De dessous sa vareuse propre, il sortit une photo. C'était le portrait d'une femme en robe noire, tablier blanc. Elle était blonde. Elle avait un regard vague. Elle était belle au point que Zoé, d'abord, cru que c'était une femme dessinée.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle, soudain angoissée.
- Une longue histoire, dit Horty. Pour la comprendre, il faut que tu l'écoutes jusqu'au bout sans m'interrompre.
Horty vécut l'histoire plutôt qu'il ne la raconta, et tout le monde eut l'impression de la vivre avec lui.
Mon avis:
De l’histoire du Titanic, tout le monde connait la détermination des musiciens, la lâcheté de certains, le nombre de morts ou encore, de façon plus romancée, l’histoire de Jack Dawson et Rose DeWitt Bukater. Mais, il en existe encore des mystères, plus ou moins vrais, les rumeurs et les légendes ayant faits leurs œuvres, que nous découvrons aujourd’hui encore (et là, je fais allusion à la découverte d’un violon authentifié comme ayant appartenu à l’un des musiciens). Avec La femme de chambre du Titanic, Didier Decoin nous raconte une histoire qui aurait pu exister.
Horty et Zoé forment un couple somme toute normal : lui est docker et elle femme au foyer. Ils vivent dans le Nord de la France (à N.). Heureux gagnant d’un concours, Horty se voit offrir un aller/retour à Southampton afin d’assister à l’inauguration du plus grand paquebot : le Titanic. Sur place, il rencontre une belle jeune femme - Marie - qui dit être femme de chambre sur le palace flottant. Ils vont passer une nuit chaste avant de se séparer. Mais lorsque Horty apprend le naufrage du Titanic, il sombre dans une dépression. Pour se consoler, il s’abîme dans la contemplation d’une photo de la jeune femme prise avant son départ. Mais surtout, il raconte son histoire, de façon revisitée, pensée telle qu’il aurait aimé que cela se passe. A partir de là, sa vie va considérablement changer…
Si je devais citer une phrase pour résumer ce livre, ce serait "les apparences sont parfois trompeuses". Non pas que j’ai été trompée sur l’histoire en elle-même, au contraire, mais le personnage de Marie est assez… insaisissable. L’auteur, qui possède une très belle plume de conteur, nous entraîne dans la dépression de son héros qui ne trouve pas le repos. Sa femme découvre sa passion pour une morte et lui ne parvient pas à oublier cette morte qu’il idéalise un peu trop. J’ai trouvé que chaque évènements se succédait habilement, sans temps morts et surtout, sans trop de superflu ; un chouïa de détails par moment, mais rien de rebutant. Désireux de rendre son récit authentique, l’auteur nous décrit les difficultés de la vie de l’époque : travail pénible, prostitution, attrait de l’argent facile, …
Ce roman m’a attiré en raison de son titre, je vais être honnête. Quand le film Titanic est sorti j’avais 13 ans et forcément, je suis tombée sous le charme de son acteur principal (c’est encore le cas aujourd’hui !). Si l’on met de côté le film, l’histoire du Titanic est passionnante, c’est pourquoi j’ai été intriguée par ce roman. Cependant, je dois admettre avoir été surprise puisque j’avais imaginé une histoire de femme de chambre à bord du paquebot ! Eh bien non !! A dire vrai, aucune des scènes ne se déroulent à son bord, ce qui fait de ce roman une belle découverte en plus d’une surprise.
L’histoire en elle-même est crédible. Je ne veux pas trop en dévoiler, mais l’attitude de Marie tient la route. L’histoire d’amour est elle aussi crédible. En fait, j’ai aimé ce mélange d’authenticité et de fiction, mais surtout, j’ai aimé le personnage de Marie qui, dans toute sa splendeur, met en évidence un espoir pour beaucoup.
Note: 12/20
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