P.D. James - A en perdre le sommeil : six histoires assassines

La vengeance est un art qui profite au crime. Tel est le fil rouge qui relie les nouvelles rassemblées dans ce recueil. À la suite des Douze indices de Noël, À en perdre le sommeil nous fait découvrir six histoires inédites savoureuses et expertement ficelées, sous la plume de la regrettée P. D. James.

 

Mon avis : 

 

Très peu adepte des nouvelles, pour ne pas dire pas du tout, je me suis tout de même laissée tenter par ce livre des Editions Fayard que je remercie. Ce livre, qui regroupe six nouvelles, possède pour fil rouge, le meurtre, un meurtre souvent lié à la vengeance. Le thème en lui-même est assez violent car il sous entend que se venger peut conduire au meurtre, mais il met essentiellement en avant l'idée que la trahison, la duplicité, l'humiliation, ... et bien d'autres sentiments qui peuvent heurter la sensibilité peuvent conduire à des décisions radicales. 

 

Ces nouvelles possèdent plusieurs particularités, voire des originalités. Tout d'abord, elles se déroulent toutes dans l'Angleterre des années 30, 40 ou 50. Des indices, des mots, aident à les situer plus ou moins dans le temps. Cette plongée dans l'époque nous permet de lire ces nouvelles avec un œil particulier puisque nous, lecteurs du XXIème siècle, pensons technologie pour résoudre des meurtres. Ici, point de ça, et cela a finalement son charme. Même si on se dit qu'avec notre technologie d’aujourd’hui, de grands crimes auraient pu être élucidés... Ensuite, il est amusant de constater que, généralement, l'histoire nous est narrée par l'assassin himself :-) On est ainsi dans sa tête, on comprend sa pensée et pourquoi il en est arrivé là. On sourit aussi de certains dénouements qui mettent en avant le manque de sérieux de la police (parfois), le manque de moyen (souvent) et la chance de meurtrier (presque toujours). Enfin, la dernière particularité que je relève est le caractère du meurtrier. A chaque fois, P.D. James l'a doté d'un trait particulier: la naïveté, la ruse, la faculté d'occulter certains faits, ... Certes ils sont un trait de caractère dominant, mais surtout, ils m'ont semblé réels et sincères. Réels dans le sens où leurs décisions avaient finalement un sens, sincères car on sent qu'ils ont mûri cette fameuse décision. Cela n'englobe pas toutes les nouvelles, mais l'idée est là. Il en ressort surtout qu'ils sont comme tout le monde, on pourrait s'en faire des amis. 

 

La plume n'a rien de violente, elle est plutôt soft, aisée à lire. Sans les scènes de meurtres, difficiles de se croire dans un policier car pas de réelle tension non plus. Un livre qui se lit agréablement même si je dois reconnaître qu'ajouter quelques pages à certaines nouvelles ne m'aurait pas déplu. L'auteure a énormément misé sur l'humour et la chance de ses meurtriers pour nous livrer des histoires que l'on savoure à petites doses (après tout, il s'agit de nouvelles, on en lit une puis on passe à l'autre le lendemain). J'ai mes petites préférences, comme Une si séduisante résidence ou L'anniversaire de Mr Millcroft, mais toutes sont bonnes. 

 

Note : 17/20

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