Très chers lecteurs, quelle saison ! Au rythme des bals et des réceptions, je vous ai narré le feuilleton haletant de la folle romance entre Mlle Daphné Bridgerton et Simon, le ténébreux duc de Hastings.
Valses langoureuses, rebondissements cocasses et bagarres mémorables nous auront tenus en haleine jusqu'à l'épilogue d'un romantisme échevelé.
Aurons-nous le temps de reprendre notre souffle ? Il est à craindre que non, car il se chuchote déjà dans Londres qu'Anthony, le frère de Daphné, serait décidé à convoler lui aussi. Hélas, l'élue a une sœur odieuse qui s'oppose catégoriquement à cette union en raison du passé libertin du vicomte. Cela nous promet bien des péripéties.
Et comme il reste six Bridgerton à marier, votre dévouée chroniqueuse a de beaux jours devant elle.
Ne perdez pas le fil, chers lecteurs, la saga ne fait que commencer ! Rubrique mondaine de lady Whistledown, Londres, 1814.
Mon avis:
Ai-je besoin de présenter les Bridgerton?! Peut-être un peu, pour ceux passés à côté de l'adaptation Netflix (à cette date, ces deux premiers volets de la saga ont été adaptés). Violet Bridgerton est à la tête d'une famille de huit enfants. Anthony, son aîné, a pris le rôle de chef de famille lorsque son père est décédé à la suite d'un accident. Dix-huit années séparent l'aîné de la dernière qui s'appelle Hyacinthe. Famille aisée dans le Londres du début des années 1800, Violet doit marier ses enfants. Si le laxisme est de rigueur pour les garçons, ce n'est pas la même chose pour les filles. C'est donc naturellement que Daphné - la quatrième enfant et la première fille - attaque la saison avec, comme projet, de trouver un mari pour fonder une famille.
J'ai vu l'adaptation de ce roman et je dois avouer que visuellement, j'ai mis un moment à me détacher des acteurs. Car si la trame est vraiment respectée, la physionomie des acteurs l'est un peu moins et on ne peut en vouloir à la réalisatrice. Dans le roman, les Bridgerton sont châtain avec des reflets auburn, et le Duc, est brun aux yeux bleus. Mais rapidement, la plume de Julia Quinn m'a emportée et quel plaisir! Elle possède une plume extrêmement visuelle, j'ai totalement adhéré à son style qui se veut ancré dans l'époque dont elle narre l'histoire tout en étant moderne. Une plume fluide qui me poussait à poursuivre encore et encore ma lecture. C'est là un des points qui m'a séduite, puisque j'avais envie de découvrir la suite alors que je la connais déjà. Non, vraiment, une plume très addictive.
Si l'histoire tourne autour d'un couple pour chaque tome, il n'en demeure pas moins qu'elle a réussi à les rendre chacun différents. Daphné et Simon d'un côté, Anthony et Kate de l'autre. Chacun son charme, chacun ses défauts, chacun son histoire. Les deux seuls points communs sont un enfant Bridgerton et l'ignorance des femmes. Je reviendrai sur ce point plus loin, pour l'heure, parlons des personnages.
J'ai trouvé que Julia Quinn avait particulièrement bien dessiné ses personnages. Ils sont profonds, ils ont une réelle épaisseur avec des tourments, des peurs, ... Elle place cette famille dans la haute société, cependant, elle met un point d'honneur à les rendre plus "humains, en insistant sur le fait qu'ils soient aussi très peu conventionnels. Par exemple, les enfants et les parents mangent ensemble à table. Ca peut faire sourire, mais pour l'époque, impossible à imaginer! Cette simplicité séduit et met en avant l'idée que les parents Bridgerton ont laissé leurs enfants s'exprimer et développer leur propre caractère. C'est plaisant d'ailleurs, car avec Daphné et Anthony, on remarque des similitudes, mais aussi un caractère fort pour chacun.
"A la fois le fléau de son existence et l'objet de ses désirs."
Julia Quinn, en écrivant sa saga, ne pouvait faire l'impasse sur les convenances, les traditions. Aussi, n'est-il pas surprenant de lire que les femmes apprennent ce qu'il se passe lors de la nuit de noces, la veille du mariage. Toutes ces questions qu'aujourd'hui on ne se pose plus peuvent prêter à sourire, mais on constate que le rôle de la femme est définit selon un seul axe: engendrer un héritier. Les mariages ne sont pas des mariages d'amour, sauf pour Mr et Mme Bridgerton qui sont donc un modèle pour leurs enfants. Les conventions ont leur place, une jupe ne peut monter plus haut que la cheville, un chapeau doit orner la tête en public, une fille ne peut sortir sans chaperon,... tout cela nous permet une immersion totale.
Et si vous vous posez la question de savoir si les scènes de sexe sont aussi explicites dans les livres que dans l'adaptation netflix, la réponse est oui! C'est un joli paradoxe, car qui dit roman historique dit pudeur, mais Julia Quinn nous montre que la pudeur est de façade, au fond, un homme et une femme qui s'aiment vont s'amuser dans la chambre à coucher!
"Sa voix se brisa lorsqu'il fit courir la pointe de sa langue sur le lobe de son oreille."
Je ne saurais dire si j'ai une préférence entre Daphné ou Anthony... J'ai vraiment aimé les deux. Impossible de choisir car incomparable. Daphné et Simon, c'est l'attractivité immédiate mais un secret caché. Anthony et Kate ce fut, au contraire, une réelle animosité qui cachait une attractivité. Les joutes verbales étaient une délice à lire!
Finalement, totalement séduite, je vais poursuivre ma découverte de la famille Bridgerton, d'autant que les prochains tomes seront de vraies découvertes car pas encore adaptés (excepté le tome Colin qui correspond à la saison 3). Je regrette que certains personnages ne soient pas aussi présents dans les livres; je pense à la Reine Charlotte ou encore à Lady Danbury. En espérant un rôle plus important dans les tomes suivants.
Coup de cœur!
Note: 18/20
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