Lucia Etxebarria - Sex & Love Addicts

Madrid, décor branché. Pumuky, leader des Sex & Love Addicts, est découvert une balle dans la tête. Suicide ? Meurtre ?

Ses proches donnent leur version des faits... Et dessinent le portrait d'un être hors normes, excessif et dangereux. Mais pour qui ? A coups de confessions maladroites, chacun apporte sa part de vérité. Et affronte ses propres mensonges inavoués...

 

Mon avis :

 

Pourquoi ce roman ? Beaucoup de curiosité face à un titre plutôt rock & roll et un résumé qui nous parle d’un mort.

 

Adulé, Pumuky avait tout pour être heureux : argent, filles, drogue, succès. Alors, pourquoi s’est-il suicidé ? Ou bien est-ce un meurtre ? Si oui, qui ? Le gang qui lui courait après ou bien une amoureuse larguée ? Sex & Lov Addicts, ce n’est pas l’enquête à proprement parlé, mais plutôt l’évocation du personnage qu’était ce Pumuky. Des évocations aussi diverses que riches.

 

L’auteure a construit son récit de telle façon que les neuf témoignages/confessions se suivent les uns à la suite des autres. Mais surtout, ils nous en apprennent davantage au fur et à mesure. Retranscrit comme le récit d’une interview (qui ressemble à une confession puisqu’il n’y a aucune question), nous lisons d’abord ces pages (plus ou moins longues) dans laquelle la personne interrogée nous raconte ce qu’elle sait du mort, ses liens avec lui et ce qu’elle pense de sa disparition. Ensuite, nous avons le droit, telle une plongée dans le passé, à quelques moments volés qui souvent illustrent les pages précédentes. On tourne les pages au rythme des amours et des contrariétés de nos protagonistes.

 

Qu’apprenons-nous ? Que Pumuky - de son vrai prénom, Guy - avait un sérieux problème. Il ne s’est jamais remis de la mort de sa mère (par overdose), et trouve refuge dans la drogue. Lucίa Etxebarria nous plonge au cœur de cette jeunesse dorée madrilène, une jeunesse qui part à la dérive surtout quand elle vit de la médiatisation. Elle nous laisse presque penser qu’il est aisé de devenir "quelqu’un", dès lors que l’on s’en donne les moyens, moyens qui passent souvent par le sexe et la drogue.

 

Là où l’auteure a excellé, c’est dans la manière de donner différents points du vue d’une même personne, des points de vue qui parfois sont divergents mais qui permettent de visualiser Pumuky de par les points communs. Un assortiment de souvenirs qui permettent d’obtenir le vrai Pumuky ; et alors, le titre originel du roman prend tout son sens : Lo verdadero es un momento de lo falso (que l’on peut traduire par "Ce qui est vrai est un moment faux"). Mais la question que l’on se pose c’est comment est mort Pumuky ? Meurtre ou suicide ? Il faut vraiment lire le roman jusqu’au bout pour avoir un réponse ; une fin qui d’ailleurs est assez mélancolique.

 

Un roman qui m’a beaucoup plu même si je ne me suis pas plongée dedans. Peut-être parce que je l’avais avec moi lors d’un week-end très chargé… Quoi qu’il en soit, j’ai pris plaisir à lire et à décortiquer cette jeunesse malheureuse mais désireuse de vivre. Lucίa Etxebarria possède une belle plume, elle décrit parfaitement les personnages, si bien qu’on a réellement l’impression de les côtoyer. Et étrangement (ou bien est-ce là une volonté de sa part ?), j’ai une préférence pour Romano, le bassiste du groupe.

 

Note: 13/20

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Commentaires: 1
  • #1

    sandra81 (samedi, 26 mars 2016 14:03)

    (commentaire du 21 juin 2013, 09h59)
    D'elle j'ai lu Amour, prozac et autres curiosités: pas mal du tout! Celui-ci me tente bien, je vais essayer de le trouver en poche.