Véronique Timmermans - Jeanne

Catherine, jeune historienne vivant à Paris, ne connaît pas le passé de ses parents et reproche à sa mère Jeanne son silence à ce sujet.

Quand son oncle maternel meurt, Catherine part en Belgique vider sa maison. La ville de Gand, la maison de l’oncle, l’ouvrent à l’univers de la jeunesse de Jeanne. 

Cette histoire de famille à deux voix, celles de deux femmes – mère et fille –, nous fait vivre l’amour interdit de Jeanne et d’un prêtre dans la Belgique de l’après-guerre.

Tout en remontant le cours du passé de sa mère, Catherine rencontre elle aussi l’amour. Le présent de Catherine se construit au fil des rencontres et des découvertes entre Gand, Paris et la Provence, dans un récit familial intimiste qui traverse les époques.

Catherine parviendra-t-elle à trouver ses racines ?

 

Mon avis : 

 

Ce roman, c’est l’histoire de Jeanne, une histoire que nous découvrons au fil des pages en compagnie de Catherine, sa fille. Jeanne est tombée amoureuse d’un prêtre, un amour partagé. Ensemble ils vont avoir Catherine. Mais cette dernière, une fois adulte, découvre qu’elle sait peu de choses sur son père mort alors qu’elle était un bébé ; elle sait peu de choses sur l’enfance de sa mère en Belgique. C’est lorsque le frère de sa mère décède qu’elle part à la recherche de son passé et de celui de ses parents. Une belle quête qui va la conduire de surprise en découverte…

 

En voilà une très belle lecture ! Une lecture qui frôle le coup de cœur, mais qui ne le sera pas et je vous dis pourquoi tout bientôt ;-)

 

Tout d’abord, j’ai adoré découvrir l’histoire de Jeanne grâce à l’alternance des époques. En effet, nous avons les chapitres contemporains de Catherine (écrit à la troisième personne du singulier) et ceux de Jeanne (écrit à la première). J’adore ce style, j’aime ce frisson ressenti en m’approchant de la révélation et hop ! devoir revenir au présent et modérer ma curiosité. Véronique Timmermans a parfaitement su maintenir cette tension afin de captiver le lecteur, le retenir pour découvrir ce qui est arrivé au papa de Catherine.

 

L’histoire de Jeanne est… comment dire… ? Très belle et très triste. A la base, des personnes qui s’aiment, mais surtout qui tombent amoureuses à l’instant où leurs regards se croisent, c’est superbe. Et découvrir ensuite tout ce par quoi ils sont passés en raison de la qualité de prêtre d’André, c’était à la fois admirable et triste. Au final, on peut comprendre Jeanne. L’idée de départ est intéressante aussi : un oncle qui décède, un journal intime retrouvé, un mystère qui apparaît. La progression n’est ni trop rapide, ni trop lente. J’ai aimé que Catherine ne focalise pas sur ce sujet mais continue de vivre sa vie en parallèle. Si cela n’avait pas été ainsi, je sens que ça m’aurait vite lassée de voir cette femme indépendante dépendre d’un secret.

 

Une lecture plus qu’agréable, et pour cela je remercie les Editions Plaisir de lire. Malheureusement, malgré mon sentiment enjoué, il ne sera pas un coup de cœur car, à mes yeux, le silence de Jeanne envers Catherine n’est pas clairement expliqué. Tout comme le silence vis-à-vis de son frère. Les sous-entendus, c’est bien, mais dire les choses, c’est parfois mieux ; et dans Jeanne, un peu plus de clarté n’aurait pas été inutile. Et puis cette fin… !!! Trop ouverte à mon goût, elle suppose mille choses à venir mais je ne sais pas quelle piste prendre.

 

Je termine en vous parlant du style Véronique Timmermans, un style à la fluide et épuré. Elle a su se mettre à la place de Jeanne, si parfaitement, que l’empathie a fait son œuvre. Idem pour Catherine, mais ma préférence va à Jeanne.

 

Note : 18/20

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