« Il faut d'abord que je vous dise deux choses sur moi : la première, c'est que je suis belle, la deuxième, c'est qu'hier, j'ai tué un homme. Dans les deux cas, il s'agit d'un accident. »
Quand Coventry Dakin, femme au foyer dans les Midlands anglais, tue son voisin, elle décide de prendre la fuite. Se retrouvant seule et sans ami à Londres, elle essaie de se perdre dans le labyrinthe des rues. Là, elle rencontrera un ensemble déconcertant de personnages excentriques. Du Professeur Willoughby d'Eresby et sa femme Letita, constamment nue, à Dodo, une femme de la haute bourgeoisie relogée parmi les sans-abri de Cartonville. Toutes ces rencontres vont permettre à Coventry de changer, comme elle n'aurait jamais pu l'imaginer…
Mon avis:
J’ai refermé ce roman avec un sentiment, non pas de déception, mais de désillusion. Enfin si, une peu de déception... Tout simplement parce qu’il ne correspond pas à ce que je m’étais imaginé à la lecture du résumé. Coventry est une très belle jeune femme, mère de deux adolescents, épouse d’un homme tout aussi tranquille que le quartier dans lequel ils vivent. Une discussion, un meurtre et elle fuit pour atterrir à Londres. Nous allons la suivre dans ses mésaventures et péripéties alors qu’elle a pour objectif de se cacher de la police.
Ce qui m’a davantage surprise à la lecture de ce roman c’est que j’attendais de l’humour et que celui-ci n’est jamais venu. Ou alors je suis hermétique à ce type d’humour, mais personnellement, je n’ai rien trouvé d’amusant dans ces aventures londonienne. Dès le départ, l’auteure insiste sur la beauté exceptionnelle de son héroïne, on s’attend donc à ce qu’elle s’en serve. Elle s’en servira plus ou moins, mais à mes yeux – et c’est révélateur au fil des pages – cette beauté parfaite entre en contradiction avec la vie de nonne que son mari lui impose. Parfaite femme au foyer, Coventry est prisonnière de sa vie et s’en est aperçue, c’est pourquoi on découvre qu’elle menait une double vie. Quelques heures volées de temps en temps pendant lesquelles elle est une autre personne. Evidemment, ce jeu prend une tout autre réalité lorsqu’elle est obligée de changer d’identité pour ne pas être identifiée par la police. Coventry fait des rencontres, certaines plus bizarres que d’autres, elle se découvre aussi elle-même. Son errance, si elle est un bienfait pour elle, fut un long moment de flottement pour la lectrice que je suis. Des situations parfois abracadabrantesques, des rencontres loufoques, des faits qui n’ont parfois pas de sens, j’ai eu le sentiment que, par moment, cela partait un peu trop dans tous les sens et me perdait. Les réflexions de Coventry sont tantôt intéressantes, tantôt on a envie de passer.
L’histoire n’est que le récit de sa fuite, mais l’auteure y intègre des situations cocasses –comme le dîner de gala. Certainement a-t-elle voulu mettre en avant le carcan des femmes d’il y a quelques années, je ne sais pas, mais je me suis à plusieurs reprises interrogées sur la pertinence de tel fait ou de telle action…
Si bien que j’avoue ne pas avoir réellement compris le roman aussi bien dans ses tenants que dans ses aboutissants. D’accord l’auteure met en scène une femme coincée dans une vie qu’elle a vu s’installer un peu à ses dépens, mais cette femme semble aussi dénuée de remords et pour le coup, elle me semble plutôt antipathique. De plus, je trouve dommage qu’une idée évoquée (et pour ne pas trop en dire, je dirais seulement que c’est le couple étrange qui la soulève) n’ait pas été exploitée plus que ça. Cela aurait peut-être permis au roman de se terminer sur une note positive, ce qui n’est pas le cas avec sa fin actuelle. Non, cette fin me laisse un goût d’inachevé, j’imaginais autre chose, surtout à la lecture des dernières rencontres…
Malgré cette déception, je remercie les Editions Charleston pour leur confiance. D’ordinaire, je suis séduite – voire conquise – par leurs romans, mais celui-là m’a semblé long à terminer…
Note : 8/20
Déception…
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