Par amour pour son mari défunt, Artémisia choisit de boire ses cendres pour qu’il vive éternellement en elle. Cette histoire d’une reine grecque du IVème siècle avant Jésus-Christ bouleverse Smoothie, l’héroïne au prénom d’amoureuse de ce récit. Smoothie se ronge depuis toujours l’intérieur de la bouche, par ennui, par gourmandise ou par angoisse. À la mort de Pierrot, son grand amour, quitte à faire fi de toute décence, elle envisage à son tour de devenir tombeau en consommant ses cendres.
Mon avis :
La lecture du résumé me promettait un roman à la fois tendre et intense. Et j’aurais été déçue d’être déçue en le refermant ; heureusement, ce ne fut pas le cas ! Un grand merci aux Editions Zoé pour ce premier roman !
Smoothie - petit surnom donné amoureusement par Pierrot, son défunt mari - ne se remet pas de la mort accidentelle de l’amour de sa vie. D’autant plus qu’elle est déjà en deuil. Elle sombre dans une légère dépression (lave, repasse, lave, repasse, … les chemises de son mari), tente de refaire surface quand ses copines l’emmènent en balade, mais à quoi bon, puisque Pierrot n’est plus ? C’est justement lors d’une visite entre copines au musée que Smoothie a un déclic : en observant le tableau de cette reine grecque qui, par amour, a bu les cendres de son mari. L’idée grandit en Smoothie, doucement… Précisons que l’histoire de Artémisia est avérée, du moins narrée par des témoins de l’époque.
Il est assez paradoxal de lire un roman aussi court mais aussi puissant en termes d’émotions. Les drames qui jalonnent à quelques mois d’intervalle la vie de Smoothie nous saisissent et nous plongent dans le même désarroi qu’elle. On ne peut que la comprendre. Et l’idée même de devenir tombeau pour celui que l’on aime est à la fois belle et angoissante. Cependant, l’intention est si noble qu’elle nous paraît pure. Et c’est l’une des qualités de ce petit roman : en quelques mots, atteindre la perfection en matière de sentiments.
Comme je le disais, le roman est court (73 pages). Ce n’est pas pour autant qu’il est écrit à la va-vite! Au contraire, on sent que Dominique de Rivaz a réfléchi, pesé, analysé, chaque mot, chaque sensation, chaque phrase, pour en restituer le plus beau, le plus pur. Comme pour prendre un certain recul, le récit s’écrit à la deuxième personne du singulier. Mais, ce "tu" se substitue à un "je" qui est Smoothie : c’est elle qui pense, qui parle, qui marche. Donc même si nous n’avons pas ce "je", le récit n’en est pas moins personnel.
Rose Envy, c’est un gloss pour Smoothie. C’est aussi la couleur de la chair (Smoothie se mord l’intérieur de la joue) et de la passion (charnelle, un corps à corps avec celui qu’on aime). C’est un véritable roman d’amour passionnel.
Avec des mots justes, Dominique de Rivaz nous plonge au cœur des pensées de Smoothie. Un roman saisissant, poignant, tendre, juste.
Note : 16/20
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DaisyLusion (dimanche, 27 mars 2016 16:51)
(commentaire du 30 juillet 2014, 21h44)
Bonsoir,
Voici un roman (court) qui pourrait surement me plaire.
Je ne le note donc et te remercie pour ton article.
Bonne soirée, bises.
Les Mots de Gwen (dimanche, 27 mars 2016 16:51)
(commentaire du 01 août 2013, 18h57)
Oh oui, très court!! Mais très bon aussi :)
Bonne soirée à toi aussi! Bises!