Louise R. Caron - Des îlots d'errance

Qu'est-ce qui maintient le fragile équilibre de nos vies sur le fil étroit de la raison? C'est la question que pose l'auteure dans ce recueil de nouvelles. La question des choix existentiels. Elle nous transporte, à la suite de ses personnages, à ces instants précis où il est encore possible de faire demi-tour mais au-delà desquels l'existence basculera vers l'errance. Les histoires de "Margaux Bruder", d'"Étienne Ferrari" et de "Germain Poliakoff" nous ramènent à nos propres choix face au destin.

 

Mon avis :

 

Merci beaucoup à la maison d'Edition Mon petit Éditeur pour cet envoi. Louise Caron n'est pas une auteure inconnue pour moi, je l'apprécie même beaucoup en raison d'une plume souvent très juste. Je me souviens avoir beaucoup aimé Chroniques des jours de cendre, un roman plus que bouleversant que je vous invite à découvrir.

 

Ici, point de roman mais trois nouvelles. Je ne vais pas en parler car il serait très difficile d'en résumer chacune tant deux d'entre elles sont plutôt courtes. Disons que le résumé est assez explicite: chaque protagoniste doit faire face à son destin, prendre une décision qui peut bouleverser son existence et celle de ceux qui gravitent autour d'eux.

 

Forcement, dans un recueil de nouvelles, il y a celle(s) que l'on préfère, celle(s) que l'on aime moins; pour ma préférence, j'ai hésité un moment entre la première et la deuxième. Mais je crois que la première l'emporte car elle me semble davantage cruelle. La deuxième est tout aussi bien (la troisième aussi mais elle m'a moins touchée) malgré un choix assez osé du personnage principal, un choix qui, à mes yeux, est plus un aveu de faiblesse, c'est pourquoi cette deuxième nouvelle n'a pas ma préférence.

 

"Compte tenu de mon enfance prolétarienne, tu te demandes comment j'étais arrivé là, tétant de la Veuve Cliquot, coupe après coup, me faisant emballer par la fille d'un milliardaire ?"

 

La plume de Louise Caron est toujours aussi agréable à lire, entre le fluide et le succincte, elle dresse de courts portraits qui sont assez complets pour visualiser les personnages. Si l'on devait définir le fil rouge de ces trois textes, je pense qu'il serait la capacité de l'homme à tout faire pour obtenir ce qu'il veut. Il peut aller au-delà de ses limites, du moins celles qu'il s'était fixées. Si le mal est fortement présent dans les deux premières nouvelles, la troisième se distingue car elle aborde au contraire le doux, le gentil, celui qui veut plaire. Dans tous les cas, la personnalité du protagoniste est mise à mal.

 

J'ai mis un petit moment à lire ce recueil essentiellement car les nouvelles, ce n'est pas trop mon registre de prédilection. Je ne suis pas devenue fan après avoir lu celui-ci, mais il est un très bon moment de lecture.

 

Note : 16/20

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