Marie-Claude Gay - Les amants du Baïkal

Iekaterinbourg, mars 1917. 

Alors que frémissent les signes avant-coureurs de la révolution, aristocrates et bourgeois s'étourdissent dans des fêtes somptueuses. Lors d'un bal, Irina Obolinsky rencontre Vladimir Ivanoff. Le coup de foudre est immédiat. Trois mois plus tard, ils partent en voyage de noces à bord du Transsibérien pour un périple qui les conduira jusqu'aux rives du mystérieux lac Baïkal, pays des chamans. Mais la révolution éclate. Débute alors une fuite éperdue de la famille Ivanoff marquée par la souffrance et le malheur, qui la mènera jusqu'en France. Confrontée à des choix douloureux, Irina finira par rejoindre Arcachon, station balnéaire huppée, où l'attendent de nouvelles aventures. La jeune femme, durement éprouvée, y trouvera-t-elle enfin la paix?

 

Mon avis:

 

Le titre, mais surtout le résumé, m’ont séduite : le mot amants donne une connotation romantique à ce roman, et le résumé qui place l’histoire en pleine Première Guerre Mondiale annonce un fait plutôt tragique. Alors, je me suis plongée avec délice dans cette lecture ! Ayant adoré la série Tatiana de Paullina Simons (qui débute en 1941), j’avais envie de replonger dans ce grand pays qui me semble plus que charmant. (notons de suite un fait similaire entre les deux romans : dans Tatiana, celle-ci voit la Russie entrer en guerre le jour de son anniversaire ; dans Les amants du Baïkal, c’est aussi le jour de son anniversaire que la vie d’Irina bascule, quand le Tsar et sa famille sont assassinés)

 

Le premier chapitre nous met l’eau à la bouche puisque notre héroïne - Irina - fait passer des messages en douce à la famille du Tsar Nicolas II alors retenue captive. Puis, bond en arrière, nous remontons le temps pour en savoir davantage sur la rencontre entre Irina et Vladimir. Un coup de foudre, un amour plus que réciproque, un mariage. Oui mais voilà, la Russie est alors en pleine révolution : les bourgeois sont méprisés, leurs richesses enviées. Évidemment, Irina et Vladimir sont issus de cette classe sociale et lorsque le Tsar et sa famille sont assassinés, il leur faut fuir pour ne pas connaître la mort. Irina part donc avec son mari, sa belle-mère et la grand-mère (ses parents ayant refusés de quitter leurs terres), direction la France. Et malheureusement, tout ne se passera pas parfaitement bien…

 

Je ne vais pas tourner autour du pot, le trajet pour relier la Russie à la France est semé d’embûches et certains resteront sur le côté de la route. Comme tous les romans qui traitent de ce genre de sujet, j’ai trouvé Les amants du Baïkal plutôt triste. Disons que les trois-quarts du roman vous émeuvent. Le simple fait de se dire que des millions de gens ont vécu ce qu’Irina vit peut vous bouleverser.

 

Marie-Claude Gay ne nous raconte pas l’horreur que fut la Première Guerre Mondiale, mais le conflit qui rongeait la Russie, un conflit qui vivait en parallèle du conflit mondial. Renverser le régime en place, les rouges opposés aux blancs, toutes ces informations historiques étaient très intéressantes. Et pour cela, j’ai aimé le roman. Bien que selon moi, certains faits auraient pu être davantage développés. J’ai aussi beaucoup apprécié les détails de la vie quotidienne des nobles Russes ; le roman s’en trouve enrichit et ne place pas l’histoire d’amour en son centre. Cependant, celle-ci est bien présente ! Le couple Irina/Vladimir est séduisant, attirant. On sent qu’ils s’aiment profondément, c’est pourquoi on est plus que triste de voir de quelle manière il est contraint d’évoluer. L’auteure a su écrire les mots justes pour chaque émotions ressenties, que ce soit l’amour, la tristesse ou le désespoir. Si bien décrits que l’on ressent un peu toutes ces émotions et frémissons à leurs côtés, angoissons et croisons les doigts pour que tout se déroule pour le mieux. A cela s’ajoute le fait que Marie-Claude Gay ait parfaitement décrit cette fuite, les rouages complexes de l’abandon, de l’obligation de trouver de faux papiers et l’envie de vivre qui lutte amèrement avec celle de mourir. Plus d’une fois, Irina s’est posée la question.

 

Pourquoi le mot Baïkal dans le titre ? Il s’agit de trois faits, trois éléments importants dans la vie d’Irina. Et aussi parce que c’est lors de leur voyage de noces sur le lac Baïkal que Vladimir et Irina ont vécu les plus beaux moments de leur vie de couple.

 

Finalement, un seul point m’a déçue : la fin. Je n’ai pas adhéré à la façon dont Irina vit sa vie et surtout, avec qui ! Je ne sais pas, j’ai eu le sentiment que l’auteure voulait que cela se termine et n’a pas cherché à se compliquer la tâche. Lisez-le et dites-moi si vous auriez pu faire ce qu’a fait Irina ? Pour ma part, c’est juste impensable ! Cette fin est dommageable car elle donne à ce roman un aspect bâclé. Au bout d’un certain temps, tout s’arrange, tout va bien, le bonheur est omniprésent. Je ne dis pas que cela est impossible, je dis juste que ça fait très très - trop - happy end ! Si la vie d’Irina n’avait pas était aussi aisé sur la fin, ce roman aurait pu être un coup de cœur.

 

Note: 17/20

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Commentaires: 2
  • #1

    Lucie S. (dimanche, 10 avril 2016 16:26)

    (commentaire du 31 mai 2013, 14h13)
    Je me disais, vu le titre, qu'il serait aussi bien que Tatiana (que j'ai lu grave à ton billet) mais ton avis me laisse perplexe! Je vais voir si je le trouve d'occasion, si oui je l'achèterai pour me faire un avis !

  • #2

    Les Mots de Gwen (dimanche, 10 avril 2016 16:27)

    (commentaire du 01 juin 2013, 18h13)
    Oui, je me souviens de ton avis sur Tatiana :) Celui-ci peut te plaire à la seule condition d'être moins romantique car si c'est cet aspect qui t'a séduite dans la série Tatiana, tu risques d'être déçue. Mais à l'occasion, tu as raison de vouloir le découvrir!