Vous ne trouverez pas ici le résumé de ce livre car il est important de le découvrir sans savoir de quoi il parle. On dira simplement qu'il s'agit de l'histoire du jeune Bruno que sa curiosité va mener à une rencontre de l'autre côté d'une étrange barrière. Une de ces barrières qui séparent les hommes et qui ne devraient pas exister.

 

Mon avis:

 

Deuxième lecture pour le challenge mystère, je connaissais l'histoire pour avoir vu le film l'été dernier. C'est d'ailleurs la perfection de ce film qui m'a donné envie de découvrir le roman et c'est sans regret. Dans la mesure où l'éditeur n'a pas jugé bon de fournir trop d'informations sur sa quatrième de couverture, je vais vous en parler un tout petit peu ;-)

 

Bruno et sa famille (Père, Mère et sa sœur Gretel) voient leur vie bouleversée le jour où le Fourreur (comprenez Führer) vient dîner chez eux. Le père de Bruno fait partie de l'armée du dictateur et tous doivent quitter leur belle maison de Berlin pour Hoche-Vite (Auschwitz), une maison qui se trouve face à une barrière. Très vite, Bruno s'ennuie et tout aussi vite, il est intrigué par ceux qui se trouvent de l'autre côté de la barrière: ils sont sales, maigres, gris et portent des pyjamas rayés. Au cours d'une exploration, Bruno découvre le visage d'un petit garçon au travers du grillage; ce petit garçon c'est Shmuel, un petit juif. Ils vont sympathiser et discuter des mois durant au travers de ce grillage, de cette barrière qui les intrigue, davantage Bruno que Shmuel.

 

La Seconde Guerre Mondiale est une période que j'apprécie. J'aime lire des récits plus ou moins vrais qui ont pour décor cette période horrible de l'histoire. Ici, John Boyne nous montre un pan de cette guerre au travers du regard innocent d'un enfant de 9 ans qui s'interroge beaucoup (Pourquoi Pavel dit qu'il était médecin avant d’atterrir derrière la barrière et de venir éplucher des légumes chez Bruno ?, Où est-ce que le grand-père et le père de Shmuel ont disparu du jour au lendemain ?). J'ai aimé cette vision un peu naïve et en même temps proche de la réalité car toutes ces actions étaient cachées.

 

Les personnages sont complets: Père est un tyran qui ne jure que par le Fourreur, Mère est une femme qui s'est fait une raison et qui suit son mari malgré son abomination qu'elle ressent vis à vis du travail de celui-ci, Gretel est une sœur casse-pied, arrogante, un cas désespéré selon Bruno. La plume de l'auteur est magnifique, il se met très bien dans la tête de Bruno.

 

"Ce n'est pas chez moi et ce ne le sera jamais, marmonna-t-il en entrant dans sa chambre, où il découvrit tous ses habits éparpillés sur son lit et les caisses renfermant ses jouets et ses livres encore fermées. (Décidément, Maria s'était trompée dans ses priorités.) Mère m'envoie vous aider, dit-il doucement."

 

Au fil des pages, c'est avec les yeux de Bruno que nous découvrons Hoch-Vite et ses habitants. Nous suivons l'évolution d'une amitié qui lie deux garçons que presque tout oppose. Durant toute la lecture, on se demande comment cette amitié va évoluer, quel sera l'avenir de Shmuel, que va devenir Bruno.

 

Alors on lit, on lit, sans s’arrêter jusqu'à la dernière page, jusqu'à ce que notre cœur se serre et que les larmes montent aux yeux. Un coup de cœur littéraire pour ce court roman qui entre dans la catégorie jeunesse mais qui peut être lu par tous. Comme cela est précisé à la fin, cette histoire est née de l'imagination de l'auteur, mais qui dit que quelque chose de semblable n'est pas arrivé ? Un roman à la fois tendre et cruel que je vous recommande vivement.

 

Note: 18/20

 Coup de cœur !