Bonne nouvelle : l’homme idéal existe ! Il ne parle pas : il jase. Il n’embrasse pas : il frenche. Il ne se déshabille pas : il se criss à poèlle. Vous l’aurez deviné : il est Québécois. Diane Ducret rhabille le mythe du Prince Charmant. L’homme idéal ? Satisfaite ou remboursée !

 

Mon avis: 

 

Une couverture minimaliste mais attirante. Un résumé succinte mais tentant. Un bon roman il semblerait, non ? 

 

Notre héroïne est une trentenaire déçue par l'amour qui croise un jour le regard d'un peintre Québécois au cœur de la ville lumière. Coup de foudre, dîner, tout va très vite et quelques jours après, alors que Gabriel (notre Québécois) est retourné chez lui, il invite notre héroïne à le rejoindre pour une semaine. Et c'est à ses cotés que nous allons nous retrouver immerger par la culture québécoise. 

 

En toute honnêteté, j'avais un léger a priori sur ce roman, je craignais que le québécois (dans son ensemble) ne soit représenté que par ses expressions qui, je l'avoue, sont parfois étranges. Mais si l'on se penche sur la question, je dirais que chaque pays a ses expressions ! Pour en revenir à ma crainte, j'ai trouvé que certes l’héroïne se plaignait souvent de la façon dont parle de Gabriel, mais aussi de son mode de vie, de ce qu'il mange, ... Donc ma crainte qui se limitait aux mots s'est étendue à Gabriel en général. Je trouve cela dommage qu'elle n'en ai pas profité plus que ça. 

 

"A trop vouloir créer de la magie et de L'exceptionnel, on perd de vue le quotidien que l'autre peut nous offrir."

 

Car il faut bien admettre que notre héroïne place la barre très haute et surtout, réfléchit beaucoup trop. Il lui dit "chérie" et ça y est, elle se lève pour un appel skype avec son meilleur pote pour analyser ce petit mot. Non mais attends, faut pas se prendre la tête comme ça. A force de trop anticiper, réfléchir et analyser, je pense qu'elle est passée à coté d'une chouette semaine de vacances ! A contrario, Gabriel m'a beaucoup séduite de par sa nonchalance et sa façon toute naturelle de prendre les choses comme elles viennent. Alors oui, ses expressions orales peuvent faire sourire, mais l'homme en général est tellement spontané qu'il est l'opposé parfait de son invitée. Qui jusqu'au bout fera preuve d'une indécision parfaite. 

 

"Mais pourquoi les hommes ont-ils besoin de sous-traiter des aspects quotidiens de leur vie auprès du cerveau féminin ? N'ont-ils pas assez d'espace vide entre les oreilles ? (...) C'est notre faute aussi: comme nous n'oublions jamais leurs erreurs, les hommes pensent que nous sommes dotées d'une mémoire extraordinaire. Raté. Elle est simplement hautement sélective !"

 

La plume en elle-même n'est pas désagréable. Disons que ça se lit facilement. Ce qui fait le charme du roman c'est assurément les quiproquos qui découlent d'une certaine incompréhension. Pour le coup, Diane Ducret ne lésine pas et en met une bonne dose quitte à lasser parfois. Heureusement que sur la fin l’héroïne analyse un peu moins et fait tout simplement des efforts de compréhension. 

L'homme idéal existe. Il est Québécois est un roman sympathique mais pas transcendant. J'ai eu beaucoup de mal avec l'heroine qui semble être l'archétype de la française ou de la parisienne: toujours à se plaindre. D'autant qu'elle sait comment provoquer:

 

"Énerver un Parisien, c'est très facile: s'immobiliser devant lui dans un escalator, conduire lentement sur la file de gauche, lui demander où sont les autres pièces de son appartement ou de vous prêter quelque chose."

 

Un roman qui trouvera son public c'est certain même si à mes yeux il lui manque cette petite touche de légèreté qui lui aurait donné un aspect plus romanesque. Il n’empêche que je remercie énormément les Editions Albin Michel pour leur confiance. 

 

Note: 14/20