai lu pour la première fois il y a 3 ou 4 ans ; honnêtement, je ne me souvenais plus du déroulement final, je me rappelle seulement de l’impression extrêmement positive qu’il a laissé en moi une fois refermé.

 

Le résumé est assez explicite : Béatrice refuse d’admettre que sa sœur se soit suicidée, c’est pourquoi elle décide de se consacrer à la découverte de son assassin.

 

A toi ma sœur est un roman - autant le dire - coup de cœur !

• Tout d’abord, sa construction : il commence telle une lettre, une lettre que Béatrice écrit à sa sœur Tess plusieurs mois après la mort de cette dernière. Elle lui explique que cette histoire qui va suivre est en fait celle qu’elle doit raconter à un avocat en vue du procès de l’assassin : "Ma très chère Tess, je ferais n’importe quoi pour être avec toi, là, maintenant, pour te tenir la main, contempler ton visage, écouter ta voix. Comment le toucher, et la vue, et l’ouïe - tous ces récepteurs sensoriels, ces nerfs optiques, ces tympans vibrants - peuvent-ils être remplacés par une lettre ?" Dès le début, pas de doute, Tess a bien été assassinée. Nous alternons donc les passages racontés tels qu’ils le seraient dans une lettre, avec les passages qui narrent ce qu’a vécu Béatrice, entre sa tristesse et sa recherche de la vérité, et ceux qui transmettent ses entretiens avec l’avocat. Dit comme ça, ça peut sembler compliqué, mais pas du tout.

• Deuxième point positif : le ton de l’auteur. J’ai complètement adhéré et étrangement, je me sentais très proche de Béatrice. Certainement parce que j’ai une sœur aussi ! Quoi qu’il en soit, j’ai eu le sentiment que j’aurais pu dire et penser comme Béatrice. Mais les sentiments de Béatrice ne sont pas les seuls à être bien écrits, le texte en lui-même est excellent. Rosamund Lupton possède une plume que je qualifierais d’intime, de belle et de précise : "J’ai peur de devenir folle plus que je n’ai peur de lui, parce que la folie détruit qui vous êtes à l’intérieur d’un corps qui vous survit de façon absurde." Une plume intimiste qui s’accorde parfaitement avec le style du roman qui, sans être un épistolaire pur, s’en approche de par son style.

• Enfin, l’histoire en elle-même : parfaitement aboutie, elle nous surprend ; ou plutôt, je ne l’avais pas vu venir. Certes, les suspects ne manquent pas, mais la construction de la personnalité du tueur est maîtrisée par son auteur. En fait, la fin est déroutante, mais positivement déroutante. Nous avons, tout au long du roman, quelques allusions à l’état physique et psychologique de Béatrice qui se dégrade, mais impossible d’identifier le mal ; à la fin, il prend tout son sens !

 

Je ne peux m’empêcher de qualifier ce roman de coup de cœur ! Une histoire qui, malgré la douleur, est belle car elle met en avant des liens très forts et une détermination sans faille. Le tout dans un style intimiste.

 

Cependant, il existe un point négatif que j’attribuerais à la traductrice. Peut-être est-ce un peu fort, mais en lisant la phrase "C’est après qu’elle est morte que vous avez changé d’avis et diagnostiqué une psychose." je fais la grimace et la relis en remplaçant "est" par "soit". Heureusement, tout le roman n’est pas comme ça, ça aurait bien gâché mon plaisir !

 

Note : 20/20

Coup de cœur !