1946. Après avoir survécu au siège de Leningrad, après avoir surmonté la faim, la peur, la trahison et la séparation, Tatiana, Alexandre et leur jeune fils Anthony sont enfin réunis aux États-Unis d'Amérique, le pays de tous leurs rêves. Ensemble, ils voudraient oublier la guerre et les horreurs du monde pour, peut-être, goûter un jour à leur part de bonheur.
Pourtant, le passé n'a pas fini de les hanter. Dans l'angoisse d'être de nouveau la proie des autorités, Tatiana et Alexandre mènent une vie de fugitifs, jetant leur famille sur les routes, d'une ville à une autre, sans espoir de répit. Mais la précarité n'est-elle pas le lot de tous les immigrants qui ont vu ce pays comme la Terre promise ?
Mon avis:
Dans ce troisième et dernier volet de la série, nous allons suivre Alexandre et Tatiana pendant de très longues années : de 1946 au début des années 2000.
Tatiana a sauvé Alexandre en allant le chercher à Sachsenhausen, mais le retour à la réalité se révèle encore plus difficile que tout ce qu’ils ont connu jusque-là. Ils doivent, tout simplement, réapprendre à se connaitre et à vivre ensemble. La vie dans le camp a rendu Alexandre agressif, vulnérable et fragile. Tatiana veut tout faire pour qu’il se sente bien, mais rien ne semble aller. Les cicatrices qui ornent le corps de son mari les renvoient tous les deux à la guerre qu’ils désirent pourtant laisser loin derrière eux. Au début, ils ont pour but de sillonner l’Amérique : un état par mois. Au final, ils s’éterniseront dans certains. Des conflits, des crises, ils vont en connaître, dont une qui menacera sérieusement leur mariage. Tout est comme sous pression jusqu’à ce que ça explose. Après, tel un soufflé, la tension retombe et ils avancent. Ils avancent car ils s’aiment. Ils sont Tatiana et Alexandre, un roc indestructible. Ensemble, ils vont donc s’épanouir. A la tête de sa propre entreprise de bâtiment (notons que dans Tatiana et Alexandre, nous apprenons qu’Alexandre désire être architecte depuis tout petit), Alexandre construit leur propre maison, suffisamment grande pour y vivre avec leurs 4 enfants. Tout ne sera pas rose pour autant : la guerre du Vietnam va mutiler Anthony, Vikki, la meilleure amie de Tatiana ne va pas survivre à la maladie, …
A la fin, nous les retrouvons tous les deux, entourés de leurs enfants et de leurs petits-enfants. Heureux et toujours aussi amoureux. L’épilogue est d’autant plus touchant qu’il nous raconte une scène que nous avons déjà lue : Tatiana assise sur un banc, qui fredonne tout en mangeant une glace, tandis qu’Alexandre, sur le trottoir d’en face, traverse la rue et la rejoint : "Quand il l’avait vue, il avait découvert quelque chose de nouveau. Il l’avait remarquée, car il était à l’affut : il voulait changer d’existence. Et en descendant du trottoir, il avait échappé à sa déchéance. Traverse la rue. Suis cette jeune fille et elle donnera un sens à ta vie. Elle te sauvera. Oui, tu dois traverser."
Inoubliable Tatiana c’est une conclusion parfaite (une conclusion de 962 pages, quand même !). Ils ne vivent pas un amour parfait, au contraire, mais ils refusent de rester prisonniers de leur vie d’avant. Pour Alexandre, le passé, c’est le passé : il n’aime pas en parler ; à la différence de Tatiana qui aime repenser à sa sœur, son frère, ses parents, … Ce passé, il est là et malgré tout, ils doivent le mettre de côté s’ils veulent avancer. Ce roman, c’est en quelque sorte une leçon de vie. Toute l’histoire de Tatiana et d’Alexandre en fait. Elle est la preuve que tant qu’on aime, on vit. Tatiana a survécu au blocus par amour pour Alexandre, Alexandre a survécu pendant trois ans par amour pour Tatiana, Tatiana a supporté la mauvaise humeur d’Alexandre par amour, … L’un ne vit pas sans l’autre, tout simplement. Si bien que l’on est sous le charme de ce couple d’amoureux passionnés !
Petit aparté sur les titres français.
Le premier tome, Tatiana, s’intitule en réalité The bronze horseman, soit Le cavalier de bronze, un titre, qui je trouve, correspond mieux pour la simple raison qu’il est souvent fait mention de ce poème de Pouchkine par nos deux héros. Tout comme la statue de Pierre Le Grand, fondateur de la ville de Saint-Pétersbourg (Leningrad). De ce fait, le titre anglais me semble plus adapté que le titre français.
Le deuxième tome, Tatiana et Alexandre, s’intitule The bridge to Holy Cross que l’on peut traduire par Le pont de Sainte-Croix. Emblématique aussi pour deux raisons : c’est le lieu où le père de Tatiana lui a acheté sa belle robe blanche lorsqu’elle avait 14 ans (celle qu’elle porte quand elle rencontre Alexandre, qui est aussi celle qu’elle porte le jour de leur mariage), et c’est le lieu où Alexandre, alors capitaine du bataillon disciplinaire, a combattu les allemands mais surtout, a retrouvé Pasha, le frère de Tatiana. Pour le coup, je préfère le titre français !
Quant au troisième tome, Inoubliable Tatiana, son titre d’origine est The summer garden, soit Le jardin d’été. Souvenir de Leningrad… Pour celui-ci, je ne suis fan ni du titre anglais, ni du titre français ! J’aurais opté pour un titre du genre… Je ne sais pas, en réalité, mais un titre plus romanesque, dans la même veine que Tatiana et Alexandre.
Les sous-titres sont par contre très bien choisis : Tatiana - Le roman d’une passion impossible, Tatiana et Alexandre - Le roman d’un amour retrouvé et Inoubliable Tatiana - Le roman d’une passion éternelle. Je les trouve extrêmement fidèles à chacun des romans ! Tout comme les jaquettes de mon édition (France Loisirs) !
Pourquoi lire cette série ? Pour s’évader, rêver, pleurer, en apprendre davantage sur la Seconde Guerre Mondiale en Union Soviétique mais aussi sur celle du Vietnam, pour fantasmer, pour se détendre, pour… Car elle est excellente, tout simplement !! Je sais que je ne vais pas tarder à la relire et ça ne me pose aucun problème. Certes, je connais par cœur chaque évènement, mais qu’importe, l’histoire est tellement belle sur bien des plans, qu’on ne se lasse pas !
Note: 19/20
Coup de cœur !
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