Vous connaissez Darcy : riche, fière, désapprobatrice, froide. Bennet Bethle connaît lui aussi Darcy, ou, au moins, ce type de femme. En tant que collecteur de fonds pour la collection Longbourn, un musée reculé du Queens, il rencontre de nombreuses héritières qui passent leurs journées à s'ennuyer.
En regardant la belle mais hautaine jeune femme s'ennuyer dans un coin lors du gala du musée, Bennet se doute qu'il n'y aura aucune relation possible entre eux. Mais en dépit de son air d'indifférence, l'intérêt de Darcy a été piqué par l'irrévérencieux Bennet, qui la croise fréquemment en compagnie de son amie Charlotte “Bingley” Bingston. Charlotte qui souhaite organiser un bal à l'hôtel Netherfield au profit du musée. Enfin, organiser un bal ou draguer le frère de Bennet, on ne sait pas trop quelle est la raison principale.
Cependant, une chose est claire : il n'aime pas Darcy...
Mon avis :
En grande fan du roman de Jane Austen, Orgueil et préjugés, je ne pouvais passer à côté de ce roman publié aux Editions Charleston - que je remercie - et qui transpose la célèbre romance aux XXIème siècle, avec tout ce qu'il y a de moderne.
Ici, les rôles sont inversés: Darcy est une femme riche vivant dans le huppé NY. Bennet (comprenez Elisabeth Bennet) est un homme modeste, issu d'une grande famille et qui travaille avec deux de ses frères au service du développement des ressources financières d'un musée; en gros, il est leveur de fonds. Tous deux vont se retrouver autour de Bingley, l'amie de Darcy qui en pince pour John, le frère de Bennet, et qui trouve des prétextes pour le rencontrer. La trame est sensiblement la même que celle de Jane, si ce n'est quelques aménagements pour que ce soit crédible puisque l'époque diffère.
En toute franchise, j'ai eu un peu de difficultés à entrer dans l'histoire. Je lisais quelques pages, le reposais, le reprenais, et ainsi de suite pendant deux ou trois jours. Pourquoi ? Tout simplement parce que je n'arrivais pas à me détacher de l'histoire originale. Darcy en femme, trop bizarre pour que le livre m'interpelle réellement. Puis, au fur et à mesure, je me suis faite et j'ai lu avec plaisir cette adaptation qui retranscrit beaucoup de passages très reconnaissables.
"Vous essayez de me perturber en me regardant jouer. Mais je ne me laisserai pas intimider, même si votre frère est un musicien professionnel en devenir, et que j'ai fréquenter une école publique. Je suis têtu et on ne m'impressionne pas si facilement."
Comme je le disais, la trame reste assez fidèle, tout comme les personnage que l'on peut identifier sans problème: Wickham devient une femme mais garde ce nom, Lydia devient Lydon, et la mère d'Elisabeth devient Meryton, le patron de Bennet, grand marieur et possédant la même verve que le personnage de Jane. On retrouve des rebondissements identiques comme la mésentente Wickham/Darcy, la fuite de Lydia/Lydon ou encore la lettre de Darcy qui ici est un mail. Bref, rien de révolutionnaire si ce n'est un grand travail de recherche pour transposer les personnages et l'histoire à notre époque.
La plume est agréable. Cependant, à plusieurs reprises, je me suis demandé si nous étions réellement au XXIème siècle tant les formules étaient pompeuses. L'auteure a peut être modifié quelques mots pour les faire correspondre à notre époque, mais les formulations étaient trop guindées pour qu'on se croit au XXIème siècle. J'ai parfois eu du mal à projeter ces nouveaux personnages à notre époque puisque je ne pense pas que tout le monde parle ainsi. Ce qui est romantique dans une romance historique est étrange, voire décalé, dans une romance contemporaine.
"(...) jamais Meryton n'aurait laissé un employé faire correctement ce que lui-même peut faire à la perfection."
A cela, s'ajoute l'image que l'on a des personnages d'origine et qui prend une belle claque avec le roman de Lynn Messina. A mes yeux, et pas seulement, Darcy est l'incarnation du romantisme. Franchement, si aujourd'hui je croisais un Darcy, je tomberais sous le charme. Il en résulte qu'on s'attend à tomber sous le charme de la Darcy de Messina. J'attends encore que la vague m'emporte. La Darcy de Messina est très froide, trop trop froide, plus hautaine il n'y a pas, rien d'attirant. Bennet m'a emballée, dans son genre il n'est pas mal. Même si parfois je trouvais qu'il se posait beaucoup de question. En ce qui concerne les personnages secondaires, ils sont dans la même veine, l'auteure s'est vraiment attachée à retranscrire les caractères, et même si cela surprend parfois, on ne peut que saluer ce travail.
Selon moi, si on aime les romances, on peut lire cette histoire avec plaisir. Et c'est ce que j'ai fini par faire en tentant au maximum d'oublier la version de Jane Austen. Je l'ai vu comme une romance pure et simple. Toutefois, si on est fan de l'originale, on peut être amené à se poser des questions, à soupirer du décalage entre l'époque et le langage, à se demander pourquoi l'auteure n'a pas poussé son idée à fond et procédé à un vrai remaniement pour que l'ensemble soit cohérent.
Pour finir, vous pouvez lire aussi mon avis sur le film Orgueil et préjugés avec Kiera Knightley et le beau Matthew MacFadyen.
Note : 14/20
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Les lectures de Marinette (mardi, 23 janvier 2018 10:04)
Je pense que j'aurai trop de mal à me détacher de l'original...
Les Mots de Gwen (dimanche, 28 janvier 2018 21:57)
C'est un peu ça le problème...