Aéroport d’Athènes. Suite à son extradition, un homme d’affaires qui a siphonné les milliards du plan de sauvetage européen doit être jugé pour blanchiment et fraude envers l’État. Andréas, un jeune activiste l’abat de trois balles dans la tête.
Paris. Édouard, jeune diplômé sans emploi qui écrit des poèmes désespérés rejoint chaque soir le pavillon de banlieue décrépi de ses parents qu’il méprise. Son père, agent ERDF, et sa mère, à l’agence Pôle Emploi, côtoient la détresse sociale au quotidien. Justine, leur fille, a coupé tout lien et milite « hors du système ». Épuisé par son errance personnelle et la dislocation de leur noyau familial, Édouard, un matin, part aussi, une bombe et ses carnets de poèmes dans son sac à dos.
Nantes. Suite au suicide de sa mère, Rosa perd pied, passe ses journées à boire et se gaver devant des séries policières.Sa jumelle, sportive qui lâche aussi peu que Rosa se laisse couler, la convainc de l’accompagner à Paris où elle va courir un marathon – subterfuge : elle veut sauver sa sœur de sa dépression et provoquer les retrouvailles avec leur père, célèbre pianiste, inaccessible et éternel absent.
Rien ne semble relier ces personnages, et pourtant…
Dans ce scénario où bat la violence du monde, la poésie ouvre les derniers espaces d’espoir et les pages d’une grande histoire d’amour.
Mon avis :
Pour commencer cette chronique qui sera positive, je tiens à remercier les Editions Fayard pour leur confiance. J'ai reçu ce roman il y a un petit moment, octobre ou novembre, et j'attendais le bon moment pour le lire. Me souvenant vaguement du synopsis, j'ai voulu me lancer au début de l'hiver, mais les attentats de novembre à Paris étaient trop récents et le résumé évoquant un homme qui porte une bombe, ça ne m'a pas trop branchée. Mais là, le moment était venu et ce, d'autant plus, que ce roman me faisait très très envie dès le départ !
"Prendre le regard d'une personne, c'est la faire entrer dans le présent."
La quatrième de couverture est assez complète pour que je me passe de vous en retracer les lignes. J'ai commencé ma lecture avec une grande curiosité car je n'arrivais pas à comprendre en quoi ces destins cités en résumé pouvaient se croiser. Car, il est évident qu'ils vont se croiser, voire se heurter, à un moment ou à un autre, mais quand, comment et pourquoi ? Dès les premières lignes, nous sommes dans le bain avec cet homme qui décide de tuer un homme d'affaire assez puissant. Puis, les chapitres s'alternent: Rosa, Laura, Edouard, les parents d'Edouard, le père de Laura et Rosa. Des premiers chapitres qui posent les bases de leurs mal-être, car s'il est un point commun à tous, c'est le mal-être: perte d'un être cher ou perte de repère, ils sont tous à la recherche de quelque chose sans réellement savoir quoi. Mais en plus du mal-être, ce qui m'a interpellée dans le portrait de ces personnages, c'est le sentiment du fatigue perpétuelle: nous avons Laura qui est fatiguée de motiver sa sœur Rosa, celle-ci est fatiguée de vivre heureuse alors que sa mère n'est plus là, Edouard qui est fatigué de faire semblant de se complaire dans un pavillon de banlieue, ...
"Les histoires sont belles quand on ne cherche pas à en écrire les chapitres par avance."
La femme comète est un véritable récit social qui 'intègre parfaitement dans notre époque et pose surtout une question (question qui, je l'avoue, ne m'est apparue que tard dans ma lecture (vers le milieu du roman), au moment où le titre fait sens): l'amour a t-il le pouvoir de guérir - à défaut d'effacer - les souffrances vécues ? Parce qu'il faut le dire, lorsque Rosa et Edouard se rencontrent, c'est plus qu'un coup de foudre ! C'est à la limite de la révélation ! Et tous deux prennent conscience de la chance de s'être rencontrés, une chance qui laisse espérer un avenir meilleur. Tout ça grâce à des petits poèmes écrits de la main d'Edouard qui, sur papier, couche ses idées, ses pensées. Lui qui avait un projet meurtrier prend conscience de l'absurdité de ses idéaux et décide de laisser une chance à la vie. Mais il n'est pas le seul puisque tous les personnages cités vont tenter d'améliorer le monde - du moins leur monde - avec des petites choses comme remettre le compteur en route à ceux auxquels ERDF l'a coupé, se rendre chez une chômeuse pour lui proposer son aide car Pôle Emploi n'est pas satisfaisant, ... C'est pour ces faits que je parle de récit social. De fil en aiguille, l'environnement sombre se parsème de touches de couleurs.
"Nous réclamons toujours que la vie nous apporte ce que nous désirons, sans jamais nous demander ce que nous donnons à la vie. Combattre le temps est notre leitmotiv."
Alexandre Feraga m'a offert un très bon moment littéraire avec ce roman très ancré dans notre époque, il décrit le monde tel qu'il est aujourd'hui, mais tente d'en adoucir la dureté avec une pointe de poésie. A découvrir !
Note : 18/20
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roxou06 (mercredi, 30 mars 2016 21:10)
(commentaire du 18 février 2016, 14h57)
le synopsis m'intrigue car je me demande quel peut être le lien entre tous ses personnages ! peut être une prochaine lecture si je le croise :)
Karinem (mercredi, 30 mars 2016 21:11)
(commentaire du 18 février 2016, 23h33)
Une intrigue qui semble bien mystérieuse.Article très intéressant. Sans doute une prochaine lecture...
Les Mots de Gwen (mercredi, 30 mars 2016 21:12)
(commentaire du 19 février 2016, 13h12)
@Roxou: J'espère qu'il croisera ta route et finira dans ta pal :)
@Karinem: Je te le souhaite :) Il semble en effet assez mystérieux mais il est plus simple qu'il n'y parait!
twogirlsandbooks (mercredi, 30 mars 2016 21:12)
(commentaire du 21 février 2016, 22h00)
Je ne sais pas trop quoi penser de ce livre. Je suis tentée mais sans plus... Ce n'est peut être pas le genre de lectures qu'il me faut en ce moment :)
Les Mots de Gwen (mercredi, 30 mars 2016 21:13)
(commentaire du 23 février 2016, 13h05)
Je pense en effet qu'à chaque moment de l'année ou de sa vie, un type de lecture. Peut-être plus tard, qui sait ? Un bon roman pour moi mais qui ne peut pas convenir à tous!