Animatrice de talk-show, Kim Lange est au sommet de sa gloire quand elle est écrasée par une météorite.

Dans l'au-delà, elle apprend qu'elle a accumulé beaucoup trop de mauvais karma au cours de son existence. Non seulement elle a négligé sa fille et trompé son mari, mais elle a rendu la vie impossible à son entourage.

Pour sa punition, Kim se réincarne en fourmi. Et le pire reste à venir : de ses minuscules yeux d'insecte, elle voit une autre femme la remplacer auprès de sa famille.

Elle doit au plus vite remonter l'échelle des réincarnations. Mais, de fourmi à bipède, le chemin est long. Kim devra surmonter bien des obstacles... et, au passage, revoir la plupart de ses conceptions sur l'existence !

 

Mon avis :

 

Le premier roman de David Safier est un plaisir ! Égoïste, Kim l’est, c’est certain. Elle privilégie sa carrière au détriment de sa vie de famille, ce qui agace son mari qui doit s’occuper seul de leur fille unique. Le jour de l’anniversaire de cette dernière, Kim doit assister à une remise de prix pour les personnalités de la télé ; heureuse, elle remporte le prix de sa catégorie mais voit une honte monumentale s’abattre sur elle. Elle se console dans les bras de son adversaire ultra séduisant et meurt quelques heures après, écrasée par un lavabo issu d’une station spatiale. Elle se retrouve fourmi, rencontre Casanova et Bouddha et tente, chaque jour, d’accumuler un bon karma afin de rejoindre sa famille qui menace de s’agrandir avec l’arrivée de celle qui fut sa meilleure amie.

 

Un roman tendre et désopilant qui se lit aisément.

 

En ce qui concerne l’histoire de réincarnation, on adhère ou pas. En fait, faut pas se prendre la tête et réfléchir sur la faisabilité de la chose, il faut se contenter de tourner les pages et se dire "pourquoi pas ?". L’histoire est sympathique : cette femme odieuse qui prend conscience, une fois morte, de ce qu’elle a été et qui, grâce à ses réincarnations, a la possibilité de retrouver ce qu’elle a perdu et de le rendre meilleur ; évidemment, on attend de voir toutes les gamelles qu’elle va se prendre avant de parvenir à ses fins ! Et c’est là tout l’intérêt du roman. Si certains passages sont amusants : "Lentement, je me retournai - mon premier virage à 180 degrés sur six pattes. Nettement plus difficile qu’un créneau en marche arrière avec un poids lourd et un taux d’alcoolémie frisant le retrait de permis." (aidés en cela par une écriture humoristique), d’autres, au contraire nous serrent le cœur, par exemple quand Kim voit la tristesse de sa fille et surtout, les combats qu’elle mène pour être auprès d’elle.

 

Avec Maudit Karma, David Safier nous divertit et nous offre une histoire truffée d’évènements plus rocambolesques les uns que les autres. Et puis, il nous pousse à nous interroger (un peu quand même !) sur cette notion de karma : existe-t-il ou pas ? Safier opte pour un oui franc et nous montre, au travers des aventures de Kim, qu’aider son prochain n’est pas une perte de temps. Ce qui entre en contradiction avec ma réflexion : nos actions sont-elles toujours intéressées ? Car Kim fait certaines choses dans le but d’accumuler un bon karma. Bref, chacun son idée, c’est pourquoi il faut prendre tout ça avec recule et se dire que Maudit Karma n’est qu’un roman !

 

Ce qui m’a marquée dans ce roman ? Les petites notes que l’on a parfois en bas de pages, des petites notes qui sont des extraits des Mémoires de Casanova. Rappelons que ce Don Juan a vécu dans les années 1700, c’est donc très amusant de lire ses remarques sur notre vie d’aujourd’hui. Au début, dès le premier chapitre en fait, j’ai pas tout compris ! Je me suis dit "C’est quoi ce délire ?!" : il faut avancer un peu dans la lecture pour comprendre qui est Casanova.

 

Et si je devais citer un autre élément marquant de ce roman, ce serait la fin. Je la trouve trop facile, trop happy end, trop… trop ! Je ne veux pas la dévoiler, seulement il aurait été sympa de la rendre plus dramatique. Ça reste mon avis !! Mis à part ce détail, Maudit Karma reste un bon moment de lecture !

 

Note : 15/20