Il suffit d'un instant pour que la vie bascule. Un jour de novembre, Claude, à bord de sa voiture, est percuté par un chauffard. Chloé se retrouve veuve et doit élever seule ses deux enfants.
Même s'il n'est plus là et qu'il ne peut plus l'entendre, la jeune femme parle tous les jours à son mari absent.
Peu à peu, elle reprend goût à la vie. Jusqu'au jour où elle reçoit une lettre posthume écrite par Claude. Une lettre qu'elle aurait préféré ne jamais lire.
Dévastée, Chloé comprend que leur vie n'était que mensonges, trahisons et secrets.
Pourtant, dans cette épreuve, Chloé peut compter sur l'amitié inattendue de sa belle-sœur et l'énergie débordante de sa voisine. Elle essaiera alors de réparer le passé.
Au fil de leurs aventures, entre rires et larmes, résonne la force de la vie qui frappe toujours à notre porte dans les moments où l'on s'y attend le moins...
Mon avis :
J'ai beaucoup aimé ce roman qui traite d'un sujet universel : le deuil.
Claude meurt si brutalement que Chloé ne sait comment se relever. Un recoin, un mot, une expression, tout la ramène à son mari disparu. Elle n'a pourtant pas le choix et doit redresser la tête, ne serait-ce que pour leurs jumeaux de 9 ans. Elle doit aussi faire face au deuil vécu par la sœur de son mari et même, des parents. Si tout semble compliqué, Chloé décide d'avancer en misant sur la coté professionnel de sa vie. Seulement, comme si perdre son mari n'était pas une dure épreuve, elle découvre que celui-ci a une fille cachée. Il ne lui en a jamais parlé et lui demande, par une lettre remise par le notaire, d'accepter cet enfant et surtout, d'accepter sa lâcheté.
Le deuil est fil rouge de ce roman, deuil traité différemment selon la personne qui le vit. Nous avons Chloé qui perçoit son mari partout et ne peut s'empêcher de souligner les nombreuses premières fois sans lui. La sœur de Claude qui, toute sa vie, a vécu dans l'ombre de son frère et qui continue. Les parents de Claude qui se laisse dépérir. Les jumeaux qui sont en colère. Au travers de ses différents personnages, l'auteure explore les facettes de la perte d'un être aimé. Mais elle ajoute une pointe de surprise qui va bouleverser le deuil de Chloé : la fille cachée de son mari. Elle a le même âge que les jumeaux et connait son père, mais ne peut le pleurer de la même façon que ses demi-frères. En ajoutant ce paramètre au deuil de Chloé, l'auteure l'oblige à s'ouvrir et à cheminer peut-être plus rapidement vers le mieux être. Chloé est partagée entre la colère, la compréhension et le je m'en foutisme - car cet enfant n'est pas la sienne - mais petit à petit, elle va laisser une place, d'abord à la mère, puis à la fille.
En incluant cette vie parallèle, Camille Gallard développe les thèmes du pardon et de l'acceptation. Car pardonner, ce n'est pas accepter. Mais elle le fait finement, sans gros sabots ni brutalité, elle laisse à Chloé le temps d'assimiler, de se projeter.
"J'aimerais exploser, j'aimerais qu'on crie tous les trois, qu'on expulse cette fureur, cette boule qui nous bloque la gorge, qui nous empêche de respirer. Mais il est encore trop tôt, nous n'avons pas sombré assez profondément. Nous ne sommes pas prêts à nous séparer de cette douleur paralysante. Car l'accepter et la laisser partir, c'est aussi te dire encore un peu plus au revoir et commencer à vivre les souvenirs avec plus de douceur et moins de peine."
La plume de Camille Gallard est très fluide, très agréable et juste. Elle met les bons mots sur les bonnes émotions. L'empathie fait son œuvre, on a le cœur qui se serre quand on lit le désespoir de Chloé qui, si elle est forte et parvient à se relever pour reconstruire une nouvelle vie avec ses enfants, n'en demeure pas moins bouleversante de sincérité. Je ne sais pas, je dirais qu'il est tellement aisé de se mettre à sa place qu'on ne peut qu'être touché par ce qu'elle traverse. Les chapitres sont courts et essentiellement du point de vue de Chloé.
Heureusement, elle va faire de belles rencontres. Et surtout, elle parvient petit à petit à percevoir le positif dans le négatif puisque la perte de son mari va lui permettre de redécouvrir sa belle-sœur.
Si, comme je le disais, le fil rouge est le deuil, la résilience est un autre thème fort exploré par l'auteure. D'autant qu'ici, la mort est brutale : Claude n'est jamais rentré dîner. Alors oui, la tristesse est omniprésente et nous broie souvent le cœur, mais les moments heureux prennent de plus en plus de place au fur et à mesure que l'on tourne les pages. On saisit le cheminement de Chloé dans sa résilience et dans sa reconstruction pour une nouvelle vie à trois.
Le tout avec une plume très agréable.
Note : 16/20
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Mélia (jeudi, 24 octobre 2024 16:48)
Je crois qu'il sera trop triste pour moi!
Les Mots de Gwen (mercredi, 30 octobre 2024 11:30)
En effet, si tu ne le sens pas, autant ne pas te lancer ! Il y a bien assez de livres à découvrir !