Valentin Spitz- Et pour toujours ce sera l'été

Au cœur de l'été, Lucas, 17 ans, arrive à Saint-Tropez dans la maison louée par Marc, son père, un acteur célèbre. Le jeune homme n’a de cesse d'attirer l’attention de ce père absent et froid.

Livré à lui-même, Lucas se perd dans les nuits tropéziennes, jusqu'à l'arrivée de Marie-Baptiste, sa belle-mère qui gère la carrière de Marc et tente d’occuper la place laissée vacante par sa mère, mystérieusement disparue après sa naissance. 

Cet été là, le jeune homme va revisiter son histoire familiale et plonger au cœur de ses failles les plus profondes.

 

Mon avis : 

 

Je ne connaissais pas du tout Valentin Spitz avant que celui-ci ne me contacte personnellement pour me proposer de lire et de chroniquer son nouveau-né – Et pour toujours ce sera l’été – paru au mois de juin 2016 chez JC Lattès. Et avant de vous parler de ce roman déroutant, je tiens à remercier Valentin Spitz pour me l’avoir proposé mais aussi pour avoir pris le temps de le dédicacer !

 

Lucas n’est pas encore un adulte, mais plus enfant. A 17 ans, on veut devenir grand, défier les adultes, s’affirmer. Lucas, on le comprend rapidement, est le fils d’un acteur célèbre qui ne lui attache que peu d’importance. Est-ce pour cela que Lucas ne pense qu’à mourir ? Car frôler les expériences extrêmes est une chose, le faire dans le but d’en finir en est une autre. Ou alors, il veut attirer l’attention sur lui ? Ou rejoindre sa mère mystérieusement disparue et supposée morte ? Ce roman, c’est un peu la quête de Lucas, une quête qui rime avec violence, drogue, sexe et alcool.

 

Avec un titre qui sonne comme une promesse, Et pour toujours ce sera l’été nous est raconté, pour l’essentiel, du point de vue de Lucas. Quelques chapitres sont écrits de la voix de Marie-Baptiste, amante et agent de son célèbre papa. Les passages concernant Marie-Baptiste sont intéressants car ils nous racontent la rencontre et le déclin de sa relation avec le père de Lucas et lèvent le voile sur quelques mystères. Les passages de Lucas sont aussi datés et c’est sur une courte période que nous allons évoluer à ses côtés. Lucas rencontre l’amour, Lucas doit vivre avec un père absent, un père qu’il n’aime pas, un père qui parfois le rejoint dans son lit pour dormir à ses côtés, un père qu’il ne comprend pas. La tension est crescendo, on sent Lucas de plus en plus perturbé et le déclic est assurément Manon, son amour de vacances. Lui qui pensait avoir trouvé sa soupape, il déchante quand celle-ci quitte la ville avec pour seul au revoir un regard lointain.

 

Valentin Spitz possède une plume addictive. Le premier chapitre déroute car il n’est qu’un enchaînement de phrase sans aucun signe de ponctuation. On comprend la violence par les mots couchés sur papier, mais on la perçoit aussi avec cette absence de ponctuation, ça donne un effet de précipitation, comme l’envie d’en finir au plus vite. Heureusement, ce chapitre ne fait que deux pages, davantage aurait été trop long et fatiguant à lire. Nous retrouvons le même chapitre vers la fin, mais présenté différemment. Ce principe m’a rappelé le roman de Karine Tuil – L’invention de nos vies – qui au contraire, utilisait les signes de ponctuation pour accentuer la violence des faits décrits.

 

Comme je le disais, si la plume est addictive, l’histoire l’est plus ou moins. Disons qu’au début nous sommes captivés par le mystère qui entoure le premier chapitre, nous entrons aisément dans le monde de Lucas, mais à peu près vers la moitié, je trouvais que nous avions trop de sous-entendus qui pour le coup, me lassaient un peu car je ne voyais pas où l’auteur voulait en venir. Alors quand arrive la dernière page, la révélation si je puis-dire, j’ai repensé à certains indices. Ce qui tend à dire que sans être un roman policier, ce roman nous pousse à fouiller, à chercher, à analyser. On parvient presque à avoir de la peine (pour ne pas dire de la pitié) pour Lucas.

 

Sur la quatrième de couverture, il est noté que Valentin Spitz étudie la psychologie et travaille à la Maison de Solenn. Ce parcours, on le retrouve dans son roman. Et pour toujours ce sera l’été est un roman très psychologique. Le titre prend tout son sens à la fin, car pour Lucas, sa vie se termine ce soir d’août, un soir d’été. J’ai trouvé le final plutôt beau malgré la barbarie évoquée, mais je reste malgré tout avec quelques questions…

 

Note : 15/20

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Commentaires: 2
  • #1

    Marine Le Puy des Livres (mercredi, 14 septembre 2016)

    Je ne pense pas lire ce roman. Il peut être intéressant mais j'ai du mal à être intéressée.

  • #2

    Les Mots de Gwen (mardi, 20 septembre 2016 14:05)

    Disons que le résumé ne nous offre pas un réel aperçu et peut-être que sans ma chronique, tu aurais été tentée, mais là, tu sais à quoi t'attendre!