2011. La célèbre actrice Laurel Nicolson se rend dans le Suffolk, au chevet de sa mère âgée. Dans la ferme de son enfance, la comédienne est assaillie par les souvenirs, et plus particulièrement par les images d’un après-midi d’été étouffant, cinquante ans auparavant. Partie se réfugier dans une cabane perchée dans les arbres afin de rêvasser tranquillement, Laurel, alors adolescente, avait vu sa mère poignarder un inconnu.
Un événement que personne n’avait évoqué par la suite.
Hantée par ce drame resté secret, Laurel décide de plonger dans le passé de sa famille. Elle trouve dans le grenier une photographie datant de la Seconde Guerre Mondiale qui lui révèle l’existence d’une certaine Vivien…
Mon avis:
Kate Morton est une auteur que j'apprécie énormément, j'avais donc hâte de découvrir ce roman qui traîne sur ma PAL depuis quelques mois déjà. Mais le nombre de pages (presque 700) a quelque peu freiné mon entrain ! Il est difficile de faire un résumé sous peine de trop en dire... Si vous connaissez Kate Morton, vous savez qu'elle aime jouer avec les époques, on alterne entre chaque, l’histoire évoluant au fil des découvertes, des secrets révélés, des mensonges avoués. Nous sommes donc en 2011, Laurel est entourée de ses sœurs et de son frère pour assister leur mère sur le point de mourir. Au détour d'un livre, une photo, un prénom, et Laurel découvre que sa mère Dorothy possède un passé plus que mystérieux, un secret lié à une scène vieille de près de 40 ans, quand Laurel a vu sa mère tuer un homme. Pour percer le secret de Dorothy, nous remontons le temps jusqu'en 1941, en pleine Seconde Guerre Mondiale, à Londres. Et là, nous faisons la connaissance de Jimmy, Vivien et d'autres.
"Mais, Jimmy, la perfection... n'est-ce pas d'épouser la personne que vous aimez?"
Le point fort est sans conteste l'alternance des époques. L'auteur possède une réelle facilité à nous faire naviguer sans nous perdre, en nous donnant envie de poursuivre son histoire, sans frustration de voir une époque se clôturer; on sait qu'on va vite y revenir avec des éléments nouveaux. J'aime donc cet aspect du roman, tout comme l'histoire. Au départ, je l'avoue, j'ai eu beaucoup de mal à me plonger dans ce roman; et le pourquoi, je vous le dévoile dans quelques lignes. Dorothy - Dolly - se sent à part dans sa famille; elle est même persuadée qu'elle ne peut pas être la fille d'un père et d'une mère comme elle a. Elle est amoureuse de Jimmy, un amour véritable et réciproque. J'ai trouvé très attachantes les premières pages qui nous décrivent cette histoire, notamment la scène dans laquelle Jimmy rejoint en cachette sa Dolly à la plage. Ensuite, nous découvrons au fur et à mesure la personnalité de Dolly et son empressement à séduire, à être au centre de tout. Malgré une personnalité un peu borderline, Dolly est attendrissante, davantage quand on comprend le pourquoi (même si ce pourquoi intervient à la toute fin). Jimmy est d'une patience d'ange, prêt à tout pour satisfaire celle qu'il aime et à plusieurs reprises, j'ai salué son caractère assez souple. Vivien, qui peut sembler être un tierce personnage - car assez absente au début - s’étoffe un peu plus jusqu'à jouer un grand rôle. Une femme que l'on comprend lorsque l'on découvre son passé et sa vie. J'ai adoré lire les passages relatant cette période: on est plongé au cœur du blitz londonien, au cœur d'un dilemme amoureux, au cœur d'une vie difficile, au cœur d'une vengeance, d'une justice, appelons ça comme on veut, au cœur d'un drame, au cœur d'un évènement qui n'aurait certainement pas eu lieu si une bonne âme n'était pas passée par là. Mais nous avons aussi le personnage de Laurel qui évolue en 2011 et tente de comprendre en quelle occasion une photo de sa mère et de Vivien a été prise. Aidée en cela par son frère Gerry, elle va tisser les indices entre eux, comme des liens, pour essayer de comprendre qui est sa mère.
Si mon plaisir de lire n'a pas été à son apogée dès le départ (comme je pensais que ça le serait), c'est en raison du personnage de Laurel. Je l'ai trouvée fade, mollassonne, terne. Et pour une actrice, soi disant reconnue, peu soucieuse de ses déambulations. Enfin, je ne sais pas, mais au jour d'aujourd'hui, quelle actrice se promène toute seule dans une grande ville ?? Passons... Laurel ne m'a donc pas du tout séduite et il m'a fallu me concentrer sur l'histoire de Jimmy et Dolly pour apprécier les premières pages. Car Kate Morton est habile: elle nous livre une scène clé dès les premières pages, scène que l'on retrouve dans son intégralité à la fin. On a donc hâte d'en savoir plus sur cette scène. La période 2011 m'a davantage emballée une fois le rythme pris, c'est à dire quand Laurel cesse de se poser mille questions et part à la recherche d'indices (notamment en compagnie de son frère, personnage peu présent mais très intéressant).
Comme toujours, la plume est fabuleuse, Kate Morton sait créer une atmosphère si particulière, une atmosphère propre à chaque époque, si bien que l'on se projette très facilement dans chacune d'elle. Et la fin...!!!! Ah la la... A deux reprises, j'ai été plus que surprise ! Je me suis dit "Mais non, ce n'est pas possible !" et pourtant... Sans oublier toutes les révélations qui permettent de comprendre chaque personnage. Bref, un roman qui a eu du mal à démarrer à mes yeux, mais une fin extraordinaire qui laisse songeur.
Note: 16/20
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le livre-vie (samedi, 09 avril 2016 10:08)
(commentaire du 08 juillet 2015, 09h41)
J'ai quelques Kate Morton dans ma Pal, mais je n'ai pas osé les en sortir encore. Je ne sais même pas pourquoi...
Les Mots de Gwen (samedi, 09 avril 2016 10:08)
(commentaire du 08 juillet 2015, 15h03)
Je me pose aussi la question! Sors en un pour la découvrir, j'ai un faible pour "Les brumes de Riverton" :)