L'Ouest américain au début du XXè siècle et la vieille aristocratie anglaise de nos jours, deux époques pour évoquer le destin d'une famille brisée par les non-dits.

Quand elles étaient enfants, Erica Calcott et sa sœur Beth passaient toutes leurs vacances à Storton, le manoir de leur grand-mère Meredith. Jusqu'au jour où leur cousin Henry disparaît, brisant d'un coup la famille et le plongeant Beth dans une intense dépression.

Vingt-cinq ans plus tard, Meredith vient de mourir et les soeurs Calcott reprennent le chemin de leur enfance. Tandis que Beth s'enfonce davantage dans la souffrance, Erica entreprend de trier les affaires de leur aïeule et tombe sur une photo de leur arrière-grand-mère Caroline avec un petit garçon dans les bras. Qui est-il ? Et, surtout, qu'est-il devenu ? Erica décide de fouiller l'histoire de ses ancêtres, et notamment celle de Caroline. Elle est loin d'imaginer qu'elle s'apprête à mettre au jour leur véritable héritage, un secret si douloureux que quatre générations plus tard, les sœurs Calcott en portent encore le fardeau. 

Mon avis :

L’héritage m’a tentée en raison du secret familial qui plane sur la famille Calcott. Un secret si lourd que, selon moi, il devait être de taille ! J’ai donc commencé avidement ce roman avec le premier chapitre daté de 1905 qui nous raconte comment Caroline est allée déposer un bébé dans les bois. Bon, ok. Après cela, nous atterrissons dans le présent, avec Beth et Erica qui, à la mort de Meredith, reviennent au manoir. Évidemment, tout le passé refait surface et par la même occasion, Dinny, le copain romanichel de leur enfance. Têtue, Erica s’obstine à découvrir ce qui s’est passé un jour d’été de leur enfance quand leur cousin Henry a mystérieusement disparu. Elle sait que Beth et Dinny savent quelque chose ; mais ils gardent le silence "pour son bien".

Le roman qui alterne l’époque de Caroline et celle de Beth et Erica se révèle aléatoirement plaisant. Pour ma part, j’ai beaucoup aimé l’histoire de Caroline qui, à l’aube des années 1900, est tombée amoureuse d’un fermier. Ils se sont mariés, et sont partis vivre dans l’Oklahoma. J’ai trouvé admirable cette femme qui rompt avec sa classe et son milieu par amour et qui va malgré tout, être malheureuse, non pas de la vie maritale, mais du lieu de vie. En fait, c’est là la romantique que je suis qui parle puisque l’amour que vivent Caroline et Corin est plus que sincère ! A contrario, le récit concernant Beth et Erica est lent, très lent, on stagne par moment et tout avance au ralenti mais un ralenti parfait puisqu’Erica tombe sur les bonnes photos et les bonnes lettres de Caroline au bon moment. Sans compter tous ces dialogues de sourds avec sa sœur ou Dinny qui ne mènent à rien. Au fil des pages, on découvre qui est le bébé que tient Caroline, on découvre pourquoi elle pose avec lui sur la photo et surtout, quelle est l’origine de la haine qu’elle voue aux Dinsdale, une haine qui s’est perpétuée avec Meredith.

L’héritage regroupe différentes intrigues, juste ce qu’il faut pour ne pas se perdre : qu’est devenu le cousin Henry ? Qui est le bébé que tient Caroline ? Pourquoi une haine aussi féroce entre les deux familles ? Le fait qu’il y ait autant de points d’interrogations m’a stimulée pour poursuivre ma lecture, essentiellement pour en apprendre davantage sur Caroline. Et finalement, on peut se demander ce qu’on aurait fait à sa place ?! Problème: page 101, le père de Beth et d'Erica est mort... pour mieux revenir à la vie page 261 :-)

Donc dans l’ensemble, le roman est bien, pas excellent, mais agréable à lire à condition de ne pas en attendre de trop. Car le fameux secret concernant la disparition d’Henry est révélé bien avant la fin. Jusqu’au bout on s’attend à un rebondissement, mais rien. Cette fin a d’ailleurs un goût amer car légèrement incompréhensible et… niaise !

Note : 9/20