Rowan Coleman - Avant de t'oublier

Claire mène une vie heureuse en compagnie de son mari et de ses deux filles. Mais son bonheur est de courte durée : elle découvre qu'elle est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Sa mémoire part à la dérive, et elle oublie ce qu'elle croyait gravé en elle pour toujours.

Pour lutter contre sa disparition, son mari lui offre un carnet dans lequel elle notera tout ce qu'elle n a pas encore oublié. Une façon de faire comprendre à ses filles que même si ses jours sont comptés, la vie a encore de beaux jours devant elle.

 

Mon avis: 

 

Ce roman est depuis très longtemps dans ma pile à lire. Il y est resté si longtemps car je craignais que le texte ne soit trop poignant Le résumé est assez explicite, si bien que je craignais de lire un roman trop dur émotionnellement. Mais bon, il faut avoir se lancer aussi, j'ai donc ouvert Avant de t'oublier pour y découvrir une très belle histoire. 

 

Une histoire très touchante. Claire est jeune, mais sa vie bascule quand elle est diagnostiquée Alzheimer précoce. Précoce, pourquoi ? Parce qu'elle est encore jeune, a une maman et une petite fille de trois ans. Dans l'ordre des choses, on pourrait penser qu'elle ne devrait pas subir ça, maintenant. C'est donc sa vie entière qui bascule. Sa maman vient vivre chez elle, son mari (son deuxième) devient un inconnu pour elle, sa fille aînée vit avec un gros secret. Pour ne rien oublier, ou du moins pour garder une trace, chacun écrit dans un carnet: des souvenirs, une anecdote amusante, qu'importe, du moment que ça laisse une trace écrite pour que Claire puisse s'y accrocher. 

 

Émotionnellement, le sujet est lourd car quand on pense à cette maladie, on pense en premier au fait d'oublier le prénom de sa fille ou sa date de naissance. Mais c'est bien plus que ça. En effet, Claire oublie le mot couvert et se demande ce que sa mère tient dans ses mains au moment de mettre la table; elle oublie de fermer le robinet de la baignoire; elle oublie comment se servir d'un téléphone portable; elle oublie où elle habite. C'est dans les moindres détails que la cruauté de la maladie prend toute son ampleur. Malgré tout, l'auteure ne tombe pas dans la tristesse, les larmes et autres domaines qui tirent le lecteur vers le fond; l'humour a toute sa place dans ce roman, un humour souvent manié par Claire en personne. Elle possède une belle facilité à rendre un certain recul pour dérider une situation. J'ai beaucoup aimé aussi les passages qui nous racontent des évènements passés et qui nous permettent dès lors d'en apprendre un peu plus sur les protagonistes. Ils sont essentiels dans le sens où ils mettent en lumière certains faits. 

 

"C'est ça, la pire cruauté, l'injustice de ma situation. Ce n'est pas la maladie qui me fait peur, ni le monde étrange, sombre et merveilleux vers lequel elle me conduit. C'est de savoir que je manque aux gens que j'aime, et qu'il n'y a rien que je puisse faire pour changer ça."

 

Et puis, l'auteure a su me surprendre avec un personnage. Je n'en dis pas plus au risque de gâcher la lecture si vous vous lancez, mais avec ce personnage, elle ajoute une part à la fois poétique et romantique à son roman, j'ai totalement fondu face à la révélation. 

 

Sans s'axer sur la maladie, l'auteure à su nous plonger au cœur de cette famille à laquelle on s'attache. On a les larmes aux yeux, on sourit parfois, et on termine cette histoire avec un sentiment mêlé: injustice et bien-être. Injuste car toute maladie est injuste (de toute façon) et bien-être car Claire a su se battre jusqu'au bout pour rester fidèle à ses pensées. 

 

Note: 18/20

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