Denis Diderot - Entretien d'un philosophe avec Madame La Maréchal de ***

« – N’êtes-vous pas Monsieur Diderot ? – Oui, Madame. – C’est donc vous qui ne croyez rien ? – Moi-même. – Cependant votre morale est d’un croyant. – Pourquoi non, quand il est honnête homme. – Et cette morale-là vous la pratiquez ? – De mon mieux. – Quoi ! Vous ne volez point, vous ne tuez point, vous ne pillez point ? – Très rarement. »

Ainsi commence l’Entretien d’un philosophe avec Madame la Maréchale de ***, une jeune femme «belle et dévote comme un ange» qui demande au philosophe de justifier son athéisme.

Ce savoureux dialogue a le naturel d’une conversation familière ; il en épouse les méandres. Chaque interlocuteur peut interrompre l’autre au moment où l’on s’y attend le moins. Les répliques s’enchaînent de façon imprévisible sans la moindre contrainte extérieure. Diderot ne catéchise pas son interlocutrice. Il a pour elle un respect qui n’est jamais démenti. Comme il est dit dans l’« Avis au lecteur », « il serait à souhaiter que les matières importantes se traitassent toujours (…) dans le même esprit de tolérance ».

 

Mon avis :

 

Quelques pages pour retourner au lycée au temps de mes cours de philo… !

 

A dire vrai, il va m’être difficile d’en parler sans trop en dévoiler, c’est pourquoi cette chronique sera courte.

 

L’histoire - ou plutôt la scène - se déroule alors que Diderot, venu rendre visite à M. le Maréchal, rencontre l’épouse de ce dernier en son absence. Entre eux, se noue un dialogue au cours duquel sont abordés différents sujets dont le point commun est la religion.

 

La forme du discours est intéressante car loin d’être un exposé sur les points forts et les points faibles de la religion, il ressemble davantage à une discussion qu’auraient deux amis autour d’une tasse de café. Très légère, teintée d’humour, très agréable. Et puis, Diderot, est-ce en raison des arguments de Madame la Maréchale de ***, laisse en suspens l’idée que son avis n’est pas figé, il est tout à fait possible de le voir évoluer vers son contraire.

 

En quelques pages (une cinquantaine), Diderot nous offre une panoplie de réflexions qui, comme il est de coutume en philosophie, n’apportent aucune réponse aux questions que l’on se pose, mais pousse à réfléchir davantage…

 

Un grand merci aux Éditions Zoé pour cet agréable entretien.

 

Note : 16/20

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