Leyla Hanim est la jeune épouse d’un secrétaire du sultan Mehmet VI. Sa belle-mère, une esclave circassienne affranchie du sérail impérial, l’oblige à respecter les coutumes ancestrales. Mais, lorsque leur demeure est réquisitionnée par un officier français et sa famille, cette vie bien ordonnée vole en éclats.

De son côté, le capitaine de frégate Louis Gardelle ne résiste pas aux sulfureuses tentations de la cité cosmopolite où affluent les Russes blancs fuyant la révolution bolchévique.

Pour les Turcs qui se refusent à la désintégration de leur pays, l’heure est à la résistance. Encouragée par son frère, Leyla s’engage dans la lutte malgré sa peur de l’inconnu et la position de son mari. Sa rencontre avec Hans Kästner, un archéologue de Berlin fidèle au général Mustafa Kemal, bouleverse son existence.

L’Anatolie des rebelles devient alors le décor d’un amour interdit. A la lueur des révolutions et à l’aube d’un monde moderne, la Turquie nouvelle émerge des cendres ottomanes, tandis qu’une jeune femme découvre le goût parfois amer de l’indépendance et de la liberté.

 

Mon avis:

 

Avec son nouveau roman, Theresa Révay nous conduit en Turquie, au cœur de la ville de Stamboul où nous rencontrons Leyla Hanim, épouse d’un secrétaire du sultan Mehmet VI. Nous allons aussi faire la connaissance de Louis, Hans, … et bien d’autres qui devront faire face et s’adapter aux changements engendrés par l’armistice de 1918.

 

Il serait trop facile de dire que L’autre rive du Bosphore n’est qu’une simple histoire d’amour entre Leyla et Hans (je ne pense pas dévoiler grand-chose dans la mesure où cette information est fournie dans le résumé !), c’est bien plus que cela : il s’agit plutôt de l’évolution d’une société, d’hommes et de femmes qui désirent ardemment leur indépendance, une indépendance bafouée lorsque les alliés se sont partagés le territoire à la suite de la Première Guerre Mondiale. Mettant en scène un personnage ayant réellement existé - Mustafa Kemal - Theresa Révay nous raconte tout simplement les différentes voies que vont prendre ces hommes et ces femmes.

 

Les personnages, peu nombreux par rapport à ce que je m’imaginais, sont bien décrits, très approfondis, on peut aisément s’attacher à l’un ou l’autre, voire à plusieurs ! Pour ma part, Leyla m’a beaucoup plu car elle a su anticiper, comprendre et s’adapter ; elle est certes une femme, mais une femme qui a une voix et désire s’en servir. Sa relation avec Hans va la libérer un peu, la révéler à elle-même et mettre en évidence une éventualité insoupçonnée jusque-là. Louis est aussi un personnage attractif, mais complexe, très complexe ! Je dirais même torturé ! L’armistice ne marque pas la fin de la Première Guerre Mondiale, mais le début de la guerre d’indépendance de la Turquie, une révolte tantôt calme tantôt violente qui entraînera dans son sillage tous les protagonistes qui en ressortiront plus forts. Ou pas. Leyla, Louis, Hans, Selim, Nina, … Il faut lire L’autre rive du Bosphore pour les rencontrer et tomber sous le charme !

 

L’auteure a réalisé une très belle documentation, on le sent tout au long de la lecture. Sans être trop lourde ni trop scolaire, les informations historiques nous permettent de mieux comprendre cette période qui, je l’avoue, était bien mystérieuse pour moi. Les quelques points historiques abordés sont nécessaires pour mieux comprendre le comportement ou la réflexion des personnages, mais aussi pour saisir l’évolution du pays. Des termes turques parsèment les pages (rassurez-vous, ils sont peu nombreux et surtout, il y a le glossaire qui permet d’en connaître la signification) et rendent la lecture plus… agréable ! Disons que les descriptions sont très bien faites, on visualise parfaitement les lieux cités, alors les quelques termes donnent un petit cachet au roman et nous entraînent davantage en Turquie !

 

Un roman qui démarre doucement, mais qui au fur et à mesure m’a captivée, je suivais avec passion les aventures de Leyla et Hans qui décident de s’aimer dans un monde en mutation. J’avais hâte de lire la fin que j’imaginais comme une sorte de happy end à la Walt Disney ! Ai-je été comblée ?! Aaaah... Il faudra lire le roman pour le savoir ! J’ai donc dévoré ce roman aussi bien pour l’histoire d’amour que pour l’Histoire avec un grand H car ce sont là deux domaines qui me plaisent et dans lesquels Theresa Révay excelle. Comme je dis, il n’est pas toujours évident de combiner ces deux éléments, mais là, pas de fausse note, j’ai adoré !

 

Un grand merci à Theresa pour ce moment de plaisir ;-)

 

Note: 19/20

  Coup de cœur !