Au lycée, Anna était grosse, laide et terriblement mal dans sa peau.
À trente ans, l’époque où elle était le souffre-douleur de son bahut, et de James en particulier, lui semble déjà loin : elle est belle, elle a un boulot de rêve, et la vie lui sourit.
Mais le destin nous réserve parfois d’étranges surprises, et l’homme qui lui a infligé la pire humiliation de sa vie refait surface.
Contre toute attente, James est devenu prévenant, drôle, spirituel… et il n’est pas insensible au charme de la ravissante jeune femme avec laquelle il organise une exposition. Il n’a pas reconnu en elle celle dont tout le monde se moquait dix ans plus tôt.
Profondément troublée par ces retrouvailles inattendues, Anna est prête à tout pour ne pas retomber amoureuse de son amour de jeunesse…
Mon avis :
Après avoir lu deux romans loin de tenir leurs promesses, j’ai décidé de sortir celui-ci de ma PàL. Il y est depuis un petit moment (notion relative puisque certains titres y sont depuis plus longtemps) et malgré les avis mitigés (disons qu’on a de très bonnes critiques et de très mauvaises), j’ai voulu lui donner sa chance. Et ce fut sans regret !
Les premières lignes nous plongent dans un passé tourmenté : nous assistons à une humiliation publique, celle d’Aureliana, par ses camarades de lycée. Près de vingt ans plus tard, c’est une autre femme que nous rencontrons : amincie, relookée, elle se fait appeler Anna et possède un poste à l’université. Si assister à une réunion d’anciens élèves aurait pu être un exorcisme, elle a la surprise de constater que personne ne la reconnaît. Même James Fraser, dont elle était amoureuse adolescente et qui fut le maître d’œuvre de la grande humiliation, ne réalise pas qui il croise. Alors, le revoir quelques jours plus tard dans le cadre professionnel, Anna ne l’avait pas envisagé. Elle avait encore moins envisagé l’idée qu’ils pourraient bien s’entendre…
J’ai eu un petit coup de cœur pour ce roman qui est un concentré de tendresse. J’ai tout aimé que ce soit la romance, son évolution, l’histoire d’Anna ou encore la façon dont elle s’en est sortie.
Pour commencer, abordons l’histoire. On ne peut qu’être touché par celle d’Anna. Si beaucoup de détails nous sont révélés sur la fin, la seule scène du premier chapitre nous suffit et ne nous pouvons que compatir et halluciner sur la méchanceté de certains. Comme certaines humiliations, certains secrets qui ont suivi ce jour noir nous sont livrés sur la fin. L’histoire est bien construite, je craignais que l’on traîne le mystère de l’identité d’Anna sur des centaines de pages, mais non, l’auteure ne nous tient pas en haleine jusqu’au bout et pour notre plus grand bonheur. Car finalement, si le jeu de l’inconnu est stimulant pour nous lecteur, savoir comment va réagir James en apprenant la vérité semblait pour le moins curieux. Et de quelle façon aussi. En cela, l’auteure ne m’a pas déçue. Finalement, j’ai trouvé que chaque moment marquant l’évolution de la relation amicale/professionnelle de James et Anna était très ancré dans la réalité. J’ai beaucoup aimé cette simplicité qui émane de cette histoire. L’auteure n’a pas usé de rebondissements incroyables pour arriver à ses fins, les faits sont assez classiques, normaux, fluides.
Les personnages sont très attachants, on ne peut que les aimer ! Anna, c’est une héroïne, une vraie : sentimentale, pleine d’humour, intelligente, mais en manque d’amour masculin. Elle enchaîne les rendez-vous internet sans succès. Elle utilise ses réparties souvent cinglantes pour se protéger et mettre de la distance entre elle et son interlocuteur. A aucun moment elle ne dénigre malgré son savoir. Elle est forte, comme on les aime. Italienne d’origine, l’auteure n’est pas tombée dans le cliché classique de la brune volcanique qui parle fort et séduit tous les hommes grâce à sa plastique. Certes Anna est jolie, mais son côté italien est exploité à sa juste dose, ni trop ni moins : le repas typiquement italien du dimanche chez ses parents ou encore son teint, pas de surexploitation de ses origines, mais des détails qui forgent sa personne sans l’entraver. James est… comment dire…. ? C’était le play-boy du lycée, c'est le beau gosse de la trentaine, un homme qui mise sur l’apparence pour ne pas laisser apparaître ses failles (il ment à ses collègues sur sa situation familiale). On le sent déstabilisé par Anna, mais l’auteure réalise cette déstabilisation avec subtilité ; James ne se réveille pas un matin en se demandant pourquoi il réagit ainsi au contact d’Anna. Non, tout est dans la douceur. Les personnages secondaires sont aussi attachants et surtout essentiels. Peu nombreux, ils sont indispensables à chacun de nos protagonistes.
Terminons cette chronique avec un point sur la plume de l’auteure. Découverte totale pour moi, j’ai très envie de découvrir ses autres romans tant la plume m’a séduite. Une plume anglaise qui possède cet humour particulier qui se révèle parfois cynique, parfois caustique, parfois sincère. J’ai tout simplement adoré car l’humour est très présent, tout comme les métaphores ou les sous-entendus. On est loin de la romance bâclée en quelques pages – une rencontre, un coup de foudre, une rupture et une réconciliation -, puisque l’auteure nous offre plus de 400 pages de bonheur, une histoire réellement construite qui, si elle s’inscrit dans le registre sentimental, fait une jolie place aussi au harcèlement scolaire et à ce qui en découle, sans que cela n’empiète sur le sujet de base qui est, selon moi : doit-on donner une chance au futur quand celui-ci est lié au passé ? Donc même si on sait comment cela va se finir, j’ai complètement adhéré à l’histoire de James et Anna, suis tombée sous le charme de ce duo atypique et charmant. A deux, ils nous offrent leur histoire puisque les chapitres alternent les points de vue de James et d’Anna, toujours écrit à la troisième personne. Sur le coup, ça surprend, mais on s’y habitue. Parfois le "je" permet d’entrer totalement dans la tête du personnage, mais ici, le "il" nous permet au contraire de ne prendre parti ni pour l’un ni pour l’autre.
Comme si c’était toi, vous l’avez compris, est un coup de cœur. Un roman drôle, rafraîchissant, sincère, tendre, qui offre un bon moment de lecture.
Note : 19/20
Coup de cœur !
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Marine Le Puy des Livres (mercredi, 16 novembre 2016 08:55)
J'ai bien aimé ce roman mais je l'ai trouvé long par moment.
cassie (mercredi, 16 novembre 2016 08:59)
j'avais beaucoup aimé ce livre également ;)
Les Mots de Gwen (jeudi, 17 novembre 2016 11:58)
@Marine Le Puy des Livres: j'ai lu tellement d'avis partagés qu'il est certain qu'il ne peut pas plaire à tous. A quel(s) passage(s) penses-tu?
@Cassie: :-) Une très belle histoire!