Allison Pearson - Je ne sais pas comment elle fait

Le monde des femmes est divisé en deux : il y a les mères convenables, qui se sacrifient à la pâtisserie des tartes aux pommes, vigilantes et impeccables prêtresses de la machine à laver et de l'essoreuse, et il y a les autres. Kate ne sait plus où donner de la tête : elle ne voit pas grandir ses deux enfants et elle ne s'occupe plus de son mari, car son travail, qu'elle adore, l'absorbe plus que de raison. Elle travaille à la City, dans un univers de machos pressés ! Les problèmes de nounou en retard, les spectacles de l'école qui n'en finissent plus et les gâteaux d'anniversaire introuvables vont la rendre folle !

Et quand Kate rencontre l'irrésistible Jack, son équilibre familial et amoureux ne tient plus qu'à un fil...

 

Mon avis :

 

A la lecture des premières lignes, on est séduits : "1h37 du matin : comment en suis-je arrivée là ? Quelqu’un peut me le dire ? Je ne parle pas de la cuisine où je me trouve, mais de cette vie." Kate est une jeune maman de 35 ans (un garçon de 1 an et une fille de 5), gestionnaire de portefeuille à la City. Un boulot qui lui plaît mais qui lui pompe, et tout son temps, et toute son énergie. Elle ne communique plus avec son mari, délègue ses enfants à la nounou, passe son temps entre les avions et les chambres d’hôtels, … Bref, arrive un moment où tout fout le camp !

 

En toute franchise, j’ai bien accroché au début. Un roman typiquement féminin pour lequel la fin se devine facilement (remise en question de l’héroïne et tout est bien qui finit bien) ; tout se joue donc dans les rebondissements. J’ai beaucoup aimé cette femme qui, bien qu’elle se rende compte de la situation, ne prend pas suffisamment de recul pour la voir vraiment.

 

Mais très rapidement, elle m’a agacée ! Une femme qui pense que le bonheur de sa famille n’est réalisable que grâce à l’argent (heureusement qu’elle est là car de toute évidence, monsieur ne sert à rien ! D’ailleurs, son rôle est plus que remisé, parfois on se demande même s’il existe !) et occulte complètement qu’en réalité, la présence seule suffit. Bon, c’est peut-être mon avis, quoi qu’il en soit, les deux enfants ont tous les jouets du monde, il n’empêche, ils n’ont pas leur maman 80% du temps.

 

Et au fur et à mesure que je tourne les pages, celle qui au début me faisais dire "Quel courage… ! Assumez un travail si dur - et dans un milieu d’hommes en plus - tout en ayant une vie de famille, j’admire !" me semblait de plus en plus égoïste. Égoïste de par son comportement vis-à-vis de sa famille (sœur, mère incluses) : elle se repose entièrement sur son mari qui lui aussi a un boulot (architecte), elle s’impatiente quand les enfants sont colériques et posent des questions sans queue ni tête, elle reconnaît elle-même avoir caché sa grossesse pour pouvoir prendre l’avion pour le travail.

 

Selon moi, le livre aurait mérité à faire quelques 150 pages de moins (mon édition J’ai lu compte 409 pages). On va plus vite à l’essentiel - son monde s’écroule - sans passer par toutes ces pages où elle nous raconte qu’elle flirte avec un américain, que son avion est en retard, … Trop de répétitions et peu d’approfondissement (je pense au coup que Kate monte avec ses copines sur la fin et à ses retrouvailles avec son mari).

 

Un peu déçue car je m’attendais à autre chose.

 

Toutefois, l’auteure possède une belle écriture mais surtout un humour qui permet de teinter de couleur les situations les plus sombres : "Il y a celles qui font leur propre pâte feuilletée, mais elle sont comme ces gens qui aiment se faire attacher dans la chambre à coucher : on admire l’effort et la technique sans pour autant vouloir les imiter" ou encore "Comme n’importe quelle famille, les Shattock ont leurs traditions de Noël. L’une de ces traditions, c’est que c’est moi qui achète tous les cadeaux pour ma famille, tous les cadeaux pour nos enfants et nos deux filleuls, les cadeaux pour Richard et les cadeaux pour les parents de Richard, pour son frère Peter et sa belle-sœur Cheryl (…)." Et pour ça, ce fut un plaisir même si je trouve la métaphore trop présente par moment.

 

Note : 9/20

  Déception...

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