Quand le terrible secret d’une femme peut en sauver une autre des décennies plus tard.
En 1975, par une journée de canicule, une virée à la mer entre amis se termine par un accident tragique. Ce même été, Mary, une jeune veuve en mal d’enfant, découvre un bébé abandonné devant sa porte et fait le choix de mentir en le faisant passer pour le sien. Quarante ans plus tard, en 2016, une femme, Beth, qui vient de perdre sa mère, vit dans l’amertume le fait que celle-ci ne lui ait jamais révélé l’identité de son père et ait emporté son secret dans la tombe. Tout ignorer de ses antécédents familiaux se révèle d’autant plus dramatique qu’elle cherche désespérément un donneur compatible pour son petit garçon qui a besoin d’une greffe de rein. En trouvant un vieil article de journal dans les papiers de sa mère, elle parvient à remonter le fil du passé et à découvrir le secret qui pèse sur sa vie depuis son enfance.
À la manière d’un puzzle, cette révélation finit par rassembler des personnages qui mènent leur existence dans trois endroits différents – à Manchester, dans une station balnéaire de la côte anglaise et en Australie – sans n’avoir jamais rien su du lien qui les unit.
Mon avis:
Il était une lettre fut une lecture incroyablement belle, de celle que l'on ne peut pas laisser passer. Si bien que ce second roman de l'auteure ne pouvait m'échapper.
Avec un résumé aussi complet, je ne vais pas m'étendre, d'autant que les sauts dans le temps, la multitude de personnages, auraient tendance à vous perdre.
Nous n'avons pas une mais deux histoires. Ou plus, si l'on se porte sur les petites histoires qui gravitent autour des grandes. J'ai été très touchée par l'histoire contemporaine de Beth et Michael. Leur fils, Jack, gravement malade, ne peut espérer vivre qu'avec une greffe. Mon cœur de maman s'ouvre et je compatis énormément car je n'ose même pas imaginer ce que doivent ressentir et espérer à longueur de temps les personnes concernées. J'ai été touchée par Beth mais moins qu'avec l'histoire du passé. Disons aussi que le passé est, à mes yeux, plus développé, plus riche en terme d'émotions multiples. Nous rencontrons un groupe de jeunes et moins jeunes, un groupe de personnes aux personnalités aussi riches que variées, qui, le temps d'une journée, vont passer du rire aux larmes. Une journée au soleil qui vire au drame. J'ai trouvé incroyable le fait que l'auteure parvienne à rendre attachante chacune de ces personnes, surtout que certaines peuvent sembler agaçantes dès les premiers lignes. Mais non, Kathryn Hughes a façonné chacun de ses protagonistes de telle manière qu'ils ne sont ni bons ni mauvais, il y a un peu des deux en chacun d'eux. Par exemple, on comprend Daisy et ses choix, Babs et sa détermination, Petula et ses décisions ou encore Mary et ses mensonges. Tous prennent de bonnes et de mauvaises décisions, ce qui les rend plus humain et donc attachants malgré les défauts.
Beaucoup de personnages mais un seul et même évènement autour duquel s'articule les histoires des deux générations.
La plume est fluide, travaillée, captivante (tout comme l'histoire). On comprend rapidement certains faits mais d'autres nous surprennent jusqu'à la presque fin. Avec une plume aussi agréable et une histoire aussi captivante, on tourne les pages sans s'en rendre compte, avec plaisir et avec l'envie de mettre un point final à ces histoires, espérant un happy end. Question happy end, nous sommes plus ou moins servis, tout dépend de ce que l'on attend de l'auteure.
Kathryn Hughes est assurément une auteure à suivre.
Note: 17/20
Écrire commentaire
Le Chat du Cheshire (lundi, 17 juillet 2017 10:44)
Un très beau roman !
le livre-vie (lundi, 17 juillet 2017 22:47)
J'avais beaucoup aimé "Il était une lettre"! Je crois que je vais me laisser tenter!
Les Mots de Gwen (mercredi, 19 juillet 2017 15:22)
@Le Chat du Cheshire: :-)
@le livre-vie: tu aurais raison de céder à la tentation!