Et si le Versailles de Louis XIV cachait derrière ses splendeurs «un abîme de crimes» ?
Le Roi-Soleil lui-même a institué une «Chambre ardente» chargée d'enquêter et de juger. Mais peut-on poursuivre la favorite du roi, la marquise de Montespan, soupçonnée d'avoir empoisonné des rivales et usé de philtres et de poudres pour retenir le roi et ranimer ses ardeurs ?
Max Gallo raconte la célèbre affaire des poisons. Il nous conduit dans les bas-fonds du Grand Siècle, là où l'on célèbre des messes noires et prépare des «poudres de succession» qui facilitent les héritages. «Il y a des modes de crimes comme d'habits», écrit Saint-Simon. Du temps de Louis XIV, «ce n'étaient qu'empoisonnements».
Mon avis:
Nous sommes le 14 juillet 1709. L’ambassadeur de Venise en France, Primi Visconti, sous forme de lettres, retrace ce qui fut l’un des plus gros scandales, si ce n’est le plus gros, du règne de Louis XIV. Retour dans à la fin des années 1770. Autour de ce Roi, à la fois craint et admiré, circulent de folles rumeurs d’empoissonnement. De mort ou d’amour, c’est selon. Toujours est-il que l’affaire est trop grosse pour que rien ne soit fait. La Reynie est chargé d’arrêter et de faire comparaître tous ceux qui sont impliqués. Tout commence avec l’arrestation de la Marquise de Brinvilliers. Une erreur certainement due à la précipitation et voilà un univers mis à jour : les poisons.
Si au début, il ne s’agit que de quelques personnes avides de richesses et de pouvoir, certains noms de la noblesse circulent et parmi eux, celui de la Marquise de Montespan, favorite royale. La Reynie avait comme ordre du Roi, de rédiger les interrogatoires de chaque personne arrêtée sur des feuilles individuelles. Celles-ci furent remises au Roi qui les a brûlées quelques temps avant sa mort. Mais, La Reynie en avait fait des copies, c’est à partir de celles-ci que Visconti se base pour relater les faits. Notons que les copies sont bien réelles, mais pas les lettres de Visconti ! Mais, inculper la Montespan ? La mère d’enfants légitimés par le Roi ? Même si celui-ci n’éprouve plus la même passion pour elle (supplantée par Mme de Maintenon), il ne peut se résoudre à condamner à mort celle qu’il a aimée. Il fait donc en sorte que son ancienne maîtresse ne soit pas citée dans cette affaire en enfermant ceux qui l’accusent.
La chambre ardente relate la progression d’une enquête difficile et met l’accent sur la suspicion qui s’est installée en France à cette époque-là. Tout le monde se soupçonnait : le frère se méfiait de sa sœur, le mari de sa femme, … Un climat pesant s’était installé sur Paris et la France, un climat tendu qui l’était davantage au sein de la Chambre Ardente, lieu où se tenaient les procès et où ont été décidé des condamnations. Une période trouble, intéressante, qui met en évidence la noirceur de l’âme quand il est question de cupidité, de vengeance et de pouvoir.
En s’appuyant sur des faits historiques, Max Gallo nous offre, en un court texte, un aperçu de ce qui fut l’une des plus sombres périodes du règne du Roi Louis XIV.
Avec cependant une question en suspens : la Marquise de Montespan était-elle coupable d’empoisonnement ?
Note: 13/20
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