Lauren Weisberger - Stiletto blues à Hollywood

Brooke et Julian filent le parfait amour depuis neuf ans. Il est auteur-compositeur-interprète et a une voix en or. Seulement, de la scène underground aux sommets des hit-parades, la route est longue...

Un jour pourtant, c'est la consécration ! Sony accepte de financer son album.

Le premier showcase est un succès, et les propositions de concerts affluent de toutes parts. Les dates s'enchaînent et les médias, eux, se déchaînent ! 

La vie privée de leur couple se retrouve étalée dans les tabloïds, les rumeurs les plus folles courent à leur sujet, et face aux créatures de rêve qui peuplent les palaces où évolue désormais sa rock star de mari, la jolie rouquine commence à perdre confiance. 

Entre l'éloignement, les horaires de dingues, les paparazzis et les groupies, la mélodie du bonheur vire à la cacophonie.

Et puis arrivent les photos de trop. Qui dit conte de fées, ne dit pas forcément happy end, Brooke...

 

Mon avis :

 

Je me suis décidée à lire ce quatrième roman de Lauren Weisberger pour deux raisons : la première, c’est que ma sœur l’a aimé ; la seconde, c’est que moi-même, j’ai bien aimé People or not people ainsi que Sexe, diamants et plus si affinités… J’avoue, je n’ai jamais lu Le diable s’habille en Prada, mais ayant vu le film, je me dis que le roman ne doit pas être mal. Quoi qu’il en soit, j’ai acheté Stiletto blues à Hollywood.

 

Dès le début, nous savons que Brooke se fend en quatre afin que son mari puisse se consacrer pleinement à sa passion : la musique. Diététicienne, elle aime les deux emplois avec lesquels elle peine parfois un peu. On sent venir le succès de Julian. Oui, nous lecteurs, mais pas Brooke. Ou du moins, si elle le sent, elle ne l’admet pas de peur de vivre hors de sa réalité. Quand Julian sort son premier album, on aurait pu penser qu’elle allait lâcher ses boulots et le suivre au fil de ses concerts, mais non. Au début, tout est beau, tout est rose. Julian et Brooke font la une des journaux people (d’ailleurs, Brooke est critiquée pour ne pas être un "canon" tel qu’on se doit de l’être à LA), mais de fil en aiguille, cette popularité les éloigne. Et un jour, la photo, celle qui montre Julian en compagnie d’une autre femme, paraît et fait exploser la vie de nos héros. Après quoi, tout va partir en vrille.

 

En toute franchise, j’ai aimé le roman. J’aime bien le style de l’auteure qui, pour chacun de ses textes, se moque des people et de leur monde. Celui-ci n’y échappe pas, si bien que l’on y peut lire que John Travolta a essayé de recruter Julian pour l’église de la scientologie.

 

Toutefois, je n’ai vraiment accroché qu’à la page 100 (pour mon édition pocket), au moment où la machine à succès se met vraiment en route et largue Brooke sur le bas-côté. Je ne suis pas méchante, au contraire, mais le roman est réellement intéressant à l’instant où leurs mondes les opposent pour de bon. Tout se déroule progressivement : un article, une photo, une critique, une petite émission de radio, une plus grosse pour la télé … Chaque jour, les paparazzis se montrent un peu plus cruels et n’hésitent pas à médire sur ce couple en racontant des mensonges (Julian est en cure de désintox alors qu’il a préféré partir en vacances avec Brooke, par exemple). Alors, quand la photo compromettante paraît dans un journal, c’est le bouquet ! Pour le coup, impossible de refermer le livre tant j’avais envie de savoir quelle(s) voie(s) ils allaient prendre. Et heureusement pour moi, ce rebondissement n’arrive pas trop tard, sans cela, je ne sais pas si ma conclusion aurait été la même.

 

Pour retenir un peu plus le lecteur, Lauren Weisberger nous dépeint - sur la fin - un Julian… insaisissable ! Lorsque leur couple implose, il préfère s’éloigner (à dire vrai, Brooke le lui a demandé, il a obéit et ne s’est pas battu) et laisser la pauvre Brooke vivre seule cette situation qui s’étale un peu plus chaque jour dans les journaux. Sans la renier pour autant, il l’appelle et tente de se justifier. Au contraire de Brooke qui s’affirme un peu plus par rapport à son attitude du début que l’on peut qualifier de faible. Lorsqu’il était dans l’attente du succès, et même au tout début de celui-ci, elle lui passait tout, cela lui semblait normal et naturel. Soutenir son mari, tel était son crédo.

 

Bien sûr, j'aurais pu compatir au malheur de Brooke et pleurer avec elle, mais à bien y réfléchir, elle a sa part de responsabilités : car au lieu d'embarquer sur la voie du succès auprès de son mari, elle s'oblige à penser qu'il s'agit de son succès à lui et non du leur. Alors qu'elle y a contribué au préalable (sans ses deux boulots, jamais Julian n'aurait pu se consacrer à la musique). Si je devais pleurer avec elle, ce serait au moment où elle se retrouve seule - c'est-à-dire sans Julian - pour faire face à la crise. Oui, là, je compatis dans la mesure où personne ne mérite ça, surtout pas elle qui, comme je l'ai mentionné plus haut, s'est tuée au travail pour que son mari chéri puisse se lancer officiellement.

 

Le titre… Les stilettos, ces escarpins aux talons vertigineux qui vous font une silhouette de rêve ne sont pas mentionnés une seule fois (je mens : à une ou deux reprises, j’ai pu lire le mot Louboutin ou Manolo, sur les quelques 500 pages que compte le roman). Pour aller plus loin, je dirais que Brooke n’est pas à la page question mode, à la différence de son amie Nola. Résultat, je trouve le titre perturbant. Si encore Brooke avait été une fan des chaussures… mais non ! On peut imaginer que l’auteure a voulu sous-entendre que le luxe ne garantit pas une félicité et un bonheur total.

 

Stiletto Blues à Hollywood, c’est un roman qu’il faut lire pour se détendre, si on ne veut pas trop réfléchir et se prendre la tête. On rit et on pleure en suivant les déboires du couple Julian/Brooke. Ce roman est là pour nous rappeler (au cas où nous ne le serions pas) qu’une célébrité a aussi une vie privée (bon, ça, on le sait même sans lire la presse people) qui parfois n’est pas facile à concilier avec la vie d’artiste, surtout pour le conjoint.

 

Un petit roman bien sympa qui nous permet de passer du comique, au tragique, sans oublier le pathétique et le… rêve !

 

Note : 16/20

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