Lorsque, par une froide soirée d'hiver, Juliette et Sam se croisent en plein cœur de Broadway, c'est le coup de foudre instantané.
Elle, jolie Française de 28 ans, multiplie les petits boulots en nourrissant des rêves d'actrice. Lui, la trentaine, est un jeune pédiatre new-yorkais dévoué corps et âme à son travail depuis le suicide de sa femme.
Persuadés d'avoir enfin trouvé un sens à leur vie, ils vont s'aimer le temps d'un week-end intense, aussi magique qu'inoubliable. Mais Juliette doit retourner à Paris. Quant à Sam, il ne sait trouver les mots pour la garder à ses côtés. Du moins, pas assez vite. Car à peine l'avion de la jeune femme a-t-il décollé qu'il explose en plein vol...
Mon avis :
Du suspense, du surnaturel, de l’amour… ! Résignée et ayant pris conscience que faire carrière à New-York n’était pas possible, Juliette décide de profiter de l’une de ses dernières soirées américaines : elle enfile le tailleur haute couture de sa colocataire et plonge au milieu de la foule de cette ville qui ne dort jamais. Elle est fascinée par toute cette foule en mouvement, ces panneaux lumineux, ce qui fait qu’elle ne fait pas attention et manque de se faire renverser par une voiture. Au volant de laquelle se trouve Sam. Un regard, une étincelle. Un rendez-vous qui tourne à une situation mensongère : elle dit être avocate, il dit être marié. Ce qui ne les empêche pas de s’aimer passionnément le temps d’un tout petit week-end.
Puis, l’heure du départ : jusqu’au dernier moment, Sam espère que Juliette change d’avis et descende de l’avion. Triste, il se réfugie dans un bar et assiste à l’effroyable : l’avion a explosé en plein vol. A partir de là, plus rien n’a de sens : une femme vient le voir et lui montre la une du journal du lendemain qui dit que la jeune Française est vivante. Seulement, elle devait mourir. Cette femme - Grace Costello - est là pour la ramener ; c’est une émissaire. Sam tentera de la convaincre de changer d’avis, en vain : "Il est vain de lutter contre l’ordre des choses." Et pourtant, Sam ne baissera pas les bras. Pendant un temps, il oublie la mission de Grace et l’aide à sauver sa fille. Jusqu’à risquer sa vie en frôlant la mort de très près dès lors qu’il se retrouve face à un homme qui a mis au point un projet mortel. Sam parviendra-t-il, lui, à sauver celle qu’il aime ? Et Grace, pourquoi est-elle réellement revenue ?
Sauve-moi, petite phrase qui concerne chacun des personnages : Sam veut être sauvé par Juliette, Jodie par Mark, Juliette par Sam, … Chacun se trouve à un croisement de sa vie et tente de se raccrocher à quelque chose, une raison, pour la poursuivre. Ou pas.
Nous retrouvons ici les thèmes de Musso : l’amour, le surnaturel, le questionnement sur la vie et la mort et le suspense.
Dans Et après… nous avions un Messager, ici nous avons une émissaire. Toujours cette question de la vie après la mort, de la raison de vivre, … Des questions qui existent dans la tête de chacun, mais que Musso met par écrit. Une interrogation de sa part ? J’en sais rien ! Mais il est intéressant de voir de quelles façons il explore ce domaine dans ses romans. Sauve-moi nous expose l’idée que la mort, qui est une évidence dès lors que l’on voit le jour, ne peut être déjouée. Parfois on échappe à un accident : c’était notre destin ou pas. Si ce n’est pas le cas, cela veut dire que nous allons mourir d’une autre façon. Grace Costello est dont là pour rétablir l’équilibre.
Nous découvrons aussi un personnage malfaisant qui ne vit que pour faire mal : "Après avoir longtemps réfléchi à la question, Clarence en était arrivé à la conclusion que la société avait besoin de gens comme lui. Les plus grands criminels sont nécessaires à l’humanité, ne serait-ce que pour lui faire comprendre ce qu’est le Mal. Et seul le Mal permet au Bien d’exister. Car, si l’on y réfléchit : sans maladie, pas de médecin ; sans incendie, pas de pompiers ; sans ennemi, pas de soldats."
Comme Nathan dans Et après… Sam est issu d’un milieu défavorisé et aura tout fait pour s’en sortir. Pédiatre, il se plaît dans son travail, mais une blessure profonde le rend perpétuellement triste. Juliette incarne le rêve américain : la jeune Française qui tente de percer aux USA en devenant la nouvelle Julia Roberts.
En réalité, nous pouvons dire que ce roman de Musso est un peu plus sombre que Et après… Plus de souffrance, plus de sang, plus de suspense. Mais toujours cette pointe d’espoir que représente l’amour ! Certes, on peut se dire que tomber amoureux au premier regard comme c’est le cas de Juliette et Sam, c’est impossible, et pourtant… Ça existe !! Et puis, c’est une petite dose d’optimisme dans ce monde de brutes ! De plus, Musso place son histoire en 2005, soit quatre ans après les attentats du 11 septembre ; les américains en sont toujours aussi marqués et ont développé des précautions parfois jugées inutiles par nos protagonistes (ben oui, ça leur fait perdre du temps !).
Ceux qui ont lu Et après… vont remarquer que deux personnages font une nouvelle apparition dans Sauve-moi :
Petite remarque sur une incohérence : à un moment, Sam donne son portable à Grace en lui disant qu’elle n’est plus la seule à dicter les règles du jeu et qu’il veut pourvoir la joindre à n’importe quel moment. Seulement, peu après, il est écrit qu’il prend son portable pour passer un coup de fil. Comment ? Peut-être en a-t-il deux ? Ce qui me semble étrange puisque quelques pages plus loin, n’ayant pas de portable, il demande au chauffeur de taxi de lui prêter le sien. Soyons francs, cette incohérence ne pose aucun problème au déroulement notre histoire.
Notons aussi, au passage, que Grace n’a jamais eu le temps de demander à Sam ce qu’étaient devenues les Tours du World Trade Center…
Pour finir, je dirais que si on a aimé Et après… on ne peut qu’adorer Sauve-moi. Avec ce roman, Musso affine son style et nous offre un moment d’évasion total. Comme le disent les critiques annotées sur la quatrième de couverture : "Guillaume Musso est une peu le James Cameron ou le Spielberg de la littérature française contemporaine." ou encore : "(…) numéro de haute voltige entre la passion est le suspense (…)."
Note : 16/20
Écrire commentaire