"Lorsque nous avons emménagé impasse des Colibris, nous avions vingt ans, ça sentait la peinture fraîche et les projets, nous nous prêtions main-forte entre voisins en traversant les jardins non clôturés.
Soixante-trois ans plus tard, les haies ont poussé, nos souvenirs sont accrochés aux murs et nous ne nous adressons la parole qu'en cas de nécessité absolue. Nous ne sommes plus que six : Anatole, Joséphine, Marius, Rosalie, Gustave et moi, Marceline.
Quand le maire annonce qu'il va raser l'impasse - nos maisons, nos mémoires, nos vies -, nous oublions le passé pour nous allier et nous battre.
Tous les coups sont permis : nous n'avons plus rien à perdre, et c'est plus excitant qu'une sieste devant Motus".
A travers le récit de leur combat et une plongée dans ses souvenirs, Marceline raconte une magnifique histoire d'amour, les secrets de toute une famille et la force des liens qui tissent une amitié.
Mon avis :
Vous savez, les romans de Virginie Grimaldi sont comme ce petit chocolat qu'on prend le soir et qu'on savoure car on sait qu'il n'y en aura qu'un. On le laisse fondre sur la langue, on en apprécie le goût et le fondant. Et bien, pour moi, les romans de Virginie Grimaldi sont des petits chocolats: on en a un par an, alors on le savoure tranquillement pour faire durer le plaisir, ce qui veut dire qu'en quatre jours il est fini, et encore, en prenant son temps.
Je ne vais pas trop en dévoiler car il vaut carrément le coup que vous fonciez l'acheter. Mais bon, faut bien vous mettre l'eau à la bouche alors... lisez le résumé :-)
Stop ! Je redeviens sérieuse. Quand le maire décide de raser les maisons qui ornent l'impasse dans laquelle habitent Marceline, Anatole, Joséphine et les autres, notre petit groupe d'habitants refuse de se laisser faire, de voir partir leurs souvenirs et donc une énorme partie de leurs vies, sans rien faire. Impossible de dire oui et de partir. Ils vont se battre de façon désordonnée puis organisée, ils vont utiliser les moyens d'aujourd'hui pour se faire entendre, montrer à le plus de gens possible de quelle façon se comporte ces sans cœurs de politiciens qui estiment que raser des maisons est préférable pour pouvoir construire une école. En parallèle, nous voyageons dans le passé de Marceline (notre protagoniste) et apprenons à la connaître, ainsi que ses voisins et son mari.
Virginie Grimaldi est une reine pour nous faire passer du rire aux larmes. Elle excelle pour transmettre les émotions. Quand on lit l'histoire de Marceline et Anatole, on est touchés par la sincérité des sentiments. Car ce roman est aussi une historie d'amour (elles sont plusieurs en fait, mais contentons nous de celle-ci pour le moment), un amour qui n'est pas ardent, qui n'est pas passionné, un amour qui est vrai, l'amour de la vie réelle, celui qui connaît des hauts et des bas, celui qui pousse à bout parfois, celui qui reste tendre sans être dégoulinant, celui qu'on trouve trop mignon car sincère. C'est cet amour là qui touche car il est vrai dans toutes ses facettes. Quand nos souvenirs viendront danser c'est aussi l'amour du lieu d'où l'on vient, l'amour pour sa fille qui oblige parfois au sacrifice, l'amour pour ses petits-enfants qui surprennent par leur comportement, l'amour pour son conjoint à qui on ne peut pas tout dire - par amours, justement - , l'amour pour sa voisine qui a perdu son mari trop tôt, l'amour pour son voisin qui déprime un peu. Quand nos souvenirs viendront danser c'est l'amour sous toute ses formes et au travers de cet amour général, c'est surtout une histoire de temps qui passe.
Je ne sais pas vous, mais moi, ça me fait peur de vieillir. Je ne vois que les aspects négatifs de la vieillesse et pourtant, je pense qu'il y en a des positifs. Mais je m'aime bien aujourd'hui, si bien que me projeter, voir mes enfants adultes, ça ne me branche pas trop. Avec une belle sensibilité, et sans tomber dans le pathos (car là, on n'aurait même pas sorti les mouchoirs), Virginie Grimaldi nous offre une belle leçon sur la vie qui passe: il faut en apprécier chaque instant, le plus petit bonheur peut devenir un souvenir précieux.
"Si Anatole disparaissait, je continuerais à respirer, mais j’arrêterais de vivre."
Du temps qui passe et des regrets qui vont avec, Virginie Grimaldi préfère nous raconter l'histoire du temps qui passe et avec lequel on doit composer. On ne peut pas remonter le temps, on ne peut qu'en apprécier chaque instant.
Quand nos souvenirs viendront danser est un véritable coup de cœur tant il joue avec mes émotions tout en restant proche de la réalité. Les personnages sont ultras attachants, chacun son charme. Une multitude d'émotions au sein d'un même roman, je remercie les Editions Fayard pour ce concentré de bonne humeur car au final, même si on a le cœur qui se serre à la fin, on sourit un peu, mais sans trop savoir pourquoi...
Note : 20/20
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