Elisabeth Bennet a quatre sœurs et une mère qui ne songe qu’à les marier. Quand parvient la nouvelle de l’installation à Netherfield, le domaine voisin, de Mr Bingley, célibataire et beau parti, toutes les dames alentours sont en émoi, d’autant plus qu’il est accompagné de son ami Mr Darcy, une jeune aristocrate. Les préparatifs du prochain bal occupent tous les esprits…

Jane Austen peint avec ce qu’il faut d’ironie les turbulences du cœur des jeunes filles, et aujourd’hui comme hier, on s’indigne avec l’orgueilleuse Elisabeth, puis on ouvre les yeux sur les voies détournées qu’emprunte l’amour…

 

Mon avis:

 

Orgueil et préjugés est le deuxième roman que je lis de Jane Austen. 

 

Comme dans Raison et sentiments nous trouvons une belle trame romantique/dramatique/historique. D’un côté, nous avons Elisabeth qui se ferme à l’amour. Elle idéalise ce qu’il représente de ce fait, elle ne le reconnait pas quand il pointe le bout de son nez. D’un autre, nous avons les sœurs d’Elisabeth : Jane qui tombe amoureuse de Bingley, Lydia qui, à 16 ans, s’enfuit dans le but de se marier et jette ainsi le déshonneur et la honte sur sa famille, les deux plus jeunes qui sont absorbées par leurs études.

 

Jane Austen nous livre une belle part de vies de ces jeunes filles. Il est toujours intéressant de lire la façon dont deux êtres amoureux communiquent.

 

Quand Elisabeth rencontre Darcy, elle le catalogue immédiatement comme quelqu’un d’orgueilleux, emplit d’un égo que sa personne seule semble avoir du mal à contenir. Et pourtant, presque de suite, Darcy tombe sous le charme d’Elisabeth. Il faudra un évènement dramatique (la fuite de Lydia) pour que nos deux protagonistes se rapprochent réellement. Et malgré ce rapprochement, Elisabeth ne sait ce qu’elle veut pendant un long moment. Elle voit sa sœur Jane se marier à l’homme qu’elle aime et songe qu’il serait peut-être temps de succomber à Darcy, même si pour cela elle doit affronter la colère de sa famille qui déteste ce jeune homme trop sûr de lui.

 

Orgueil et préjugés se lit très bien malgré l’écriture soutenue et les références historiques. La préface permet de bien situer l’histoire. Toutefois, je trouve que l’on trouve trop d’ingrédients identiques à Raison et sentiments : une famille de sœurs, l’une qui tombe malade, l’une qui est passionnée, une autre réservée, … Pour sa défense, je dirais que Jane Austen a écrit selon son vécu et finalement, nous n’avons là rien de surprenant. Sauf que l’auteur n’avait qu’une sœur !

 

Notons tout de même que deux points reviennent au sein d’Orgueil et préjugés, deux points qui font le charme de Jane Austen : la condition de la femme et l’utilisation du discours indirect libre. La condition de la femme - le mariage, le devoir d’obéissance, … - sont les valeurs qui ont cours lors de la jeunesse de l’auteur, et selon ce que l’on veut interpréter de ses écrits, on peut penser qu’elle est contre ! Le discours indirect libre est une véritable prouesse ! Pour ma part, je trouve qu’il est difficile d’écrire ainsi car la vision, les pensées, de l’auteur et du personnage s’entremêlent si habilement que l’on ne fait que difficilement la distinction. Cette forme d’écriture, Jane Austen l’a certainement utilisée pour se moquer gentiment de son époque. L’ironie est en effet plus facile avec un discours indirect libre dans la mesure où nous lecteur, nous demandons si c’est le personnage ou le narrateur (et donc l’auteur) qui nous livre ses pensées ?

 

J’irais jusqu’à dire que j’ai une petite préférence pour Orgueil et préjugés. L’histoire est, selon moi, plus belle, plus romanesque, et les personnages plus séduisants. Il ne s’agit là que de mon avis, bien sûr, mais j’ai beaucoup aimé la façon dont évoluent les sentiments d’Elisabeth. Quand elle comprend qu’elle aime Darcy, mais surtout qu’elle l’a mal jugé, elle ne sait absolument pas ce qu’elle doit ressentir ou pas ! C’est assez marrant et touchant. Touchant aussi de voir que reconduit une première fois, Darcy se révèle un parfait gentleman et patiente, espérant qu’Elisabeth daigne le remarquer. Vraiment, je trouve que ce deuxième roman de Jane Austen est plus approfondi. Les personnages de Darcy et Elisabeth sont extrêmement captivants, plus on tourne les pages, plus on a envie d'en savoir davantage sur leurs désirs.

 

Orgueil et préjugés a inspiré de nombreux scénaristes, auteurs et réalisateurs. Parmi eux, nous pouvons citer Le journal de Bridget Jones d’Helen Fielding qui reconnaît s’être fortement inspirée de l’œuvre de Jane Austen pour écrire son roman : le Mr Darcy d’Helen Fielding présente les mêmes traits de caractères que celui de Jane Austen, en plus du même nom ; la relation entre les deux hommes - Darcy et Cleaver - dans Le journal de Bridget Jones est similaire à celle qui unit Darcy et Wickham dans Orgueil et préjugés. Il y a aussi le film de 2005, Orgueil et préjugés de Joe Wright, que je vais essayer de me procurer au cours de ces prochains jours.

 

Note: 19/20

  Coup de cœur !