Justine rentre en train de Milan où elle a réglé avec ses filles et ses deux sœurs la succession de leur arrière-grand-mère. Surprise : alors que toute la famille croule sous le luxe, elle-même hérite uniquement d’une vieille boîte en carton, remplie de babioles et d’un carnet abîmé... Elle plonge alors dans la vie de «Jolie Rose» qui lui raconte sa vie à travers les objets de cette boîte : son enfance à la fin du XIXe siècle façon La Petite maison dans la prairie à Dijon, sa famille misérable mais soudée, le retour des soldats en 1918, les concours d’écriture, les promenades avec ses sœurs, sa rencontre avec un diplomate italien... Elle se remémore par écrit tout ce qui l’a menée à une photo jaunie de «jour heureux de ses fiançailles», en 1927. Les confidences posthumes de son aïeule font écho à sa propre vie : Justine, star de la blogosphère, découvre la vie de mère célibataire et fauchée. Mais quel message Jolie Rose veut-elle lui transmettre depuis le passé ? Pourquoi une chanson revient-elle sans cesse dans le récit de son aïeule ? Et qui est ce mystérieux voisin de train, Lorenzo ? Peut-il l’aider à retrouver son véritable héritage ?
Mon avis :
Voilà un roman orienté feel-good qui séduit par son thème. Merci aux Editions Charleston pour cette jolie découverte :-)
Justine et ses sœurs rentrent de Milan où elles sont allées afin de régler la succession de leur arrière-grand-mère, Rose. Rose, Justine s'en souvient. Elle se souvient surtout s'être interrogée sur une photo que possédait Rose, elle se souvient avoir voulu en savoir plus, avoir écrit une lettre à Rose pour l’interroger, avoir oublié de l'envoyer... Dans le train, le constat est simple: ses sœurs héritent de biens immobiliers et elle, d'une simple boîte. Une boîte qui contient des lettres et divers objets plutôt hétéroclites: une perle, du coton, ... Désireuse de passer le temps, Justine commence la lecture de ces lettres et plonge dans le passé de son arrière grand-mère.
En lisant les mots de Rose, Justine découvre le quotidien d'une famille aux moyens limités, au bord de l'Ouche, au début des années 1910. La guerre n'épargne personne et Rose voit son frère partir pour ne jamais revenir. Elle voit ce que subissent les femmes de l'époque, les mariages malheureux, les apparences qui comptent ou pas. Justine découvre ce passé pas si lointain mais si différent de notre époque.
Construit de façon à alterner le présent et le passé, Les lendemains avaient un goût de miel se déguste doucement. On suit l'histoire de Rose et en parallèle, celle de Justine dont le couple explose, ce qui engendre quelques questions. Je suis une grande fan des alternances d'époques dans les romans, c'est pourquoi ce point m'a vraiment séduite. J'aurais toutefois aimé avoir plus de pages sur Rose, plonger davantage dans ce passé difficile. J'ai eu le sentiment que ce passé était survolé, mais après réflexion, je me suis dit que ce recul transparaissait autant en raison des lettres: en effet, nous découvrons l'histoire de Rose au travers de ses écrits, nous ne plongeons pas totalement dans son monde. C'est donc ces lettres qui, selon moi, nous empêchent de nous immerger intégralement dans la vie de Rose. Ce que je trouve dommage c'est qu'à mes yeux, les passages présents sont moins riches que ceux du passé. Disons que les réflexions de Justine sur notre société actuelle sont très intéressantes, voire pertinentes, mais tombent souvent comme un cheveu sur la soupe tant on s'attache aux personnages du passé dont on veut connaître l’histoire. Concernant les personnages, je ne vais pas vous mentir, ceux du présent ne m'ont pas séduite, à la différence de ceux du passé. Justine et ses sœurs, c'est un mélange de caricature et de terne. Dommage, elles ne possèdent pas le peps qui emballe le lecteur. A la différence de Rose et de sa famille... Sandro semble adorablement drôle, la mère de Rose, très attachante, ses sœurs, dotées d'un fort caractère, ... Les personnages du passé étaient donc bien plus attachants. Tant pis, il faut prendre ce que l'on a et en aucun cas cela m'a découragé dans ma lecture. Au contraire, malgré ce manque d'attachement, Marlène Schiappa parvient à rythmer agréablement son histoire, ajoute une petite dose de suspense, des interrogations sur cette boîte. Sans s'en rendre compte, on tourne les pages jusqu'à ce que le dernier mot soit lu et là... bah on sourit.
On sourit car en écrivant ce court roman, Marlène Schiappa a voulu rendre hommage à son arrière-grand-mère, mais à toutes les femmes en général, mettant l'accent sur celles de petites conditions. On sourit aussi car, il faut l'admettre, l’histoire de Rose est belle. Émouvante et amusante aussi, on sourit de la rencontre de Rose avec celui qui deviendra son mari, on sourit de ce bel amour.
On sourit mais on regrette aussi une fin un peu rapide. J'aurais aimé poursuivre quelques pages avec Justine, juste un peu, histoire de ne pas la quitter trop rapidement. Avec Rose aussi, en apprendre un peu plus sur sa vie de femme mariée.
Peut-être qu'en apprenant l’histoire de Rose, c'est sa propre histoire que Justine cherche à écrire ? Peut-être que découvrir le passé de Rose fut un échappatoire pour Justine qui vit un divorce douloureux ? Quoi qu'il en soit, cette quête a abouti à un joli dénouement.
Note : 16/20
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roxou06 (mardi, 26 septembre 2017 16:35)
Ce roman a l'air très sympa à lire :) ta chronique me donne envie de le découvrir!
Les Mots de Gwen (mercredi, 27 septembre 2017 10:41)
Aussi doux que son titre :-)
Cassandre (vendredi, 13 octobre 2017 13:42)
Je suis intéressée, je note !
Les Mots de Gwen (vendredi, 13 octobre 2017 14:39)
Bonne découverte à toi :-)