Montgomery, Alabama, 1918. Quand Zelda, "Belle du Sud", rencontre le lieutenant Scott Fitzgerald, sa vie prend un tournant décisif. Lui s'est juré de devenir écrivain : le succès retentissant de son premier roman lui donne raison.
Le couple devient la coqueluche du Tout-New York. Mais Scott et Zelda ne sont encore que des enfants : propulsés dans le feu de la vie mondaine, ils ne tardent pas à se brûler les ailes...
Mon avis :
Comme le précise l’auteur, il ne faut pas lire ce livre comme une autobiographie, mais plutôt comme un roman dont certains faits sont avérés et d’autres sont sortis de son imaginaire.
En un court roman (un peu plus de 200 pages pour l’édition folio), Gilles Leroy nous raconte l’histoire de cette jeune sudiste qui tombe sous le charme du lieutenant Fitzgerald. En se glissant dans la peau de cette jeune femme, en s’appuyant sur des archives ou en laissant son imagination prendre la pas sur le concret, il nous raconte ce que fut la vie de Zelda, épouse du plus grand écrivain (dixit les deux protagonistes) et comment ils se fourvoyés dans une vie qui n’était pas la plus saine, pas la plus heureuse.
Je n’en dis pas davantage, il faut lire le roman :)
Des critiques, j’en ai lu beaucoup à propos de ce roman, c’est pourquoi je me suis littéralement jetée dessus quand je l’ai vu. Et je n’ai pas été déçue. La vie des Fitzgerald, je la connaissais "en gros", c’est-à-dire les grandes lignes sur les succès de Scott et le caractère de Zelda. Cependant, certains faits m’étaient totalement étrangers, c’est pourquoi j’ai lu avec attention la p’tite bio que l’on trouve sur Wikipédia à leur sujet ; cela permet de démêler le vrai du faux !
Le point fort de ce roman c’est sans conteste l’écriture de l’auteur. Alors, est-elle toujours ainsi ou bien est-ce aussi bien parce qu’il a pris la plume au nom de Zelda ? Je ne sais pas, mais je suis curieuse de découvrir d’autres romans de Gilles Leroy. La plume est donc le point fort de Alabama Song, je trouve qu’il retranscrit parfaitement les tourments de Zelda qui passe de l’amour à la haine envers son mari qui, reconnaissons-le, n’a rien de gentil : manipulateur, égoïste, voleur, … Peut-être que son aura l’a attirée au départ, il n’en reste pas moins que l’amour n’a jamais été au rendez-vous avec Scott, mais avec un autre. Un autre dont elle chérit le souvenir. Les mots sont si bien choisis que l’on pourrait penser qu’il s’agit bel et bien de Zelda qui parle. Une Zelda que je trouve attachante de par sa joie de vivre, sa force de caractère ou encore sa dévotion envers son mari. Elle fut sa muse, elle a vécu auprès de lui dans la lumière si besoin était, dans l’ombre si elle dérangeait, sans jamais hausser le ton, se laissant trimballer de clinique en clinique car comme elle le dit, Scott tenait le portefeuille. Désireuse toutefois de se démarquer, elle s’est lancée à son tour dans l’écriture et dans la peinture.
La construction est aussi intéressante : nous sommes en 1940, Zelda est internée ; elle remonte le temps pour nous raconter son histoire, comme si elle confessait sa vie et ses secrets à Gilles Leroy venu l’interroger dans le but d’écrire un livre ! Et puis le dernier chapitre est aussi très sympathique!
Quelques extraits: "Cet ardent désir de posséder, était-ce bien ce que l'on nomme l'amour? Jamais je n'ai été regardée de la façon recueillie et absolue dont il regardait Lewis cette nuit-là.", "C'est comme de vivre dans une sphère de lumière, une aura qui nous enrobe tous deux et se déplace avec nous. Dans ces instants-là, nous sommes éternels." puis, "J'ai été relâchée hier, après quatre mois et demi d'internement (officiellement, une cure de repos. Qu'est-ce que je me repose, depuis deux ans! Bientôt, je n'aurai même plus idée de ce qu'on appelle la fatigue.)"
Un destin tragique parfaitement retranscrit dans ce roman. Car l’essentiel est là : il s’agit de l’histoire de Zelda. L’auteur méritait amplement son Goncourt 2007 !
Note : 18/20
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Cla S (mercredi, 30 mars 2016 21:27)
(commentaire du 23 septembre 2013, 12h12)
Bravo, tu m'as tentée!! Bises et bonnes vacances.
Tachas (mercredi, 30 mars 2016 21:28)
(commentaire du 23 septembre 2013, 13h12)
Un roman fabuleux qui m'a permis de découvrir mon auteur fétiche (Scott Fitzgerald) - comme tu le dis : l'écriture de Gilles Leroy constitue la force du récit. Un très bon roman qui permet de découvrir ce couple mythique.
Les Mots de Gwen (mercredi, 30 mars 2016 21:29)
(commentaire du 02 octobre 2013, 15h26)
@Cla: Ravie de t'avoir tentée, j'ai eu ce même sentiment en lisant les chroniques d'autres lectrices!
@Tachas: Exactement, on connaît un peu mieux ce couple car malgré quelques effets de fiction, l'essentiel est là ! Par contre, je ne connaît SF que de nom mais suis curieuse de lire un de ses romans :-)