Une île privée des Seychelles. Tatiana, «bécasse sentimentale», rencontre Philip, un garçon bien de sa personne ; ils sont beaux, elle est riche, ils s'aiment et décident de se marier. Leur histoire a tout du conte de fées, oui... mais celui-ci est écrit par Saphia Azzeddine, experte en démolitions.
Des plages de sable fin aux coulisses du mariage, de Los Angeles à Paris, et de la meilleure copine à la femme de ménage, chaque personnage prend la parole, comme un chœur de pleureuses, et décrit ce couple en chemin vers l'autel. Sur la scène mondaine, les acteurs de cet univers d'ultra-riches et d'égoïstes liftés s'affrontent et s'esquivent dans une satire sociale aussi drôle que cruelle.
Mon avis :
Plongez au cœur du bling-bling… Tatiana est belle, riche et jeune (28 ans). Philip est beau, jeune mais moins riche qu’elle. Qu’importe ! C’est le coup de foudre en plein cœur des Seychelles, un coup de foudre si puissant que le mariage ne tarde pas. Et c’est dudit mariage dont nous parle Saphia Azzeddine. Tour à tour, plusieurs spectateurs de ce mariage en or vont nous faire part de leurs impressions et sentiments : la sœur, la meilleure amie, le futur époux, … Et tout n’est pas rose au pays de l’argent - que dis-je ?! - de l’or… !
L’auteur nous dépeint une classe sociale qui peut faire rêver mais que l’on aurait plutôt tendance à plaindre une fois le roman refermé. Entre une héroïne Tatiana un brin écervelée qui se soucie davantage de son apparence que des autres, sa sœur Anastasia qui ne vit que par le sexe et les mesquineries, le frère Alexandre dépressif et accro au sexe, une meilleure amie qui veut briller mais qui fait un peu pitié ou encore un futur époux qui masque sa différence sociale comme il peut et ne se gêne pas pour dire qu’il a honte de sa famille, Saphia Azzeddine dresse le portrait d’une famille - et donc d’une société - égoïste, indifférente aux autres et fortement risible en raison de l’inconsistance qu’est leurs vies. Une satire sociale qu’il faut absolument découvrir !!
L’un des points forts de ce roman est sans conteste la multiplicité des témoins de ce mariage. Que ce soit la femme de ménage ou Anastasia, chacun y va de son petit commentaire, un commentaire que l’on peut qualifier le plus souvent d’acide grâce à la plume acérée de l’auteur : "Dans une famille comme la nôtre, on sait ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. Épouser un Noir n’est pas une hypothèse possible, un vrai Arable, une éventualité, le reste c’est sans risque, mes filles n’en rencontrent jamais." ou encore "La mère anglaise était parvenue à transmettre des attitudes plutôt distinguées à son fils, mais le reste du travail, Philip l’avait effectué seul. Il s’était affranchi de ses manières indélicates et d’une éducation en simili." J’ai aimé cette manière toute simple et fluide de mettre en avant des situations à la limite de l’inimaginable, des moments anodins qui prennent des proportions cataclysmiques ; Saphia Azzeddine possède une réelle facilité à retranscrire de façon toute naturelle tous les travers de cette société. Et c’est sûrement pour ça qu’il est annoté en quatrième de couverture qu’elle est "experte en démolitions."
Passés au crible, tous les stéréotypes si bien détaillés, rendent les situations à la fois cocasses et pathétiques. Un vrai délice de lecture, on se régale - et autant être franche - de leurs pauvres vies !
Je remercie énormément les Éditions Grasset pour m’avoir permis de découvrir une auteur que je ne connaissais que de nom. J’ai terminé Combien veux-tu m’épouser ? avec l’envie de découvrir ses romans précédents.
Note : 19/20
Coup de cœur !
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Cla S (dimanche, 27 mars 2016 17:16)
(commentaire du 08 juillet 2013, 19h17)
J'en ai pas mal entendu parler, il a l'air vraiment bien! Bises
Les Mots de Gwen (dimanche, 27 mars 2016 17:16)
(commentaire du 09 juillet 2013, 17h37)
Tu te régaleras, promis!!!