Jonathan Curiel - Le club des pauvres types

Et si l’homme parfait n’existait pas ?

C’est la question que se pose Paul, que sa compagne vient de presser d’emménager à deux, et tous les aventuriers de la vie conjugale qu’il croise sur sa route, du jeune père de famille en burn-out à l’addict aux sites de rencontres.

Ont-ils définitivement perdu le mode d’emploi avec les femmes ?

Le récit incisif de leurs histoires hilarantes n’épargne personne, pas même leurs compagnes, à qui tout semble réussir.

Comment surmonter cette crise de la masculinité ?

Ils choisissent de se révolter et mettent en place une drôle de structure d’entraide, dans le plus grand secret : le club des pauvres types…

Guide de survie conjugale, ce roman réjouissant et libérateur décrypte les nouvelles relations entre hommes et femmes.

 

 

 

Mon avis :

 

Lorsque les Éditions Fayard - que je remercie énormément - m'ont proposé cette lecture, j'ai été plus que tentée rien qu'en lisant le titre et en voyant la couverture qui, il faut l'admette, est assez amusante ! Ensuite, la première ligne du résumé m'a conquise et j'ai dit oui :-)

 

Lorsque Paul et Claire emménagent ensemble, Paul réalise ce que cela veut dire: partager son lit chaque nuit et se battre pour la couette, partager ses étagères de la salle de bain, avoir quelqu'un à qui parler, cuisiner un minimum, sortir chaque week-end pour en profiter, ... Il pense être le seul dans son cas, mais non, ils sont plusieurs à "se plaindre" de leurs femmes (ou des femmes en général) et décident de vider leurs sacs au sein d'une organisation secrète: le club des pauvres types. Une fois par semaine, il relate les derniers jours vécus. En parallèle, nous suivons Paul à son travail, chez lui, lors d'un dîner, tous ces petits évènements qui rythment un quotidien et donnent l'impression de l'étouffer.

 

"Rituel inviolable: tout évènement social doit se matérialiser le lendemain par des preuves concrètes de présence, partagées avec l'ensemble du réseau amical."

 

Dès les premières lignes, Jonathan Curiel m'a séduite même si... Je vous laisse dans le suspense le plus total pour la suite de cette phrase :p Sérieusement, il possède une plume très acérée - ou alors il s'est parfaitement mis à la place de son personnage, je ne peux pas être affirmative n'ayant pas lu d'autres romans de lui - dotée d'un humour à la limite de l'insolence, mais qu'importe, j'adore ! J'ai aimé l'idée que les hommes soient dépassés par leurs femmes et qu'il faille faire les choses parce que: parce que c'est comme ça, en soirée on ne reste pas planter contre le mur, on sociabilise; parce que c'est comme ça, lors d'un EVG, on doit se dépenser. Au fil des pages, Jonathan Curiel m'a donné l'impression de mettre à nu les hommes qui, autant être honnête, n'aiment pas qu'on leur dise quoi faire mais qui ne savent pas quoi faire sans nous ! Sans vouloir trop en dévoiler, notre héros va, à un moment donné, se rendre compte que, même si Claire a ses humeurs, ses désirs qui le saoulent ou pas, elle est indispensable à sa vie.

 

""Faire des efforts", concept récurrent lorsque l'on vit avec quelqu'un: forcer sa nature, contrecarrer ses envies, aller contre ses désirs. Donner des preuves du souci de l'autre, ne pas céder à sa pente naturelle."

 

Mais, mais, mais, ... Je me demande si tous les hommes pensent comme ceux de ce roman ? Sérieux, si j'en croise un, je change de trottoir. Paul me faisait rire à très souvent se plaindre de Claire qui veut sortir, qui désire être surprise de temps en temps, qui ne veut pas le voir vautrer sur le canapé à longueurs de soirée. Franchement, je me suis demandée, pendant un bon moment, s'ils étaient faits pour être ensemble car Claire ne m'a pas donné l'impression d'être exigeante. L'humour, comme je le dis, est excellent. Mais parfois, je le trouvais un peu pesant et il renforçait l'idée que Paul est un homme qui aurait dû s'appeler Jamais Content. Heureusement, ce ressenti n'avait pas cours pendant tout le roman !

 

"Le cadeau dénote la connaissance de l'autre, de ses centres d’intérêts, de ses goûts. Baromètre du degré d'intimité et tensiomètre d'une relation amoureuse."

 

En mettant l'accent sur le cynisme et l'humour - le vrai, celui qui fait bien rire - l'auteur met en place une sorte de drame du trentenaire: on y lit tout ce qui se passe dans la tête d'un homme un brin égocentrique. Celui-ci voit, au fil des mois, les changements qui s'opèrent dans son petit monde de trentenaires: les mariages et les bébés. Et lui et Claire restent sur le bord de la route, ne sachant pas trop s'il faut le faire pour le faire ou le faire parce qu'on en a envie. Roman hyper contemporain (on voit une attirance homosexuelle, l'utilisation des sites de rencontres et des anecdotes d'actualité) qui critique notre mode de consommation et notre société connectée, il peut séduire celui qui cherche un roman à la fois sincère et divertissant. Et surtout, si la lectrice est curieuse de savoir ce qui se passe dans la tête d'un homme lorsqu'il passe le cap des 30 ans !

 

Encore merci aux Éditions Fayard !

 

Note : 17/20

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