Maria Cristina Palma, ex top model et épouse du Président du Conseil italien, vient d'être élue "Plus belle femme du monde". Une nouvelle embarrassante pour celle qui aime se tenir en retrait de la vie publique. Sauf, bien sûr, lorsque le social media manager du gouvernement décide de la mettre en scène pour démentir des rumeurs d'adultère ou charmer l'assistance. Cette Jacky Kennedy des temps modernes, tantôt rebaptisée "Maria Tristina" en référence aux deuils qu'elle a dû traverser, tantôt raillée en "Maria Cretina" , s'ennuie.
Lors d'une soirée, elle rencontre par hasard une ancienne connaissance, Nicola Sarti. Ils décident de se revoir. Il lui parle de leur jeunesse, lui envoie des photos. Puis, une vidéo compromettante dont elle n'a aucun souvenir. Pourtant c'est bien d'elle et Nicola dont il s'agit. Le sol se dérobe sous ses pieds. Que cherche cet homme qu'elle a perdu de vue après une croisière au large des îles éoliennes pendant laquelle ils se sont brièvement aimés ? Alors qu'elle a accepté de donner sa première interview en direct à la télévision, elle va devoir se débarrasser de ces images qui pourraient avoir des conséquences dévastatrices pour elle et son mari.
Comédie de mœurs au rythme étourdissant et à l'ironie parfaitement dosée, ce roman explore l'insignifiance et la vacuité du rôle de première dame au temps des réseaux sociaux tout puissants. La vie intime signe le grand retour au roman de Niccolò Ammaniti et entraîne le lecteur dans une Rome somptueuse, mais un brin décadente, celle de La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino.
Mon avis :
J'ai craqué pour ce roman surtout en raison de la couverture que je trouve magnifique. Elle fait sens quand on découvre le roman. Je vous en parle plus tard ;-)
Maria Cristina a la plus belle vie, celle que tout le monde envie, celle que tout le monde regarde, celle que tout le monde critique. Femme du Président du Conseil Italien, elle est aussi élue femme la plus belle du monde. Dur fardeau ! Un soir, au milieu d'une foule riche en personnes que l'on doit côtoyer (comprenez l'ironie !), elle tombe nez à nez avec Nicola, un amour de jeunesse. Ensemble, ils se remémorent le passé, surtout un été passé ensemble, mais aussi avec leur bande de copains dont le frère de Maria Cristina - Alessio - mort accidentellement ce fameux été. Elle lui demande de lui envoyer les photos qu'il a de cet été en question et sourit à la vue de son frère décédé. Suit une vidéo de Nicola et elle en plein ébat. Maria Cristina pense au pire : chantage, menace, etc. Si ça vie vole en éclat avec cette vidéo dont elle craint la diffusion publique, elle doit aussi faire face à l'insistance d'une journaliste avide d'interviewer la femme si discrète du Président du Conseil Italien...
Comme je le disais, je trouve la couverture très jolie, mêlant le réel et le digital, faisant ainsi allusion à la vidéo. Le masque symbolise ce que l'on veut cacher, ce que l'on veut montrer pour sauver les apparences qui sont plus qu'importantes.
J'ai très rapidement été embarquée dans l'histoire puisque l'auteur nous plonge dans l'intrigue sans trop de préambule. On ne tourne pas autour du pot et en cela, le roman attaque d'emblée et promet un moment délicieux. Malheureusement, j'ai trouvé que tout cela retombait trop vite et le personnage principal, qui aurait pu être plus... moins... je ne sais pas, disons que je l'ai trouvé trop lisse. On passe de rebondissement en rebondissement, pour au final, en avoir un énorme, un si gros, que l'on referme le roman en se demandant où l'auteur a voulu en venir. Quelle conclusion apporter à son histoire ? Car il me manque des réponses et je ne peux pas trop en dire pour ne pas vous spoiler ! Maria Cristina n'a pas su me séduire même si elle possède un certain charme. Dans les premières pages, elle nous peine et nous séduit à la fois. On a de la peine (pour ne pas dire de la pitié) pour cette femme qui a compris que les apparences comptent et qui se voit contrainte de supporter des galas et des photos. J'ai, parallèlement, été séduite par son caractère qui veut qu'elle ose quand même s'affirmer (la scène dans la voiture, par exemple). Seulement, je n'ai pas compris son évolution. Lorsqu'elle reçoit la vidéo, elle se fait tout un monde dans sa tête sans en parler à Nicola. Elle préfère monter des plans pour le coincer et l'obliger à avouer. Nicola, au risque de vous étonner, n'est pas dans cet état d'esprit.
Cette double facette ne m'a donc pas emballée.
Comme je le disais, je n'ai pas cerné les aboutissants de ce roman. Parfois, cela tournait un peu en rond. Et franchement, plus j'arrivais au terme de ma lecture, plus je me demandais "Mais quelle sera la fin ?!" De pétillante, cette histoire devient fade et terne, perdant ainsi tout son potentiel au fur et à mesure que l'on tourne les pages.
A contrario, j'ai aimé la plume de Niccolo Ammaniti. Elle est décalée, franche et incisive. A la fois tragique et comique, ce roman fut plaisant mais ne sera pas mémorable.
Note : 13/20
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