David Lodge - La vie en sourdine

Desmond a des problèmes d'ouïe. Et d'ennui. Professeur de linguistique fraîchement retraité, il consacre son ordinaire à la lecture du Guardian, aux activités culturo-mondaines de son épouse, dont la boutique de décoration est devenue la coqueluche de la ville, et à son père de plus en plus isolé là-bas dans son petit pavillon londonien.

Lors d'un vernissage, alors que Desmond ne comprend pas un traître mot de ce qu'on lui dit et répond au petit bonheur la chance, une étudiante venue d'Outre-Atlantique lance sur lui ce qui ressemble vite à une OPA. Pourquoi Desmond ne l'aiderait-il pas à rédiger sa thèse ? Le professeur hésite. Pendant ce temps son père, martial, continue à vouloir vivre à sa guise et son épouse à programmer d'étonnants loisirs...

 

Mon avis :

 

Un roman qui m'a étonnée... Pourquoi ? Tout simplement parce que je ne pensais pas une seconde que le fil rouge était la surdité du personnage principal. Non, je pensais que l'histoire se porterait plutôt sur la relation avec l'étudiante, ses rapports avec son père, ... En réalité, c'est plus que ça: David Lodge parle du deuil sous toutes ses formes, les faits que l'on doit accepter et les choix parfois difficiles que l'on doit faire.

 

Sur une courte période de six mois, Desmond va voir sa vie chamboulée. Tout d'abord avec l'arrivée de cette étudiante dont le sujet de thèse consiste en l'étude des lettres de suicides, mais aussi par son père qui vieillit mais qui refuse de l'admettre, sans oublier sa femme qui se montre parfois impatiente. Bref, au milieu de tout ça, Desmond se plie pour satisfaire chacun. Le deuil est présent aussi au travers du camp de Auschwitz que Desmond visite, mais aussi au travers de son passé d'enseignant qui le rattrape et le titille.

 

Paradoxalement, et c'est l'une des choses agréables de ce roman, David Lodge nous fait sourire avec ses passages sur Alex Loom ou encore la surdité; sans oublier les dialogues de sourds (et c'est le cas de le dire !) entre Desmond et son père. En fait, l'auteur tente de rendre comique ce qui est tragique car admettons-le, devenir sourd n'a rien de drôle !

 

La vie est sourdine est un très bon roman qui navigue habilement entre deux univers qui se marient à merveille.

 

Note: 13/20

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Commentaires: 2
  • #1

    le livre-vie (samedi, 26 mars 2016 14:41)

    (commentaire du 23 novembre 2013, 21h32)
    C'est rigolo, cet après-midi, je regardais les David Lodge que j'ai dans ma PAL. Pas celui-ci, mais ton avis me conforte dans l'idée de découvrir cet auteur.

  • #2

    Les Mots de Gwen (samedi, 26 mars 2016 14:41)

    (commentaire du 25 novembre 2013, 16h29)
    Un heureux hasard :) Je suis contente si mon avis de donne davantage envie de découvrir cet auteur. Je suis un peu dans la même position: ce roman m'a donné envie d'en lire d'autres!