La disparition de Sarah Leroy, quinze ans, a bouleversé la vie de la petite bourgade de Bouville-sur-Mer et ému la France entière. Dans chaque foyer, chaque bistrot, on avait ses convictions, on faisait des hypothèses sur ce qui lui était vraiment arrivé. Mais celles qui savaient se sont tues.

Vingt ans plus tard, quelqu’un révèle enfin la vérité.

Car ce n’est pas seulement l’histoire de Sarah Leroy, c’est aussi celle d’Angélique, Jasmine et Morgane ; c’est l’histoire des «désenchantées». Une histoire qui a l’odeur des premières cigarettes, des serments d’amitié, du chlore de la piscine municipale, des premières boums, des premières fois, et des plus lourds secrets.

 

 

Mon avis : 

 

Marie Vareille n'est pas une inconnue pour moi, chacun de ses romans est une pépite et celui-ci n'échappe pas à la règle ! 

 

Pour planter le décor, sans trop en dire, je peux vous dévoiler quelques faits. Sarah, grande sœur d'Angélique, doit revenir dans sa ville natale de Bouville-sur-mer (côte d'Opale) afin de rédiger un article sur la disparition très mystérieuse qui a secouée, et la ville, et la France, vingt ans plus tôt, celle de Sarah, en septembre 2001. Comme un coup du sort, sa mère doit être enterrée, elle utilise donc ce double prétexte pour remettre les pieds là où elle s'était promis ne jamais revenir. Elle emmène avec elle sa belle-fille, Lilou, qui va profiter de son stage de lycée pour fouiner dans le passé des protagonistes d'alors, à savoir Sarah, Angélique, Morgan, Jasmine, Eric, Benjamin, Iris, ... 

 

Une sorte de cold case, voilà ce qu'est le roman de Marie Vareille. Une affaire non résolue des plus mystérieuses car pas de corps, mais un homme qui purge une peine de prison pour meurtre. Un cold case donc, mais pas à la façon d'un policier. Ici, nous avons surtout une adolescente qui se retrouve en Sarah et qui veut connaître la vérité. 

 

Le récit est construit très habilement, de façon à faire monter doucement la tension qui devient de plus en plus palpable. Car on sent que l'on se rapproche de la vérité au fur et à mesure, mais que cette vérité n'est pas celle que tout le monde pense. Pour tenir le lecteur en haleine, Marie Vareille alterne les époques. Nous avons le contemporain (qui se déroule en 2021), puis le passé qui est écrit à la façon d'un article de journal, d'une chronique, chronique qui remonte le temps en débutant avec la rencontre entre Sarah et Angélique. Nous ne savons pas qui est l'auteur de la chronique, mais on peut réduire le champ des possibles en raison du côté intimiste de la narration. Quoi qu'il en soit, plus on tourne les pages, plus on se rapproche du dénouement et je dois dire qu'il est à la hauteur de la tension ressentie tout au long des pages! 

 

"La vie m'avait appris très jeune que la seule façon de ne pas être déçue, c'est d'envisager le pire de la part des gens qui nous entourent."

 

Les personnages sont tous très attachants. On se retrouve un peu en chacun d'eux. L'auteur a doté chacun d'eux  d'un caractère, d'un passif, d'une histoire, ce qui les rend forts et attachants. J'ai à peu près l'âge des protagonistes, si bien que tout leur passé me parlait! Que ce soit musicalement ou sur le plan des séries télévisées ou encore, la mode vestimentaire, j'avais l'impression de voir mon propre passé! 

 

Au travers de ses héroïnes, Marie Vareille aborde des thèmes forts: viol, avortement, premiers amours, les ambitions et surtout, l'amitié. Car c'est assurément le fil conducteur de ce roman. L'amitié peut-elle nous permettre de pardonner? L'amitié peut-elle nous permettre de tout dire? Avons nous une confiance aveugle en notre ami(e)? Sommes nous prêts à tout par amitié? Cette amitié peut-elle tout justifier? Les femmes sont donc la force du roman, nos héroïnes actuelles se voient rattrapées pas leur passé qui ne demande qu'à rester secret, encore un peu. 

 

La conclusion est belle. Elle est l'évidence de la détermination. Surprenante ou pas, je dirais qu'elle est à l'image de ces désenchantées: unies et loyale. 

 

Note : 19/20

Coup de cœur !