"Ma sœur était le genre de personne pour qui les nuages s’écartent et sur qui le soleil brille en permanence. Alors forcément, vivre à ses côtés, c’était risquer de rester dans l’ombre."
Écho a connu des jours meilleurs. Ses parents l’ignorent, trop occupés à sombrer dans la dépression, ses amies d’enfance se détournent d’elle, et son entrée au lycée n’annonce aucune embellie.
Mais comment parvenir à exister alors que le souvenir de sa sœur, Zoé, assassinée un an plus tôt, continue de la hanter ?
Quand elle met la main sur le journal intime de sa sœur elle découvre, au fil des pages, les secrets que cette dernière a toujours voulu cacher. Et, entre les lignes, le seul moyen pour Écho de se reconstruire…
Mon avis :
Roman pas tout récent, il ne sera pas une découverte pour beaucoup, il n'empêche que cela fait un long moment que j'ai envie de le découvrir.
La jaquette est extrêmement belle, simple et parlante. Quand on lit le roman, on peut tout à fait la comprendre - deux moitié qui ne forment qu'un - une compréhension qui interpelle comme elle intrigue.
Echo, jeune adolescente de quinze ans, doit vivre sous le regard des autres. Observée, analysée et même critiquée, elle est celle dont la sœur a été assassinée. Triste statut, il faut en convenir. On rencontre donc Echo un an après la mort tragique de sa sœur, Zoé. Si on ne sait pas d'emblée comment et pourquoi est morte Zoé, des infos nous sont livrées de temps à autre, des infos qui laissent entrevoir l'horreur. Et si Echo tente de se reconstruire, elle a beaucoup de mal, ce que l'on peut comprendre. Ses parents sont à l'ouest (entre un père qui se réfugie dans son travail et une mère accro aux cachets), ses amies sont présentes mais elles ne peuvent pas comprendre sa douleur, le copain de sa sœur décédée l'attire, ...
La mort violente de Zoé a fait exploser le monde parfait d'Echo. Et si cela pouvait être terminé, et que l'on se contentait juste de se reconstruire ? Il n'en est rien puisque Marc, le petit copain de Zoé, lui remet le journal intime de sa sœur. Avec ce journal, Echo va découvrir une autre facette de celle qu'elle idolâtrait. Et comprendre un peu pourquoi elle est morte.
Ce roman est beau dans le sens où il n'aborde pas seulement l'histoire de cette jeune fille qui tente de vivre après la décès de sa sœur, il aborde aussi la quête d'identité au moment de l'adolescence. Deux thèmes majeurs donc - deuil et quête d'identité - qui sont plutôt intemporels. Cette intemporalité permet à Il faut sauver Zoé d'être lu aujourd'hui comme dans vingt ans.
J'ai été saisie, transportée, par l'histoire attachante d'Echo. Et de Zoé, en parallèle. Deux sœurs qui sont deux opposés mais qui se vouent un amour sans failles. On comprend que Zoé a toujours cherché à protéger sa sœur. Malgré leurs différences, une plutôt effacée tandis que l'autre vit sa vie en prenant plaisir à franchir des interdits, elles sont extrêmement complémentaires et c'est là que la couverture fait sens. Il aura fallu la mort de sa sœur pour qu'Echo se transforme, un peu comme l'éclosion d'une fleur.
Le schéma narratif est très bon. J'aime la double temporalité, j'aime aussi l'alternance des points de vue. Nous sommes dans le présent avec Echo, puis nous faisons un bond dans le passé (quelques mois) avec le journal intime de Zoé. Echo comprend mieux sa sœur à la lecture de ce journal qui met en lumière des secrets.
Et justement, en mettant en lumière des secrets, Alyson Noël pointe aussi du doigt les dangers d'Internet et des réseaux sociaux (je ne nommerai pas le RS concerné ici !). Sans critiquer qui que ce soit, l'auteure se sert de ses héroïnes pour explorer les failles que les RS peuvent représenter face à la naïveté de certaines personnes. Une sorte de mise en garde intéressante car on sait que le roman date de 2007.
Un très bon roman que je conseille à tous. Et si vous vous demandez pourquoi je l'ai classé dans la catégorie romance, je vous réponds simplement qu'il s'agit tout simplement d'un roman d'amour entre deux sœurs. L'une voulant protéger l'autre, l'autre admirant son aînée.
Note : 17/20
Écrire commentaire