Chloé Berthoul habite la ville moyenne de Gabarny avec son compagnon, sa belle-fille et son fils. Seule petite folie dans son quotidien, le lundi elle se défoule au BMA, le club des Belles-Mères anonymes. La lassitude la guette, entre deux crises d'angoisse sur le réchauffement climatique.

Comment reprendre sa vie en main quand le seul espace de liberté est de changer de fournisseur d'électricité ?

Soudain tout bascule avec la révélation d'un secret de famille. Chloé va devoir jongler entre un trésor perdu, des masculinistes hargneux, un plan pour la fin du monde, une grand-mère machiavélique et un lave-vaisselle qui ne se vide pas tout seul.

Une époque en or est l'histoire d'une famille ordinaire tout à fait géniale. Un roman qui déborde de vie, d'adrénaline et de paniers de linge sale.

 

 

 

Mon avis : 

 

Une époque en or c'est, comme le dit la couverture, les aventures d'une famille ordinaire qui va vivre des petits riens mettant à nu des non-dits. 

 

Chloé est gentille, une vraie gentille, qui tente de bien faire, d'être presque parfaite dans un monde imparfait. Maman d'un petit garçon, son conjoint a déjà une fille d'un premier mariage. Chloé tente de trouver sa place et pour se faire, pour laisser ses doutes et ses craintes s'exprimer, elle rejoint le club des Belles-Mères Anonymes (BMA). Si la vie suit son cours, un évènement va venir la dynamiser quelque peu. Enfin, pas un évènement ; je dirais deux. 

 

Une histoire contemporaine qui oscille entre différentes générations tout en traitant de sujets très actuels : la violence conjugale, l'abandon, le mensonge, la maternité, etc. Et sans se focaliser sur une intrigue, Titiou Lecoq parvient à toutes les mêler pour nous offrir une histoire jubilatoire que l'on savoure. Une histoire simple, pas bourrée de rebondissements, mais qui met en lumière des faits touchants. 

 

Le fils du voisin, par exemple, qui subit la violence de la part de son père. Et constatant le drame mais ne sachant pas quoi faire sans paraître envahissante, Chloé prend une décision. J'ai d'autres exemples de la bonté de Chloé : son silence vis-à-vis de sa mère, son laxisme concernant sa sœur, ou encore, quand elle se mord la langue pour ne pas dire ce qu'elle a sur le cœur car, comprenez-vous, ça ne se fait pas forcément. J'ai aimé cette femme qui tente de survivre et de composer avec les lacunes que la vie balance sur son chemin. 

 

On ne suit Chloé que sur une courte période, malgré cela, elle va vivre des choses pas cool. Elle va sombrer, remonter la pente, tomber de haut et s'obstiner. Chercher aussi à trouver l'étincelle. 

 

Ce qui m'a séduite, c'est le sentiment que j'ai ressenti vis-à-vis de cette héroïne qui semble avoir tout mais à qui il manque quelque chose sans qu'elle sache nommer ce manque. Et il m'a semblé comprendre. Parfois, j'ai ressenti cela, le sentiment qu'il manque un truc mais qu'on ne sache pas quoi. C'est frustrant mais parfois, c'est l'insoupçonnable qu'il manque ! 

 

La plume de Titiou Lecoq est cynique et drôle. Elle parvient à aborder des thèmes forts mais sans plomber l'ambiance. On sourit malgré les drames et on a de la peine avec l'héroïne. Et c'est ça qui m'a emballée : l'histoire de cette femme dont la vie, somme toute ordinaire, qui est une jeune maman sur le point d'exploser, mais qui opte pour le dynamisme et cherche à sortir de cette ambiance morose qui englobe sa vie sans qu'elle sache ni comment ni pourquoi. Cette femme qui a, pendant un instant, baissé les bras pour mieux les relever. Je pense que l'on passe tous par des phases similaires, si bien qu'il est facile de s'identifier à l'héroïne. 

 

C'est avec cette plume franche qu'elle met des mots sur les maux que sont le bien vivre ensemble, la charge mentale (de la mère), la violence conjugale et les secrets de famille, l'indépendance de la femme. Et si le coté féministe de roman est ancré, cela ne lui porte pas défaut. Après tout, il faut bien que l'héroïne ait du caractère, mieux vaut que celui-ci soit affirmé. 

 

Note : 16/20